lavage cheveux, constat
ahuri que reprends du poids, me ménage trop, mais en reste à
parfaire le tas de repassage... cuisine, déjeuner tôt pour respirer
un peu
avant de partir vers 14
heures pour Mistral en refoulant deux craintes, la clim mais il fait
un peu moins chaud qu'en début de mois, et les gradins en pente
douce (n'avais rigoureusement rien vu du court spectacle de danse, et
le un peu plus d'une heure m'avait paru très long) puisque cette
fois ce n'est même plus le troisième mais le septième rang qui
m'attend... peut être la pente s'accentue-t-elle...)
Une longue attente debout
sous l'ombrage (ils avaient exceptionnellement décidé d'ouvrir les
portes qu'au dernier moment, et par contre de nous presser pour
l'installation... malgré quoi j'ai peu négocier une place au
septième rang avec visibilité presque totale, un peu de gymnastique
du cou simplement)
M'embarquer pour un
spectacle qui dure 8 heures 50, entractes compris... mais que pensais
et que j'ai écourté parce que n'ai pu trouver de place pour le 20
en remplacement du billet délivré pour le spectacle des Carmes, par
erreur en date du 22 … ça me laisse largement le temps de refaire
connaissance avec ces sacrés Atrides et la première partie (la
seconde ce sera au premier rang le 26 juillet pour clôturer le
festival in) des otti ritratti di famiglia, les
huit spectacles autour des Atrides sur l'impulsion d'Antonio Latella
(qui en prend en charge un, confiant les sept autres à de jeunes
auteurs)... rencontrer Iphigénie (en Aulide), Hélène, peut-être
Agamemnon, mais sans doute pas Electre (elle a tant de colères à
assumer, elle me pardonnera)
Sur
le site du festival, (les photos n'en viennent pas, elles ne
correspondent qu'à la seconde série, que je verrai le 26... celles
que j'ai trouvées sont de Brunella Giolivo
…… Au sein de ce
qui est devenu Santa Estasi, un spectacle épique de seize heures
réparties sur deux représentations, le metteur en scène italien
reconnaît avoir voulu poser deux principes. Une équation
intellectuelle : celle de parler de la famille au sein d'une société
qui n'offre aucune régulation possible, doublée d'une réalité
qu'il vit avec cette jeune équipe : travailler à la figure
paternelle et être dans le concret de la tradition, de l'héritage
et de la transmission. Une proposition qui, pour le nouveau directeur
du théâtre de la Biennale de Venise, dit « clairement que nous
devons nous libérer de la responsabilité de nos aînés pour
trouver la nôtre et exister. »
Nous
ne sommes pas dans la Grèce antique, mais dans un grand local sans
charme, comme il y en a dans notre sud contemporain... Equipement de
cuisine, radiateur en fonte, le reste variant d'une pièce à
l'autre. Des acteurs jeunes. Un jeu un peu brutal, franc, qui ne joue
pas le sacré, passablement dépourvu de recherche et sophistication
(euh pas si sûr pour la recherche, et même pour un certain souci
apparent d'esthétisme pour le ttroisième Agamemnon). Une sacrée
famille qui se déchire (et dieu sait que ses luttes ont fait du
bruit dans le monde, quitte à être ornés, poétisés, pour que le
tragique latent vienne). Une volonté de vulgariser l'histoire
jusqu'à la rendre vraiment vulgaire (Hélène et Ménélas, mais ma
foi Offenbach était déjà passé par là), mais une superbe
énergie, une familiarité avec ces personnages mythiques, un
enthousiasme, une belle endurance (les acteurs eux assument les seize
heures de spectacle)
Or
donc, une première partie intitulée Iphigénie
en Aulide (texte de Francesca Merli) mais,
pour réponde à l'étonnement de Brigetoun, elle comporte en entrée
le banquet offert par Atrée à Thyeste (stylisé mais tout de même
assez trash), et puis le drame familial, l'affrontement
Clytemnestre/Agamemnon et la soit-disant raison d'état, (le comédien
qui interprète Atrée et Agamemnon, plus imposant physiquement, plus
âgé, tranche par la qualité de son jeu sur ses camarades pourtant
très bon) Iphigénie émouvante pendant le débat en fait peut-être
un peu trop dans la douleur du sacrifice...
une
bonne mise en train, avant le premier entracte dans la fournaise des
espaces du Lycée, où certains se sustentaient, ou la plupart se
disputaient sournoisement les coins d'ombre.
