Ce ne furent sans doute
pas les 100 km/h annoncés
mais belle force me
poussant à l'aller, me freinant au retour, se ruant un peu en
pagaille, et ciel bleu que parcouraient vivement des nuages bonhommes
venus s'égarer là
c'était aussi un fort
lest qui permettait à Brigetoun d'être presque imperturbable, juste
amusée par la danse de ses cheveux et des pans des manteaux
mais une pensée émue
pour les deux ouvriers qui s'activaient toujours, entre ville et
Rhône, en haut de la maison voisine.
Ai remis robe verbe etc...
et, à la nuit, je suis allée écouter, avec une molle curiosité,
la Société anonyme des Messieurs prudents,
texte de Sacha Guitry (pour Yvonne Printemps) et musique de Louis
Beydts, dont je l'avoue j'ignorais l'existence (l'oeuvre et le
musicien – honte à moi - dont j'ai certainement entendu des
mélodies sans le savoir)
une agréable surprise, et
une petite leçon d'histoire d'une époque et d'un genre, parce que
l'«opéra bouffe» étant une agréable petite chose fort brève
(qui avait été créée lors d'un spectacle annoncé comme: «Sacha
Guitry et Yvonne Printemps jouent six pièces dont un opéra bouffe»
au Théâtre de La Madeleine le 3 novembre 1931, nous avons eu droit
non pas à six pièces mais à une première partie composée selon
le choix de Christophe Mirabeau, qui venait nous les présenter en
quelques mots, de petites pièces, témoins de l'esprit du théâtre
bouffe de l'entre deux guerre
- avec l'ouverture pour
une opérette imaginaire de Jean Rivier
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Rivier
vivacité, gaité, syncopes et saxophone
- un intermezzo extrait
d'«Arsène Lupin Banquier» de Marcel Lattès
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Lattès,
musique désinvolte, gracieuse, de celui qui fut déporté pour avoir
giflé de son gant, chez Maxim's, lui le juif, un officier SS qui
s'intéressait trop à sa cavalière
la création de la suite
tirée des «aventures du roi Pausole» d'Arthur Honegger
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventures_du_roi_Pausole_(opérette)
avec, comme final un boléro intitulé Chocolat, pourquoi chocolat ?
parce que le chocolat est au lait
et le guilleret «Hue !»
de Luis Beydts, l'un des courtes morceaux écrits pour s'intercaler
entre les pièces le 3 novembre 1931..
un entracte et puis «la
S.A.D.M.P.» «société anonyme des Messieurs pdents »... ou
«société des admirateurs de Madame Printemps»
une cocotte et quatre
Messieurs, de trente ans (Henri Morin/Jérôme Billy), quarante ans
(le grand industriel/Dominique Dolié baryton peut-être le meilleur
du quatuor, mais les rôles sont de toute façon de simples
faire-valoir), soixante ans (le gros commerçant/Mathias Vidal ténor
plein d'entrain, le plus petit, assez mince) et quatre-vingt ans (le
comte/Thomas Dolié le plus grand, le plus jeune, bon baryton-basse)
- rivalité, début d'affrontement et puis sagement partage, les
règles étant fixées par elle.
Pour la musique, pour
Louis Beydts j'avais consulté Wikipedia et lu
Il fait partie des
derniers compositeurs d’opérette à avoir cherché à conserver la
tradition française de l’opérette classique tout en essayant de
la renouveler..
Son style musical a été
décrit comme traditionnel, classique, clair, mélodique à
l'élégance incontestable. Ses compositeurs préférés sont Fauré,
Debussy, Gounod, Messager, Ravel et Pierné.
Avais
pensé, au lire de ces noms, pourquoi pas ?
Et ma
foi c'est la musique qui gagne, avec une belle ouverture, brillante,
agréable, et une grande souplesse pour suivre les dialogues, les
courtes phrases des hommes, paroles qui ne brillent guère par leur
finesse, couvrant d'ailleurs un tantinet les voix sauf dans les tutti
ce qui ne prête guère à conséquence, et donnant deux jolis airs
écrits pour mettre en valeur la voix d'Yvonne Printemps, que
Isabelle Druet chantait avec un joli brio et sans doute un peu plus
d'acidité
Texte
assez minimal, sans débauche d'esprit (euphémisme)
Les
cartes à jouer
Sont
de belles images
On
peut louer
La
poésie
Qui
s'en dégage..
Mais
quand je vois ma réussite
Dans
la vie
Il
me faut avouer
Que
je la dois bien plus aux cartes de visite ! (de ces messieurs)
avec un léger cynisme qui se veut de bonne compagnie,
et ma
foi le tout petit public, y compris Brigetoun, était ravi de sa
soirée
de la
légèreté, de la musique agréable – qui est en fait beaucoup
mieux que ça - avec le petit plaisir de la découverte.
4 commentaires:
Un bien joli titre que cette "Société anonyme des messieurs prudents" (le printemps est arrivé, dit-on)...
Le genre d'opéra que l'on bouffe grâce à sa légèreté !
finalement je crois que grâce à la musique, pas si simplement charmante que cela, Sacha Guitry dans sa forme la plus brute passait mieux
et c'était de la musique de comédie musicale, gaie, mais de qualité - et plaisir de découvrir
et bonne humeur de l'orchestre
Pourquoi pas ...un peu de frivolité légère et joyeuse
et rentrer en pas légers
Arlette le mistral qui m'interdisait, ou le tentait, le passage ne voulait pas de pas léger
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