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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
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dimanche, janvier 29, 2023

Deux rites

 


Ciel bleu dur ce matin au dessus des cours quand j'a! poussé les volets bleus mais peu à peu pendant qu'entassais couches de vêtements, vaquais, lisais, cuisinais, avalais grosse assiettée, du blanc neutre est apparu, et quand suis partie à seize heures, pour le rite des derniers samedis du mois, c'était lutte silencieuse dans le ciel.


Avançais lentement pour éviter d'être une fois de plus en avance pour mon rendez vous avec grand faux petit-fils place Pie, parce que pensais que le froid de l'hiver ne facilitait pas l'attente.


Juste à l'heure, mais j'ai piétiné pour réchauffer mes petons (son bus a eu des problèmes) avant de commencer, pendant que le bonhomme du téléphone s'occupait, à refaire le monde en parlant de la cherté grandissante de la vie (évoquant soigneusement tous deux des gens plus dans la peine que nous) et que je calmais ses espoirs d'une amélioration dans quelques mois... et comme nous étions bien partis nous sommes attablés dans un café devant deux gros chocolats crémeux... petite vieille lisant le bail du nouveau logement point trop exigu et dans le centre, espérant aussi ne pas dire trop de bêtise en répondant aux traductions des prénoms d'un pays européen à l'autre, sur la formation des noms de famille, sur les partages dans les cas de concubinage, sur les contrats de mariage, la garde des enfants... (sa curiosité est en avance, sourire)


en sommes sortis dans le soir qui descendait sous un ciel purifié par petit vent, et chacun est reparti vers sa vie.

Un autre rite mien, qui n'est valable que pour les soirées de ces ours ci, est de lire en dinant et avant de m'endormir dix ou une vingtaine de pages du « ventre de Paris » avant que le sommeil me vienne et que, parfois, les entassements de nourritures ou les rivalités des commerçantes installées, superbes, coquettes et grasses me lassent, et hier soir quand j'ai débuté en suivant les pérégrinations des deux gamins Marjolin et Cadine par la triperie, et j'ai vaillamment dégusté mon bout de cabillaud, mon mélange de riz et mon banon (même si ce n'est pas la meilleur saison pour ce dernier), ne me suis même pas souvenu de la contemplation d'une assiette de tripe que j'avais été incapable d'ingérer chez une tante ce qui m'avait valu d'être privée de dessert chez une mienne tante, en lisant cette splendide évocation

« « L’arrivage des abats dans des carrioles qui puent et qu’on lave à grande eau les intéressait. Ils regardaient déballer les paquets de pieds de mouton qu’on empile à terre comme des pavés sales, les grandes langues roidies montrant les déchirements saignants de la gorge, les cœurs de bœuf solides et décrochés comme des cloches muettes. Mais ce qui leur donnait surtout un frisson à fleur de peau, c’étaient les grands paniers qui suent le sang, pleins de têtes de moutons, les cornes grasses, le museau noir, laissant pendre encore aux chairs vives des lambeaux de peau laineuse ; ils rêvaient à quelque guillotine jetant dans ces paniers les têtes de troupeaux interminables. Ils les suivaient jusqu’au fond de la cave, le long des rails posés sur les marches de l’escalier, écoutant le cri des roulettes de ces wagons d’osier, qui avaient un sifflement de scie. En bas, c’était une horreur exquise. Ils entraient dans une odeur de charnier, ils marchaient au milieu de flaques sombres, où semblaient s’allumer par instants des yeux de pourpre ; leurs semelles se collaient, ils clapotaient, inquiets, ravis de cette boue horrible. Les becs de gaz avaient une flamme courte, une paupière sanguinolente qui battait. Autour des fontaines, sous le jour pâle des soupiraux, ils s’approchaient des étaux. Là, ils jouissaient, à voir les tripiers, le tablier roidi par les éclaboussures, casser une à une les têtes de moutons, d’un coup de maillet. Et ils restaient pendant des heures à attendre que les paniers fussent vides, retenus par le craquement des os, voulant voir jusqu’à la fin arracher les langues et dégager les cervelles des éclats des crânes. Parfois, un cantonnier passait derrière eux, lavant la cave à la lance ; des nappes ruisselaient avec un bruit d’écluse, le jet rude de la lance écorchait les dalles, sans pouvoir emporter la rouille ni la puanteur du sang.
 » bon ensuite il y a encore la description des mous de bœuf qui enchantent Claude Lantier le peintre mais on passe aux bijoux et aux coiffeurs avec une ode aux postiches...


