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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
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samedi, février 12, 2011

Je me mets sous l'égide de la sainte rencontrée hier, je lui ajoute notre pronom, et je cède à ma perpétuelle tendance à trop de longueur (tiré par les cheveux, ne le dites pas) pour citer mes deux lectures de la sortie de jeudi, de l'entrée en vendredi. (et tant pis.... paumée sombre lentement et gentiment)

J'ai quitté la colère froide des gens de la place Tahrir, et des autres, un peu après minuit, pour dîner et faire sas avec la nuit en relisant « le jour de l'assassinat du leader » (n'en souhaitais pas tant, par sens moral et compte tenu de ce qui a suivi) de Naguib Mahfouz, et l'ai fermé sur le début du récit par Mohtachemi Zâyid, ce merveilleux vieil homme, du 6 octobre 1981 (jour, quelques heures plus tard, de la mort de Sadate)

  • «Il y a une autre fête, ai-je fait remarquer, qui tombe juste avec celle-ci : la fête de la Victoire (jour anniversaire de l'engagement des hostilités avec Israël en 1973)

  • De la victoire et de la prison , a ironisé Alwân.

  • Aucune situation ne dure, me suis-je écrié, avec une ardeur qui se voulait conquérante, le nouveau finit aussi par arriver, n'en doutons pas !

  • Vraiment ? Alors, vive la patience et l'attente !

  • Une heureuse surprise en pétrole, a dit rêveusement Fawâz, ou la découverte d'un fleuve caché dans le désert...

  • Ou l'incendie d'une révolution, a ajouté Alwân.....

Ils parlent de la révolution sans savoir. Ils n'ont rien entendu sur elle. Le conteur aux ordres leur a débité une histoire fausse , truquée... »

Et au petit matin ai ouvert les tant attendues « fichaises » de Christine Jeanney http://www.publie.net/fr/ebook/9782814504110/fichaises regroupant ces petits textes ciselés qu'elle a mis en ligne chaque matin pendant plusieurs mois, alternant « elle » et « il », évoquant en mots alertes, en liaison avec une photo un être, en ouvrant sur l'étrange étranger qui est en chaque vivant.

Il y en a 71, et les découvrir chaque matin m'était devenu si nécessaire que je ne m'ébranlais, après tartine de miel et dégustation des mots, que lorsque la fichaise du jour pointait son nez sur twitter. Et ne sais quelle vous citer.

Il y a bien sûr celle que j'ai cru identifier, de loin, avec personne plus ou mois connue de moi, grâce à la photo

« Elle parcourait la ville en tous sens, levait la tête, du bleu aux limites des clochers et les gargouilles sages, grimaces à dents inoffensives.

Les noms des rues lui racontaient des riens qu’elle écoutait. Se revoyait petite en jupe de collégienne, hâte de tout et faim, grand faim, passé futur dans son assiette qu’elle vidait, se remplissait toujours, elle constatait, n’en prenait pas ombrage. Lui suffisait de se pencher pour prendre, de parler avec ses bonshommes, statuettes installées au hasard maîtrisé puis perdu - c’était mieux de le perdre - prenait reflets dans les vitrines, suivait du doigt les troncs les branches... »

Il y a, très brefs, et que j'aime bien, ce « il » (pour respecter l'alternance)

« Il avance dans un couloir au milieu d’autres. Se courbe, trois pas glissés, seconde figé, cambre, mains collées aux cuisses puis tendues vers l’avant, cherche à saisir le vide, tourne, s’écroule, genoux au ventre, relevé, pointe du pied, frappé, pas de côté, hanches inclinées et recommence.

On le croise sans le remarquer (il marche) sauf ceux qui le connaissent et savent la danse de l’homme qui danse dans sa tête. »

Il y a (la photo n'est pas la bonne et vient de mes réserves, au hasard) celle qui joue des mots avec l'habituelle fantaisie malicieuse, mais non sans sens, de Christine,

« Elle se fout des rébus quizz concours meilleurs des classements shopping grilles de sudoku anagrammes lettres pour rire à gengis khan des soins aux plantes anniversaires.

