dimanche, mai 28, 2023

Penser limites, chapeau, kobo

 


J'avais passé un moment vendredi soir assise sur le palier (deux dernières marches montées assise) et me demandant comment diable j'allais me relever (suffisait d'attendre)... ce matin la balance donnait un chiffre nettement inférieur aux 37 kgs qui sont ma limite... me suis prise au sérieux, ai décidé d'annuler la rencontre à propos de grammaire avec F (à son assez grande satisfaction), me suis offerte une longue sieste et me sentais si bien que m'en suis allée vers 4 heures et demi pour mon rendez-vous avec faux petit fils en m'offrant un tour en marche lente,


en douce chaleur

sous la frappe du soleil

est venu le temps

des lauriers se densifiant

et des chapeaux de paille


je rageais contre moi de n'y avoir pensé, je rageais surtout, savourant l'ombre de la place des Carmes où des gamins se renvoyaient un ballon en une drôle de danse qui n'était ni foot ni rugby, de constater que je suis irrécupérable et qu'une fois encore je serais première arrivée


quand mon téléphone a sonné et la voix du cher garçon m'a annoncé qu'il s'était attardé chez un ami, qu'il arrivait chez lui et serait là dans un peu plus d'une heure. Regardant la vitrine d'un beau marchand de fromages qu'il faudra que j'essaye, j'ai répondu que ne pouvais pas, lui ai dit de passer chez moi...


et puis un remord m'est venu, l'ai rappelé pour lui dire ok 18 heures 30 place Saint Jean le Vieux.


Chez un bouquiniste ai cherché dans les soldes de soldes un livre qui me ferait patienter et qu'il pourrait emmener. N'y en avait que deux acceptables, « les boucs » de Driss Chraïbi qui a été mon premier choix jusqu'à ce que je pense que c'était peut être encore un rappel trop récent de son passé et « le fantôme de la rue Royale » de Jean-François Parot (j'avoue un goût pour les policiers édités par 10/18 mais n'avais pas lu celui-là) avec lequel ai regagné la place.


Le seul banc à l'ombre était colonisé par une petite bande où j'aurais fait tache, me suis installée sur un presque ombreux à côté d'un petit vieux à la peau tannée... lisant j'ai pensé que certaines tournures même discrètement dix-huitième pourrait poser problème, une amie de mon voisin est venue se poser entre nous et a entamé une conversation où ne voulais m'enfoncer... ai dit qu'il était presque l'heure du rendez-vous que j'attendais, me suis levée et installée debout à l'ombre contre le mur de la boutique informatique, imaginant la tête de vieille soularde hagarde que devais avoir, affichant un sourire déterminé, sentant que me désagrégeais un peu... Il est arrivé à l'heure dite, a décidé que la découverte d'une langue désuète l'attirait, lui ai donné le livre, et malgré ma décision avons commencé un piapia de bonne durée pendant lequel je suppliais le mur de bien me soutenir... et m'en suis revenue, rencontrant braves personnes qui malgré mon sourire et mon pas relativement ferme, me proposaient de l'aide.. grimpé sans problème jusqu'à l'antre, un quart de carré de chocolat, un petit verre de sirop d'orgeat, renaissance enfin si on veut. Faudra me méfier des sorties au plus fort du jour en juillet (ma modération billet a du bon). Assez lasse pour être très prolixe de petits riens, assez lasse pour ne pas trop lire et écouter avec une certaine distraction France Culture en attendant les résultats de Cannes.




samedi, mai 27, 2023

Parcelles d'un trajet matinal

 


lumière chaude

l'air délicat sur ma peau

mes yeux fureteurs

pour un charroi de linge

une démarche loupée


comme une bonne partie de ce que voulais faire de de ma journée à corps défendant (mais toujours sans gravité vraie, si ce n'est temps qui a fui)


PS Je me permets de vous recommander le livre que j'ai acheté hier « S.O.S. Méditerranée – les écrivains s'engagent » chez Folio... tous les textes ne sont pas de même niveau mais ils sont majoritairement forts ou très forts (six euros reversés à l'association)

vendredi, mai 26, 2023

Cheminement avignonnais et finir avec de longs et dangereux voyages

 


Ciel bleu avec zones nuageuses, air tendre et, dans mon quartier, jolis pépiements d'oiseaux et laids pépiements du middle-west de jeunes et belles américaines (parmi d'autres parlers hors le français aillé) faisant du shopping


quand m'en suis allée en quête d'une imprimante pour une partie des formalités SCI (faudra remettre ça maintenant que j'ai trouvé un bonhomme charmant pour le faire, pour cette fois scanner les bidules complétés... suis pas équipée moderne)