dimanche, janvier 22, 2023

Ciel bleu, masque contre froid, nourritures diverses


réveil en deux étapes.. juste un peu trop tôt pour lire amis, puis un peu trop tard parce qu'avec mille petites maladresses (ça a été un jour à ça) et étourderies me préparais à partir, dans le bleu où petit vent faisait circuler nuages, béret enfoncé, masque sur nez , canne à la main droite et couffin à la main gauche (remonter escalier pour en enlever appareil photo hs et le remplacer par le petit que j'ai cherché jusqu'au moment où j'ai pensé à la poche de ma parka) par les rues, renonçant, presque, aux photos à cause des gants,


vers les halles pour marcher et pour le plaisir de ramener autre chose que ce qu'on trouve dans les super-marchés : Banon, Langres, racines diverses, aile de raie et petit maquereau.. en perdant royalement mon temps.

Et pour que mes petites images soient mieux accompagnées que par mes mots, ai rouvert (n'aurais pas dû, m'en vais le relire) « le ventre de Paris » de Zola (chez publie.net – le fichier https://www.publie.net/livre/le-ventre-de-paris-emile-zola/)

«  Les salades, les laitues, les scaroles, les chicorées, ouvertes et grasses encore de terreau, montraient leurs cœurs éclatants ; les paquets d’épinards, les paquets d’oseille, les bouquets d’artichauts, les entassements de haricots et de pois, les empilements de romaines, liées d’un brin de paille, chantaient toute la gamme du vert, de la laque verte des cosses au gros vert des feuilles ; gamme soutenue qui allait en se mourant, jusqu’aux panachures des pieds de céleris et des bottes de poireaux. Mais les notes aiguës, ce qui chantait plus haut, c’étaient toujours les taches vives des carottes, les taches pures des navets, semées en quantité prodigieuse le long du marché, l’éclairant du bariolage de leurs deux couleurs."


et comme avec cette lenteur mienne, et les caprices de mon ordi (commence à avoir un peu peur qu'il me lâche un jour ou l'autre... ne le remplacerai pas tant pis) n'ai pas pris le temps de lire les textes des projets hors atelier des participantes à l'atelier du tiers livre pour rejoindre la discussion sur eux (en écoutant) sur zoom, me suis installée pour réveiller neurones et sensibilité en écoutant la cinquième leçon ou conférence de Georges Didi-Huberman au C/R/A/L/ (seconde année du cycle « Faits d'affects ») https://youtu.be/mkT_ezldpmQ, sur la réponse, sur la responsabilité et se terminant à propos de Lévinas qui occupait une bonne partie sur, entre autres, cette idée que "les droits de l'homme'" étaient pour lui "les droits de l'autre homme".

vendredi, décembre 16, 2011

Juste un jour - matinée emplie d'un poco de choses

Jeudi, c'était couffin vide, gros sac plein de quatre draps et une doudoune.

Jeudi c'était méfiance, chaussures plates, col roulé, lexomil, vitamines et magnesium, inutiles, parce que la douceur de l'air, la tendresse du ciel et mon voisin le platane étaient bénévolents.

C'était la lumière sur les animaux de pierre et les pigeons, sur la dentelle du micocoulier dénudé.

C'était vider le gros sac chez la teinturière, le plier, le mettre, avec ce fichu chapeau qu'était encombrant, dans un filet, continuer avec une envie de chantonner, pieds glissant l'idée d'un pas de danse, vers les halles.

C'était aimer le dynamisme des cardons, les négliger, prendre un gros morceau de courge, une chayotte, un bouquet de petits navets souriant en blanc et vert luisants.

C'était, simple, être très contente de ne plus consentir aux pommes de terre sans personnalité des grandes surfaces, faire grosse provision de bintjes et petite de rates d'Ardèche, y ajouter un pot de gelée de romarin.

