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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, novembre 01, 2008

les planches sont souples sous mes pas,
je me crois lourde et j'aime bien ça,
une impression d'exister, de m'intégrer à cette immensité.
Une humidité un peu aigre baigne tout,
monte le long de mes jambes; de mon ventre, de mes bras;
je la hume,
je frissonne un peu et je m'y coule,
mes cheveux l'accueillent, s'en imbibent -
et derrière la brume je vois des montagnes qui ne sont pas là,
mes yeux se perdent,
la présence de l'eau s'élève, envahit l'espace,
s'installe, gomme tout le reste,
m'invite.
Et j'avance doucement,
dans le silence murmurant,
jusqu'au bout du chemin de bois.
et puis je prends mon élan,
je crève l'image de ce monde,
je me perds dans un faux néant glacé.
(exercice 50 d'"écriture ludique" proposé par Michel, partir de cette photo de Sylvain Lagarde
http://www.ecritureludique.net/article-23337618.html )

un petit tour web entre rangements, apirateur et terre - et sur http://pagesperso-orange.fr/tb/etonnements.htm de Thierry Beinstingel, un hommage à la météo marine de France Inter, avec des liens vers d'autres amants de la chose. Je réclame une place dans cette communauté, et il n'est pas besoin d'être dans une voiture prise dans un retour pluvieux pour partir en voyage avec elle. Cela fait des années que j'attrape des embruns en écoutant la voix précise et claire, mais surtout les noms des zones et les désignations des vents. (et la petite méditation qu'ils provoquent là, intéressante, ne démonte pas trop le charme, si ce n'est que ce qu'il juge abstrait m'est presque sensuel bien que non présent)
image alléatoire en ponctuation
dans la newsletter de la MC 93 que je reçois pour le plaisir de la nostalgie (et pour les avoir un tout tout petit peu soutenu d'une signature parmi d'autres)
Dans le splendide Méphisto présenté au Théâtre de la Ville par Guy Cassiers, le spectacle se termine sur ce « je » angoissant, seule parole que le personnage inspiré de Gustaf Gründgens est capable d'articuler. Ce texte de Klaus Mann résonne de manière très particulière pour tous ceux qui font du théâtre. Parce qu'il exprime la relation terriblement ambiguë que les gens de théâtre entretiennent avec le pouvoir et l'histoire. Et d'ailleurs le dernier mot du spectacle ne devrait pas être « je » mais « nous ». C'est peut-être parce que le théâtre est l'art par excellence soumis au fait du prince - qu'on se souvienne aussi du Molière de Boulgakov - qu'il a façonné au cours des siècles cette relation tourmentée entre l'artiste et le pouvoir. Mais pour la plupart d'entre nous, il existe une sorte d'incompatibilité entre le pouvoir et le théâtre. Et c'est bien ainsi."

6 commentaires:

tanette a dit…

Bonne journée Brigetoun.

micheline a dit…

c'est beau ou bien- ce que tu dis puisque ça remue encore un peu les entrailles de mon poème virellissant d'entre le vrai dez fleurs et des fruits et la brume imaginaire de nos espoirs d'aures choses

Anonyme a dit…

Osmose entre texte et cette superbe photo.

Anonyme a dit…

superbe le texte de Thierry Beinstingel.
moi aussi je suis toujours fascinée par la météo marine, de la poésie étrange et exotique

baci

Anonyme a dit…

Ambiguité du théâtre et de la vie, avis de tempête, forte houle, amarres à doubler, entre hautes et basses pressions, toujours en urgence. Tenir la barre. Dans les embruns. Les amarres larguées. Qui est le maître à bord?

joye a dit…

Très joli texte, brige, que j'ai lu en sécurité ayant fait le mien il y a longtemps (pour une fois en avance de toi !).

:-)