Seconde
partie intitulée Hélène (texte Camilla Mattiuzzo), une
Hélène défiant les notions de goût avec allégresse appelant, au
nom de leurs femmes, les guerriers cachés dans le cheval puis
s'adressant à Ménélas avec des remords assez distanciés, avant un
passage sous-titré les Troyanes, une Cassandre un peu butée, un
émouvante, bien sûr émouvante, et fort bonne Hécube, et puis les
retrouvailles en Egypte d'un Ménélas démuni de tout au bout de
sept ans d'errance depuis la chute de Troie et une Hélène et ses
amies, maillots sous vestes de fourrure, et jolie ironie (le public
s'amuse beaucoup) avant l'enl!vement de cette vraie Hélène, celle
qui ne fut jamais à Troie par Ménélas, en final une danse, un rien
cabaret gay, des Disoscures
Nouvel
entracte, Brigetoun devançant les autres vers les lieux assez
sommaires dits de nécessité, et enchaînant sur un café
imbuvable... ce qui n'avait aucune importance (si ce n'est pas du
reportage...)
La
troisième partie Agamemnon, sans
doute ma préférée (tellement que me disais puisque cela devient
mieux de texte en texte, je devrais tenter de rester pour Electre,
mais je voulais vraiment aller aux Carmes) de Roccardo Bonino, plus
lyrique (y compris deux longs choeurs des compagnons d'Agamemnon
assis sur des chaises posés sur une table comme sur les bancs d'un
bateau et rythmant de forts coups des bâtons qu'ils tiennent en main
sur le fond de la coque ou la table, choeurs en grec pour le premier
que Clytemnestre traduira, en italien pour le second traduit par le
minable Egisthe qui pour se faire arrête de se tordre à terre, et
avec une direction d'acteurs qui tient de la chorégraphie, le ton
reprenant un peu lien avec ce qui précède pour la mort d'Agamemnon
dans sa baignoire (bon tout ceci est très pauvre.. suis navrée,
guère capable de faire mieux cette nuit... et sans doute avec
davantage de temps et de décantation)
M'en
suis donc allée, un peu en avance mais ne voulais pas couper un
épisode, vers le théâtre des Carmes, en galopade instinctive et au
fond inutile, à travers la ville en festival, dîner et flânerie,
vers la place des Carmes
juste
au moment où la longue file commençait à entrer,
le cloître, une place au
milieu du premier rang et
pour une heure Face à la mer, pour que
les larmes deviennent des éclats de rire de
Radhouane El Meddeb, revenant en Tunisie, après ses nombreuses
années parisiennes... Face à des
questions qui abordent le départ, l'absence, la solitude, le
chorégraphe ressent le besoin viscéral d'interroger sa double
culture et la rupture qui la constitue en créant Face
à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats de rire
avec des artistes tunisiens.
Spectacle
que, ne sais trop pourquoi, si, par sympathie, pas si fausse
fraternité, ne voulais manquer.
Texte
sur le site (comme les photos de Christophe Raynaud de Lage)
Des hommes, des femmes
tournés vers la mer. Ils regardent, s'adressent à cet espace à la
fois réel et fictionnel, à cette culture du littoral qui du Liban
ou de la Tunisie placent les êtres face à une immensité que l'on
fête, accable ou rêve... La mer que l'on contemple, ce sont aussi
ces rangées de spectateurs à qui l'on s'adresse mais que l'on ne
voit plus. Face à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats
de rire est l'histoire d'un homme, d'un Tunisien mais aussi français
qui raconte une identité multiple.... Revenir, dire son tumulte
émotionnel, danser sa colère face à un pays qui laisse les classes
pauvres aller vers les extrémistes, c'est le chemin que le
chorégraphe assume. En révélant une vision de la Tunisie moderne
en prise avec une histoire ambiguë, la pièce dit le deuil personnel
mais aussi universel. Dans l'espace presque vide du plateau, la
présence du texte et de la musique racontent l'échappatoire
qu'offre l'eau. Que ce soit après une journée de travail, avant de
prendre une décision, cette immensité reste toujours le lieu que
l'on contemple, auquel on s'adresse et auquel on livre soucis,
incertitudes et rêves de politique et d'absolu.
Un
spectacle un peu minimaliste, les danseurs qui se déplacent, se
croisent, se regardent, un piano et un chanteur (chansons que nous ne
comprenons pas faute de parler l'arabe, pas davantage que les
quelques prises de parole), des portés, deux moments de danse
échevelée, un homme presque désespéré, à la limite de la chute,
en violence et une des femmes (qui parle dans un français très
rapide et assez peu compréhensible, semble proposer des actions, des
solutions, devant le statisme gentil et poli des autres) et la danse
martelée des hommes se tenant par les épaules... et avec cela une
émotion qui passe.
Deux
saluts et sortie sur la place qui dîne encore
retour
dans la ville en fête.
5 commentaires:
On se ménagerait à moins.
Là tu vois je me plairait fascinée depuis l'adolescence par les actrides et consorts dont je melange tout et suis ravie
Pas réveillée ... plairais
toutes es photos, tous ces jours, sont vraiment super
merci
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