C'était passer en revue le long comptoir du poissonnier – choisir un des plus beaux rougets, une petite daurade grise, trois coquilles pour le soir, un filet de cabillaud pour les pâtes des déjeuners.

C'était, pendant qu'on les préparait, rêver d'avoir assez de convives pour goûter la plénitude, la saveur, de la chair d'un très gros loup qui l'exhibait par la franchise du sang.

C'était sourire de la petite chanson des tortillons de pâtes fourrés étagés comme une gamme, et, un peu plus loin, acheter un lingot de brebis en l'espérant aussi merveilleusement riche, discret et parfumé à la fois que le précédent, traverser l'allée pour un bidon d'huile et une nouvelle provision de morue : un gros pavé blanc de sel, un grand et gras filet jaune, des joues.

C'était rencontrer clients et commerçants en veine de plaisanteries légères, et un faux personnage plutôt revêche.

C'était sortir par l'arrière des halles, voir des plantes tropicales à l'ampleur généreuse, des orchidées banales ou raffinées, et puis d'humbles pots et trouver place dans un sac pour un lierre bien touffu parce que celui de ma chambre se meurt inexorablement.




C'était dans les rues et sur le marché de Noël de la lavande en fagot ou en tressages ou coussins pour armoires, des armes moyennement dangereuses, les saluer, passer son chemin, acheter le canard enchaîné de la veille et des cigares.

C'était redescendre vers l'antre, yeux dans le rêve emporté des nuages,.

C'était vaquer, un gros peu, assez bien, se perdre avec l'abbé Mouret dans la touffeur, la générosité du Paradou, voir son enivrement

« Mais le coin enchanté du verger était plus à gauche encore, contre la rampe de rochers qui commençait là à escalader l’horizon. On entrait en pleine terre ardente, dans une serre naturelle, où le soleil tombait d’aplomb. D’abord, il fallait traverser des figuiers gigantesques, dégingandés, étirant leurs branches comme des bras grisâtres las de sommeil, si obstrués du cuir velu de leurs feuilles, qu’on devait, pour passer, casser les jeunes tiges repoussant des pieds séchés par l’âge. Ensuite, on marchait entre des bouquets d’arbousiers, d’une verdure de buis géants, que leurs baies rouges faisaient ressembler à des maïs ornés de pompons de soie écarlate. Puis, venait une futaie d’aliziers, d’azeroliers, de jujubiers, au bord de laquelle des grenadiers mettaient une lisière de touffes éternellement vertes ; les grenades se nouaient à peine, grosses comme un poing d’enfant ; les fleurs de pourpre, posées sur le bout des branches, paraissaient avoir le battement d’ailes des oiseaux des îles, qui ne courbent pas les herbes sur lesquelles ils vivent. Et l’on arrivait enfin à un bois d’orangers et de citronniers, poussant vigoureusement en pleine terre. Les troncs droits enfonçaient des enfilades de colonnes brunes ; les feuilles luisantes mettaient la gaieté de leur claire peinture sur le bleu du ciel, découpaient l’ombre nettement en minces lames pointues, qui dessinaient à terre les millions de palmes d’une étoffe indienne... »

(http://www.publie.net/fr/ebook/9782814505636)

C'était balayer la cour poussiéreuse de froideur sans trop frissonner, et puis assister au combat de l'abbé sorti du Paradou.

C'était penser à Paumée et y mettre n'importe quoi. Voilà, voilà.

mercredi, février 23, 2011

Le troisième réveil, mardi matin, ne voulait pas en être un. Le sommeil, le vague, la vision du monde réduite à ce qui filtrait entre mes cils que j'ai spécialement courts, la douce bouillie intérieure résistaient au café, au reste de thé froid, à la douche froide, chaude, froide, au massage. Me suis vêtue en ermite, ai tenté de lire, ai tenté d'écrire, ai arpenté l'antre avec balai.

