je découvre au réveil un article de Libération du jeudi 23 titré l'INSEE voit moins de pauvres en France où j'apprends que "les 10% les plus modestes ont ainsi vu leurs revenus bondir de 20% sur la période dit le rapport. Plus que pour les 10% les plus aisés, dont la progression est de 13%". mais "la pauvreté a d'abord stagné avant de repartir à la hausse en 2004 (+100.000 personnes par rapport à 2001)"
et, dans la suite de l'article, les précisions de l'Observatoire des Inégalités "entre 1996 et 2004.. le revenu minimum des 5% les plus riches est passé de 56 264 à 62 095 euros, selon les données de l'INSEE. Au cours de la même période, le revenu maximum des 10% les plus pauvres est passé de 10 327 à 11 477. Les premiers ont touché 5 831 euros en plus, les seconds 1 150. Conséquence, l'écart s'est accru de 4 682 euros"
N'y-a-t-il pas un côté obscène dans l'annonce initiale ?
et "selon le Cerc, l'écart entre le taux de rémunération nette des 10% de salariés de 26 à 54 ans les moins bien payés et celui des 10% les mieux payés est de 1 à 3. Mais, si l'on considère le montant des salaires perçus dans l'année, le fossé passe de 1 à 13 (1 à 18 pour les femmes) en raison du cumul, dans la tranche basse, d'emplois à temps partiel et de ruptures de contrats".
Combien de héros arrivent à survivre en contemplant l'ostentation de certains et le confort inconscient de ce qui est présenté comme le français moyen.
Pour faire redescendre ma tension, je repense au plaisir que j'ai eu à déguster, cette nuit, chez François Bon, http://www.tierslivre.net/, ses notes amoureuses sur Balzac, notes qu'il importe de lire en totalité, et où je cueille :
Là où le principe de réalité me fascine le plus chez Balzac : dans Eugénie Grandet, derrière la maison, le seuil d pierre à l'entrée du jardin, et soudain les trois herbes sauvages qui ont poussé dans ces pierres. A peine si la phrase s'y arrête....
Donc, je relis Balzac. La révélation, c'est ce double battement sous la phrase, non pas une cadence simple, mais comme le redoublement du battement d'un coeur. Toute assonance a son écho ou son anticipation. Ce mouvement à deux temps se perpétue indépendamment du sens. Il nous conditionne à l'attente de la figure.
et, à propos de l'écriture au long cours, La concentration auditive est physiquement mobilisée (Novarina aussi dit que quand il arrête d'écrire c'est que ses oreilles font trop mal) la tension visuelle toute repliée dans le mental : on écrit parce qu'on voit, mais qu'on ne distingue pas.
8 commentaires:
ta note sur richesse et pauvreté montre à l'évidence que les valeurs des uns ne sont pas celles des autres...j'ai envie de dire grandeurs et décadences d'un pays qui ne sait plus reconnaître son quart monde...
Si Balzac est à relire pour son étude des moeurs de l'époque, je rajouterai Zola pour sa touche sociale...
décalage d'au moins 2 ans dans les études de l'INSEE, que pourra-t-on apprendre dans 2 ans d'ici sur la situation actuelle ? Vivre de peu d'espoir pour beaucoup trop de monde !
Les démunis essaient de préserver leur dignité, les nantis préservent leur patrimoine, l'obscènité ou l'indescence ne sont pas loin.
on ne vit surement pas sur la même planète que l'INSEE....ça doit être l'explication à cet article !
Il y a surtout un côté inhumain derrière une réalité qui restera ce qu'elle est. La pauvreté des plus démunis n'est pas un pourcentage, lequel sera toujours trop élevé de toute manière.
Richesse et pauvreté : écoeurant de voir la différence toujours croissante entre les 2.
Le drame de l'info dans notre société vient un peu de ce que les journalistes les plus écoutés sont ceux qui nous retransmettent fidélement ce que les atachés de presses leur communiquent.
Ca n'est plus le décideur qui formate l'opinion, et pas le journaliste qui rectifie le tir.
Pour former l'opinion publique, les pouvoirs font appel à des proffessionnels de la communication : les attachés de presse, qui connaissent toutes les ficelles pour nous faire avaler ce que leurs patrons a pondu...
Ca me rappelle le début de l'été où l'ami Thierry Breton avait annoncé que tout allait bien, Mme la marquise, pendant que le crétin de Faucon que j'étais payait sa salade verte à 1,40 euros...
Quand on voit la vie des français "moyens" et ce que l'on entend des statisticiens et autres grands savants, on peut prendre ça pour de la provocation... (pourtant je suis de droite il parait...)
Mais c'est Magali qui a raison. On ne vit pas sur la même planete. Et j'ajouterai qu'on doit être trop con pour comprendre... Soupir.
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