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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
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lundi, septembre 08, 2008

Les avignonnais se dépensaient dimanche matin : je suis allée jusqu’aux halles, dépassée et croisée par les participants aux 10 km de la Cité des papes, selon leur retard plus ou moins grand, certains acharnés, ou riant, ou conversant tranquillement au rythme de leurs foulées en évoquant leurs vacances ou les dernières nouvelles de leur famille.
Et plus loin, en dehors du circuit, ma garde végétale bien rangée. Retour, fière de mon mini-exploit, retrouvé les arrivés, l’aboyeur, les boissons, un groupe à la vêture sévère, à la bonhomie grande, qui attendaient avec leurs tambourins et leurs rubans, et puis en arrivant sur la place Crillon de petits pelotons pleins de tranquille courage et totalement hors concours.
Et, j’avais bien demandé à la belle créature rencontrée de me rendre digne de ces athlètes ordinaires et d’autant plus beaux, de me rendre un peu de ma souplesse et me donner la vitesse que je n’ai jamais eue, mais elle a tout gardé pour elle, prétextant que j’avais tout ce dont j’avais besoin - nous nous sommes quittées bonnes amies.
Occupations domestiques, siestons de boa, petites plongées bienheureuses en lecture (même si elles n’étaient pas spécialement hilarantes) : les courtes pages des « 12 tentatives de pourquoi de Thibault de Vivies » http://www.publie.net/tnc/spip.php?article141, (présentation, premières pages, achat etc…)
« …régulièrement on opère la sélection naturelle qui éliminera les plus faibles qui n’auront qu’à passer la muraille protectrice et aller trouver ailleurs leur salut, Mon Dieu ne les abandonnez pas et montrez leur la voie pour survivre au-dehors les vastes plaines ou les déserts peutêtre avant d’atteindre les autres cités pas mieux loties malheureusement, je puise au très fond de moi pour réussir ma mission pas le droit de marcher non il faut que les pieds décollent du sol pour ne pas être disqualifié je prends appui sur les nantis dans l’arène qui m’encouragent pour la plupart ou me sifflent pour les pires d’entres eux qui se valorisent du mépris qu’ils expriment pour les miséreux d’en bas comme moi qu’ont leur combat de tous les jours dans la cité à vivre au jour le jour sans pouvoir être sûr des événements à venir, allongé sur le sol les yeux au ciel j’ai le petit sourire de contentement car oui Messieurs Dames j’ai bel et bien fini en laissant derrière moi quelques-uns encore à devoir franchir la ligne sans que j’ai la force de les encourager ce sera pour une prochaine fois et le Seigneur Dieu me lance le petit rictus de satisfaction de là-haut il a tout observé et sait bien que j’ai mérité de poursuivre la grande aventure de la vie dans cette cité amen »
Fin de le phrase quasi unique de l’une des tentatives - et j’aime le ton, la langue et l’humanité simple. On peut le suivre actuellement de « ce jour » en « ce jour » sur sa Tentative de journal de bord
http://tentativedejournaldebord.blogspot.com/ (je réalise en finissant ce passage que je peux sembler vouloir l’associer à mes rencontres de la matinée - il n’en est rien, et d’ailleurs eux, les quelques uns je les mets en dehors de ma journée, à gauche, en un mini diaporama)

Et dans le soir, les premières pages de Taudis/Autels de Marc Cholodenko chez P.O.L. avec les courts textes qui se répondent, et ne gardant que l’autel, cela, pour le bruit
« S’il est un moment où le son est devenu bruit ou le bruit son
c’est qu’il fut peut-être un âge où il n’y avait ni bruit ni son
mais au-dessus de tous les signes qui comprenaient le monde
les sommant d’une signifiance
par où le monde de nouveau s’échappait
ce son ce bruit ce chant :
le surgissement émerveillant
de la voix humaine. »

Mais pour l’écrit, ma machine recommence à marcher sur une demie patte

mercredi, juillet 25, 2007

Longuissime toujours – je remplissais mon désir de fuite mardi matin
« Enfermée dans mon poing, je défroissai la lettre de l’homme de la Margeride, la pliai et la rangeai dans mon sac. Elle irait rejoindre les autres dans un classeur tout en bas de ma bibliothèque. Le paquet était gros de vingt six courriers de plusieurs pages chacun que je ne relisais jamais de peur de me blesser à des mots trop distants, de peur de ne pas trouver ce que j’aurais aimé lire. Les frênes et les hêtres autour de la maison bruissent enfin ; il s’agit d’oublier l’hiver bien que je ne souhaite rien effacer » - un passage d’un texte de Cathie Barreau sur
http://remue.net/spip.php?article282 , trouvé dans une promenade sur le blog et résisté à l’envie de rechercher cette seule lettre gardée depuis des années, et planquée à demi pour la retrouver une fois tous les deux ans ou à peu-près, constater l’évolution de mon ressenti devant une description de marche matinale avec un chien, de nuages, de beauté et de la plénitude que donne la solitude, et n même temps une petite honte pour le rôle que je lui fais jouer tant d’années après. Et l’histoire de l’homme de la Margeride étant plus forte, beauté de ce texte.
Un peu plus tard
« Entre chacune des unités superposables de la poésie, les vers,