Me contenterai de reprendre ce qui est sorti lundi sur Babelio de ma lecture, un peu craintive au début, mon maniement maladroit des concepts, de la langue philosophique post-antiquité me semblant rédhibitoire, du « manuel anti-onirique » d'Isabelle Pariente-Butterlin, http://www.publie.net/fr/ebook/9782814504318/manuel-anti-onirique parce que si je trouve beaux ses billets sur http://yzabel2046.blogspot.com/ je suis parfois larguée, je l'avoue humblement, surtout les jours languissants – mais j'ai été rattrapée et :

Cela commence par un exposé moral et philosophique, et tourne au conte. Ce qui est sous la non-communication, la solitude, la communication formelle, les petits gestes pour faire lien, et la dérision de cela. Les élans, et les pensées du elle (le je est interdit, avec ce résultat que elle, le sujet des « petits exercices » sonne je, d'autant qu'il énonce l'intime) face aux autres, à ceux qui l'agressent, à ceux sur lesquels elle comptait, qu'elle pourrait aimer. Des animaux humains et de leurs rapports, et Nathalie Sarraute qui rode. Le même charme d'ailleurs dans ce constat, mais justement ce n'est qu'apparenté, c'est plus sensuel, presque lyrique par moment.

« Tout est parfaitement réglé. Tout geste sera maladroit, toute protestation inutile. Elle est éclaboussée de leurs rires, tout le monde rit, autour d’elle, elle les regarde, cherche un appui, un visage qui simplement resterait étranger à la scène, tout le monde rit, le cercle s’est refermé autour d’elle, elle ne sait plus comment leur échapper. »

« Il parle, elle écoute avec une attention si fine, si transparente, qu’autour d’eux, la fête s’est retirée. Les bulles montent, parfaitement verticales, dans la coupe qu’elle tient, et qu’il a rempli à nouveau. Leur attention l’un pour l’autre, ils s’y réfugient, a créé tout autour d’eux un lieu du monde où elle est à l’abri du désordre et du bruit de la soirée. »..

Une langue au plus près des choses, en longues phrases, qui arrive à la fois à faire sentir le contact d'un objet, une sensation à la lumière, à la vibration de l'air, et à dire, pas à suggérer, non, à formuler, ce qui se déroule à l'intérieur du « elle ».

« Dans un labyrinthe coloré, des éclaboussures immobiles de lumière explosent silencieusement. En suite de quoi, elles restent en suspens, mouvement arrêté, dans le rayon de soleil qui les traverse et les rabat sur le sol et en même temps les tient dans l’air chaud de l’après-midi d’été. Vibrations sonores du jaune, dans toutes les nuances possibles du paradoxe de Zénon, que personne n’aurait pu imaginer. »

Et, ce que j'aime moins (mais suis certaine que cela m'est personnel) revient au premier plan parfois une théorie, une réflexion plus explicite et qui alors devient impersonnelle, ne semble plus émaner de la même source, mais surplombe ce qui était narration. Et cela débouche en paraboles qui retissent lien avec le « elle », ou de façon plus impersonnelle avec le « on » ou le « nous ». Sur cet accord au monde, aussi, qui vient quand, par épuisement, ou par grâce, on se tient vide contre, dans lui, et que la solitude n'existe plus, ou n'importe plus, pour un temps, qui ne dure pas, avant que la quotidienneté n'instaure un autre vide, ne ramène la conscience de l'échec, de la finitude. Sur la condamnation, l'abandon du « elle » comme l'a été le « je » ou le « moi ».

Ne reste que l'écriture. La tenter, pure, pour le rythme de la vie. (et retrouver des paraboles, en descendant dans les souvenirs, de la mémoire qui se dérobe)

Juste, encore, une citation :

« La solitude condamne à l’obstination. Traverser la ville inconnue au matin, comprendre les cheminements possibles, dessiner les traits possibles de son inscription dans le monde et alors, affronter la suite de la journée, jusqu’au soir, d’un seul trait de plume, parfaitement rectiligne., que seule une main parfaitement maîtrisée peut dessiner. Un trait de plume, à l’encre noire, celui qui a tracé cette rue, quand elle n’était qu’un faubourg, il y a de cela plusieurs siècles, celui qu’elle tracera à main levée. »

Et je vous fait grâce de mes lectures de ces jours, qui ont souvent été belles, ou agréables, ou distrayantes, ou importantes, dont pouvez trouver trace, si le désirez ou êtes curieux sur http://www.babelio.com/mabibliotheque.php

J'aurais eu, pourtant, grand plaisir à citer, mais cela déborderait, certaines des longues phrases, jeu de mots, de notions, intelligentes et réjouissantes de « temps zéro » de Calvino, surprise de ces deux dernières nuits (dont il me reste quelques pages à savourer).