Suis ressortie un peu avant dix neuf heures pour monter vers la mairie et grimper, distancée par les amis rencontrés, jusqu'à la salle des fêtes diminuée de moitié (heureusement) par des paravents pour assister à une conférence de SOS.Méditerranée (on a beau croire que l'on sait, il reste tant à saisir et comprendre de l'horreur de nos politiques européennes, et du nombre par ailleurs de gens normalement constitués), suivi par le récit (il le fait maintenant avec une certaine aisance) de Mamadou Aliou Diallo https://www.carpentras.fr/actualites/magazine-155-mars-avril-2019/mamadou-aliou-diallo-recit-dun-refugie.html que j'avais découvert au moment des débuts de Rosmerta (il a été accueilli par une des jeunes femmes membres de Cent pour un https://100pour1vaucluse.fr/les-projets/lassociation-100-pour-1/ parmi les fondateurs de Rosmerta, qui l'avait mis en rapport avec Nadia Goralski, rencontre d'où est sorti un livre « Maintenant je vais raconter » édité par Actes Sud Junior.... récit suivi d'une rapide présentation à toutes fins utiles de la démarche « SCI » en cours et d'un des petits films réalisés avec des anciens de Rosmerta pas l'association 123 soleil https://www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=5099&mode=film (avec une vidéo sur Viméo)


Comme la montre n'était vraiment pas chère et comme j'avais le nécessaire dans l'antre, me suis offert un petit livre réunissant des nouvelles écrites en soutien à SOS Méditerranée dont je prélève un très court passage de la transcription faite par Leila Stimani du récit qu'avait bien voulu lui faire un réfugié Ousman (Ghana) dans le désert après qu'ils aient été abandonnés par des passeurs : « Un jour j'ai volé de l'eau à un cadavre. Personne ne m'a vu mais j'en ai parlé à Moussa et je lui ai proposé de partager avec lui. A ce moment là nous n'étions plus que six. Les quarante autres étaient morts d'épuisement... » moment presque comme une pause dans l'horreur.

J'ai fouillé et ressorti le livre de Mamadou (quand l'espoir est revenu... avant la nouvelle galère à terre) « On est resté trois jours sur le bateau italien. On voyait plein de Zodiacs vides et les corps des gens qui étaient morts. Les Italiens nous ont fait chanter : « Freedom, freedom. » Ils nous disaient de ne pas nous approcher du bord du bateau. Ils rigolaient avec nous ; ce qui était dommage, c'est qu'on ne les comprenait pas. 

On a su que le jour où nous étions partis, on avait retrouvé sept cent cinquante personnes noyées. Un monsieur nous a dit : « Vous avez eu beaucoup de chance ! »

jeudi, mai 25, 2023

Journée remplie

 


Tirée du lit à 8 heures et demi, chutant dans un son de perceuse... suis une perceuse paniquée par son retard, ménage repassage etc… rapide tentative de corriger mes erreurs dans de petites formalités (ne vieillissez pas ou apprenez à agir avec la componction qui sied à l’âge) écouter après déjeuner et avant de reprendre chemin Rosmerta la dernière proposition de François Bon pour l’atelier qui m’attendait depuis dimanche, au cas où arriverais à la tenter, grimacer à ce que vas envoyer à ami/correspondant, decendre en tenan les murs et déboucher dans la rue...


un peu chahuté

un air toujours bienveillant

en lumière bleue


deux élèves en français, de forces opposées, se succédant assez joyeusement, un premier jet pour le #7 de l'atelier de François Bon, sans doute à refaire entièrement.... une réunion de bénévoles courtoisement tendue


et un retour très petite vieille sous un ciel qui se boursouflait en gris. (Paumée accélère sa disparition)


mercredi, mai 24, 2023

Images en chemin

 


Un ciel dont le soleil, quand j'allais à sa rencontre, bouffait le bleu, un air qui ronronnait d'un début de chaleur, un moral qui était ce qu'il était, mais une attente, une carcasse que voulais maîtriser... rue Saint Etienne,



rue Racine, rue Molière, place de l'Horloge (le haut de la rue de la République, ce que m'apprends Google maps), rue Favart, place Nicolas Sabouly qui est une rue, place des Châtaignes dont je découvre le joli nom, place Carnot, place de Jerusalem qui est rue et place, place Saint Jean le Vieux où se tenait marché et où ai souri aux masques, place Pie, rue du Général Leclerc, rue Carnot, rue portail Matheron, rue Louis Pasteur.


Une cour, un platane, du café, du thé et des cerises, assise dans un groupe d'une vingtaine de personnes, journalistes, bénévoles, sympathisants, face à la tour des Augustins, une petite conférence pour faire le point de la SCI qui se constitue pur acquérir un lieu hors et près des remparts, moins spacieux que l'actuel et avec une seule petite cour (mais de toutes façons nous ne pouvions accueillir tous ceux qui se présentent, qui doivent reprendre leur circuit sans grand espoir, ce que le durcissement silencieux de la politique d' « accueil » avant même la loi prévue n'améliorera pas... nous en reviendrons à une trentaine de jeunes) dot Rosmerta serait le locataire... Ambiance tonique, amicale, résolue


et un retour en souriant au ciel et faisant taire carcasse par la petite rue Pont Trouca, la rue Thiers, la place Pie etc... déjeuner, une sieste qui a noyée les crispations carcasse, meubler avec une conviction de plus en plus faible Paumée. Vers la fin de l'après midi le ciel s'est couvert, quelques gouttes en sont tombées.