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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 31, 2008

marchant dans la rue, même si, ici, jeudi matin, les passants étaient peu nombreux, me souvenant de trottoirs où l'on navigue souplement pour garder son pas, ou des communautés éphémères des wagons de métro (plus réelles que ne l'imaginent ceux qui ne l'utilisent que rarement) je pensais à tout ce qui pouvait s'y cacher d'angoisse, de plus en plus grande, toutes ces survies difficiles, ces acceptations monnayées, cet héroïsme cent fois renouvelé.
en écoutant des débats, je lisais, jusqu'au moment où mon esprit vieillissant ne pouvant plus supporter ces déconnexions, reconnexions incessantes, j'en suis restée à la lecture seule, "la voix de la mer" de Jacques Ancet http://www.publie.net/tnc/spip.php?article16 , lecture entreprise au fil des mois, texte par texte, avec cette attention agréable qu'ils demandent, et puis délaissée pour d'autres. Mais là, plongée délicieusement appliquée dans "un homme assis et qui regarde" et "la voix de la mer" et comme chaque fois, celui en cours me semble primer, être plus évident. Comme "la voix de la mer" : et mes petites notes de béotienne : La philosophie et la poésie, leur parenté, deux portes pour connaître, leurs différences, une autre appréhension du monde... L'écriture refermée sur elle, autre, au risque de l'obscurité et d'un formalisme.. Le réel plutôt que la réalité... le retour à Deleuze, Spinoza, Bergson et puis la philosophie chinoise, et enfin une écriture poétique
.
« .... sortir de la réalité ce n’est pas passer sur un autre plan, accéder à une « autre réalité ». C’est entrer dans le territoire du subtil....
Frôlements,échos, effluves, buées, le monde flotte, vacille, la réalité se déchire et, l’espace de quelques mots, de quelques lignes - d’une page peut-être - nous saisit cette émotion de ne plus tout comprendre, tout reconnaître, qui est le signe du réel....
Il se souvient. Le cendrier, la table basse, la fenêtre et sa lumière pâle. Il voit, mais sans voir. Il entend; mais sans entendre... Il est là, il écrit des mots.... et c’est comme si c’était pour la première fois... »
puissent mes inqualifiables coupes de paresseuse m’être pardonnées.

Et puis, en fin de journée, le plaisir simple de "le lieu et la lecture"
..."Je lis, et le décor quotidien s'évapore. Celui de la vie active. Car une frange d'attention ne cesse, imperceptible navette, de tisser un réseau de fils ténus entre l'acte en cours et le lieu où il s'accomplit. Mais une attention distraite, pareille à cette pratique de la vision périphérique qui, libérant la personne de la vision centrale, utilitaire, modifie le régime de la perception. Lisant, je ne suis plus là et j'y suis plus que jamais. Mais non plus comme "moi" encombrant, gonflé de son importance et de ses affects, mais comme transparence active. En quoi le vrai lecteur serait, comme Wallace Stevens le dit du poète, "la transparence du lieu où il se trouve

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Parfois tu es aussi compliquée que Deleuze, mon petit cerveau te pardonne.

Anonyme a dit…

bien, je vais prendre mon café et mon livre, devenir transparent et
disparaître ...

OLIVIER a dit…

Quel texte ! j'en cherche la transparence... ;)
Beau weekend ma Chère ! votre culture est un bonheur, je suis totalement épaté !!!