Elle se fout des saint valentin potins cheveux brillants tac-o-tac bons plans des promotions divertissements parfum hits révélations vogue séparation stars au bout du rouleau yaourtières.

Elle se fout de ces minuscules choses, elle aime les très grandes, celles contenues dans le bac transparent de son aspirateur : brindilles de sapin, sables du sahara, particules d’astéroïdes qui croisèrent forcément des comètes, un jour. »

etc... Comme vous aime bien je vous souhaite d'y aller voir. Il ne vous en coûtera que 3,49 euros et c'est une affaire.

Et puis, tiens, juste pour l'au revoir

« C’était une ombre qui filait, qui lui passait au coin de l’œil, une forme vague, comme une silhouette de chat en embuscade.

Mais n’en était pas une, pas de queue, pas de pattes, seulement un peu de gris, l’estompe, un mouvement leste vite perdu. Et s’il tournait la tête pour mieux la voir, il n’y avait rien..... »

petit P.S. Christine Jeanney en réaction à la parution des « fichaises », à leur lecture en bloc : joli texte http://tentatives.eklablog.fr/71-triptyques-avec-photographie-sur-les-utopies-du-quotidien-a2812704

P.S. au P.S. Comme la corbeille de Publie.net ce vendredi matin était de belle richesse et proposait en outre, Baudelaire et « les Paradis artificiels » et Michèle Dujardin et « où s'arrête la terre », après une journée de suivi de ce qui se passait au Caire et à Alexandrie entre le Monde, France 24 et Al Jazeerah, je suis entrée tranquillement, avec bonheur, dans la ville, la mer, la rouille, etc... de Michèle Dujardin

« rue droite, avec les grues au bout, le quai de déchargement – on est au bord, au silence – des ombres marchent le long des voies – des trains rouillent, ouverts : le vent les traverse – les docks regardent le vide, les bassins – des palettes par dizaine, superposées, attendent – sous les anneaux d’amarrage, la pierre est rouge – les odeurs signalent l’usure, la fonte, le carénage – des rails, des silos accolés à des ponts – on ne sait quand – où, on le devine – des bananes, des oranges dans des caisses – des paquets de chewing-gum tombés du ciel – le père dit : nous ne sommes pas des bêtes, soldats – brûlant, l’été vibre dans la main du père – on est immobiles » et c'était beau je crois, je ne peux pas vraiment en juger, j'étais dedans.

et aujourd'hui je suis, avec plus de proximité à Alger

mercredi, avril 26, 2006


juste pour le plaisir, une place que j'aime, le plan de Lumel, avec au fond l'Hotel de Gramont-Caderousse où passèrent des célébrités dont le prétendant Charles Edouard Stuart. Un jour la grande porte entre les petits lions était ouverte, envie d'entrer. Et à gauche l'Hotel des Laurens avec son vestibule en voutes d'arrête et le charmant couple d'antiquaires
J'ai lu, lundi soir, des nouvelles de Naguib Mahfouz et me suis heurtée toute la journée au nouvel attentat en Egypte. Pitié pour les gens. Calme, détente ou travail et brusque horreur. J'ai repris "Le Jour de l'assassinat du Leader" Posted by Picasa Le grand père, dans son monologue intérieur, se récite le Coran "En vérité, la création des cieux et de la terre, l'alternance de la nuit et du jour, le bateau qui va sur la mer pour le profit des hommes, l'eau que Dieu fait descendre du ciel pour rendre la vie à la terre morte, les bêtes qui la peuplent, les vents qui changent...autant de signes pour ceux qui savent réfléchir". et le petit fils englué dans la médiocrité de ses ressources "Les magasins de meubles, les boutiques regorgent de monde ..Une autre radio, quelque part, déverse à grand bruit un discours dont les mensonges volent dans l'air avec la poussière. Fatigué.. fatigué.. Les trafiquants, les maquereaux; les chiites, les sunnites.." et il se souvient d'une phrase de son grand père "une longue série de défaites a déposé au plus profond de nous une tonalité de tristesse, nous aimons les chansons pathétiques, le drame au théâtre, le héros victime"