Je me suis donné une indigestion avec « le ventre de Paris » de Zola, en écoutant quelques enregistrements d'airs d'Eugène Onéguine (vidéos you-tube au hasard) pour me motiver (moue dubitative – préjugé un rien sot - au nom de Tchaïkovsky : je n'ai jamais écouté cet opéra), j'ai ressorti jupe de velours, justaucorps noir et richelieus, pris encore un peu de thé vert bien sombre et m'en suis allée à l'opéra, ragaillardie par la criée

« Une buée d’humidité montait, une poussière de pluie, qui soufflait au visage de Florent cette haleine fraîche, ce vent de mer qu’il reconnaissait, amer et salé ; tandis qu’il retrouvait, dans les premiers poissons étalés, les nacres roses, les coraux saignants, les perles laiteuses, toutes les moires et toutes les pâleurs glauques de l’océan. »

une très agréable surprise. De la bonne musique, sans beaucoup plus, mais bonne et qui allait bien à notre orchestre. De bons chanteurs, pas des vedettes mais bons et même très, selon moi. De belles lumières. Un joli jeu blanc et crème ou de couleurs foncées et sourdes dans les costumes.

Pour les tableaux du premier acte un décor à la fois simple et complexe, peu illustratif, qui introduisait dans un monde de représentation : un grand plateau circulaire de bois clair posé en pente sur le plancher blond du plateau, calé visuellement par de hautes gerbes debout, un fond de scène bleu ciel tirant sur le gris, une lumière dorée, un tau de tissu blanc sur le devant, qui s'abaissait, drapait le sol et le cercle, venu vers le devant, comme un gigantesque lit (et à un moment un arbre taillé en pointe descendait en biais comme un grand stylo donnant à la scène de la lettre un petit côté onirique qui, sans lui enlever de force, la rendait « jeune fille »). Pour le reste selon les cas, des miroirs, des rideaux neutres ne laissant qu'un bout de plateau...

Une belle mise en scène, simple, et distanciée, sans acrobatie et sans platitude, un rythme qui unissait. Avec une réussite : la scène du bal, et au début ce moment où le choeur en costumes de soirée de tons sombres et chauds se tient en bloc au centre pendant que les jeunes filles en robes blanches et leurs danseurs en fracs valsent autour d'eux, ou, avant, pendant l'ouverture, la danse d'une Tania si faible que pâmée dans les bras d'un Monsieur Triquet méphistophélique, les déformations incessantes, au gré de la musique, des ensembles danseurs/choeurs pendant tout l'acte qui ne sont jamais ostensiblement à la recherche d'un effet, mais jamais sots ni vraiment réalistes.

Pour Tatiana, Nataloya Kovalova, une jolie voix goûteuse, forte et ronde. Une jolie Olga Marie Lenormand, avec une voix un peu vibrante qui devient délicieuse en descendant, les deux autres rôles féminins, jolies voix et bonnes incarnations. Un Onéguine grand et mince Armando Noguera dont j'ai aimé la voix. Davantage que celle de Florian Laconi, parfois un peu trop métallique (mon manque d'amour pour les ténors), mais j'ai beaucoup aimé la ligne simple et l'accord de leurs voix dans le duo avant le duel et il joue fort bien Lenski - un habitué d'Avignon comme la belle basse de Nicolas Courjal en Grémine.

Un gros défaut : les deux entractes de vingt minutes chacun.

PS.

Mais dans le défilement accéléré des billets pour repartir à zéro ce mercredi matin, cela qui se suffit, parfait, sur un pouvoir (sur les quand ne sont pas maîtrisés) http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article586