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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 05, 2008

déclinaison de mon réel
Quand j'avais trois ans, j'ai dit: "Quand je serai grande, je serai une nymphe, et vers huit ans j'ai su que j'étais une néréide - et je dansais devant et sur la mer, avec les autres, sous l'oeil bienveillant de mon père.
Lui je ne savais pas très bien s'il était Neptune ou le vieil homme (celui qui est avec la mer dans le titre d'une histoire que j'aimais), si son sourire courrait avec les risées sur la respiration des longues ébauches de vagues, ou s'il éclairait, parcourait, les courants soumarins, s'insinuant sous les rochers pour saluer les mérous.
Et puis ce réel a été submergé par la réalité et comme j'ignorais le monde irréel, même celui des elfes tels qu'on l'écrit, je n'ai pu me rabattre sur le rêve irréel-alysée dont j'apprends, bien tardivement, qu'il aurait une existence.
J'ai découvert, en une époque faste, les forêts, les prairies humides et la puissance végétale, mais je suis restée contemplatrice, incapable de me croire dryade.
J'ai vécu en aimant les pierres et perdu un peu de mon estime pour les anciens grecs, eux qui n'ont pas trouvé un nom pour les nymphes qui les peuplent - se contentant de les y chercher avec un ciseau et un maillet. Peut-être d'ailleurs les ont-ils baptisées, mais le mot ne m'est pas parvenu et je n'ai donc pu croire en elles.
Je n'avais pas le courage ni l'envie d'être une nymphe du métro.
J'avais perdu la mer et mon Neptune s'est dissous, a perdu son corps.
J'ai perdu ma certitude et mes illusions, et j'en ai recréé, tissant inlassablement, parfois distraitement, mais avec obstination, le fil de ma vie, comme Clotho, la première des moires, et je résiste sur le chemin qui me transformerait en sa soeur implacable.
Et, en attendant, la part de sorcière qui est en moi vous salue.

Entre deux images de cet entre deux où nous sommes encore un peu, puisque je n'accepte pas l'hiver, petiote tentative de réponse à l'exercice 22 d'écriture ludique (après un moment de perplexité devant le titre) :"rêve irréel-alysée" de Françoise http://www.ecritureludique.net/article-13884552.html
Écrire un texte qui contiendra (idéalement dans son titre, mais pas obligatoirement) l'expression: " Rêve irréel-alizée" (Selon le dictionnaire des Elfes, le mot " irréel-alizée" signifie "réalisé dans l'Irréel, le Monde Intermédiaire").

Début :Quand j'avais trois ans, j'ai dit: "Quand je serai grand (e), je serai un/une (...)
"Fin :La part de moi qui est devenue un / une (...) vous salue.
Éléments possibles pour remplacer les (...)(remarque : l'élément ne doit pas forcément être le même dans la phrase de début et dans celle de fin)
fée, magicien, elfe, nymphe, dragon, licorne, lutin, schtroumph, pokémon, sorcière, nain de jardin, loup-garou, chat-garou, ogre, fantôme, orque, vampire

6 commentaires:

Anonyme a dit…

En mots croisés, les phrases se tissent et appareillent pour un long voyage. Bon vent à ta plume légère.

Nathalie H.D. a dit…

C'est bien joli ces rêves de nymphes...

Anonyme a dit…

Serais-tu attirée par la mer, ton père était marin je crois ?
ps ; code Génie, hé oui !!

Camomille a dit…

Superbe réussite.. Moi je n'aime pas les fées... sourire. Merci de ta visite et bonne soirée !

Muse a dit…

tu nous fais là un gros travail d'écriture...Ce monde m'est inconnu et pourtant j'ai eu des sensations en te lisant.

Anonyme a dit…

Joli texte, brige, je te vois bien en nymphe !