il y a du vide occupable par l’air ambiant,
l’air et toutes les autres paroles qui ne sont pas de la poésie
parce qu’elles relèvent du chaos des trajets qui se croisent de façon aléatoire » dans Poème de métro de Jacques Jouet sur le site de P.O.L. –
et à ce moment une odeur a été assez puissante pour réveiller mes neurones. La cafetière avait fait son travail, puis le café s’était essentialisé, réduit à quelques gouttelettes sur le plan de travail et à un reste de liquide noir sombre. Laissé refroidir
.

Et trouvé un écho vague dans « Glossaire » de Cholodenko « ces mots absents échappant tant à l’auteur qu’au lecteur sont l’espace même du texte qu’il génère lui-même pour se faire air, flottant entre écriture et lecture : non écrit par le lecteur tel même qu’il le fut par l’auteur, ou aussi bien reçu par l’un et l’autre de manière identique, transmis sans perte, et cependant sauvé de la matière, respirable, respiré, lisible »

Et puis m’en suis allée, à côté, au Funambule, voir « la sonate des sorcières » par le Tainaner Ensemble, en chinois non sous titré, ce qui n’était pas franchement gênant, la troupe ayant choisi de ramener la pièce à neuf moments emblématiques qu’une connaissance même vague de la pièce devait permettre de suivre, ce qui l’était pourtant, les acteurs les plus faibles ayant opté pour un jeu excessivement démonstratif. Un bon Macbeth, une bonne Lady Macbeth par moment (les sorcières se relaient dans ce rôle). Des sorcières un peu girls de revue, Très stylisé par manque de moyens, ce qui aurait pu être un bien – transposé, mais pas réellement. Une ou deux bonnes scènes. Une franchement mauvaise (le banquet). Des idées faussement séduisantes (situer l’action finale dans un hôpital psychiatrique). Et bien sur la comparaison est lointaine (parti pris) et écrasante mais je n’aurais pas dû, à un moment, repenser au formidable spectacle assumé sur le même thème par Carmelo Bene. (une photo provenant du site du Funambule, les costumes ayant été modifiés depuis, mais dans le même esprit)
Le spectacle de l’assemblée discutant de la réforme universitaire, et des moments de sieste ont occupé mon après-midi pendant qu’un garçon s’activait sur le toit. Et j’ai joué les hérons devant la richesse du choix qui s’offrait à moi encore pour quelque jours, avant de me replier sur l’abstention.

vendredi, juillet 20, 2007

Rien – mal, petite douleur et vague nausée – ce qui va finir par poser des problèmes d’intendance. Le matin lectures de blogs littéraires avec toute la passion qui me restait, et lavage de cheveux.
Lecture aussi de réactions à Méfisto, et croissait mon envie d’y assister ce jeudi soir. Je me souvenais du plaisir de mercredi devant Richard III, je me souvenais aussi que le spectacle de Guy Cassiers en 2006 « rouge décanté » avait été l’un de mes plus beaux moments, l’une des rares fois où j’avais connu cet oubli de ce qui s’agitait à la surface de la ville et de l’actualité, ce que racontait mon moi.
Sommeil de fuite, liquéfaction et épuisement après l’activité ménagère de la fin d’après midi. J’ai attendu que le soir tombe et qu’arrive le moment de décider si je me transformais en festivalière juste un peu trop habillée, juste ce qu’il fallait pour que je me mette en fête, en état de recevoir la beauté ou l’intelligence si elles étaient au rendez-vous.
Et puis tant pis pour Dirk Rooftooft et les autres, je ne les méritais pas. Le billet a chu dans la corbeille débordante. Culpabilité, plus grande encore pour le off.

Repris « Glossaire de Cholodenko, acheté parce que ce qu’en donnait
http://blog.lignesdefuite.fr/ me plaisait
« Connaître soudain la peur que le lien au monde soit interrompu. Se retourner vers ce qui est accumulé, confusément. Dans ce fouillis fouiller de façon de plus en plus désordonnée, secoué par la crainte qui a motivé la fouille de ne pas trouver de quoi renforcer le lien déjà si distendu qu’il menace de céder ….. Cependant au fond de l’effroi distinguer dans la commotion de l’air dérangé par le cri une forme de mouvement si belle, si parfaite et vraie qu’elle se libère de la condition de visibilité, - et que la peur disparaît sous l’émerveillement ».Crier ? je le fais mal - mais je suis sortie dans ma cour et j’ai rencontré le gecko slalomant sur le mur avec une petite gaité.