En espérant renouer (cela semble aller) avec la lecture sur écran, une commande chez Publie.net - et, en début d’après midi, plongée dans « Elle, ma Grèce » de Michel Volkovitch – des images de la Grèce au gré de sa redécouverte, de sa pénétration, de son imprégnation – je survolais un peu en avant goût et m’a arrêté :
«Elle me tient aussi, cette langue, par sa musique, son chant où retrouve, là encore, l’âme du pays. Longueur des mots, syntaxe nonchalante, puis un vif raccourci, le grec avance avec la souplesse d’un chat ; voyelles
peu nombreuses et donc répétées, beaucoup de [i] stridents, de [a] sombres, couleurs pures, contrastes durs, ombre et lumière ; délicieuses consonnes, les frottements des [kh] comme en allemand, des [th] comme en anglais, [r] roulés, toutes ces caresses rugueuses font pour moi du grec la langue même de l’amour. » à vrai dire je ne connais pas un traitre mot du grec, est ce pour cela que ça me plaisait ? http://www.publie-net
«Elle me tient aussi, cette langue, par sa musique, son chant où retrouve, là encore, l’âme du pays. Longueur des mots, syntaxe nonchalante, puis un vif raccourci, le grec avance avec la souplesse d’un chat ; voyelles
peu nombreuses et donc répétées, beaucoup de [i] stridents, de [a] sombres, couleurs pures, contrastes durs, ombre et lumière ; délicieuses consonnes, les frottements des [kh] comme en allemand, des [th] comme en anglais, [r] roulés, toutes ces caresses rugueuses font pour moi du grec la langue même de l’amour. » à vrai dire je ne connais pas un traitre mot du grec, est ce pour cela que ça me plaisait ? http://www.publie-net
Continuant mon picorage : « On part à pied, pas besoin de bottes pour ce périple, de la place de l’église quand il fait encore nuit, pour un périple extrême, je dis extrême comme si je vous emmenais dans les montagnes russes, alors que c’est très simple en fait, je vous préviens d’avance, laissez tomber vos préjugés, oubliez tout, je vous emmène hors temps dans le silence le plus admirable, le silence qui fait qu’après, le bruit de l’agitation, vous le supporterez difficilement. « première phrase du court texte de Patrick Froelich « distance, silence » et me suis embarquée sans bien savoir pour où, dans ce village inconnu et j’attendais je ne sais quoi, n’importe quoi. http://www.publie.net/tnc/spip.php?article94
Bon, en fait j’ai fermé, gardant la suite pour le soir, ai pris un veston et suis sortie tracter un peu, un peu de gauche en terre de nantis. Et les photos sont des traces de mes pauses ces jours ci dans ma quête de boites aux lettres accessibles (le quartier de la Balance est une forteresse) – mon refus des boites où déposer bien rangées les prospectus et programmes qui annihilent l’infinitésimale chance d’arrêter un regard.
Suis arrivée à pénétrer jusqu’à une place devant des immeubles, faux village pas sans charme, où s’ennuyaient des adolescents. M’ont regardé avec un peu d’ironie, leur ai souri, pas osé leur demander de m'ouvrir une porte.
Suis arrivée à pénétrer jusqu’à une place devant des immeubles, faux village pas sans charme, où s’ennuyaient des adolescents. M’ont regardé avec un peu d’ironie, leur ai souri, pas osé leur demander de m'ouvrir une porte.
Je n’ai plus qu’un peu moins du quart du tas qui m’a été confié. Le comble de l’acte gratuit, mais ne pas bouder le hasard d’un intérêt pour les cantonales. Et si la lumière ne se voyait plus sur les pierres ou les végétaux, le ciel, avec bon nombre de voiles blancs flottant dedans, était tout de même d’un joli bleu.
Pour entrer dans la nuit, repris les quelques pages de Froelich, la précision de la description de ce qui entoure notre marche, d’où nait une presqu’étrangeté, et puis les sœurs, le silence, la musique, le silence, une ferveur que l’on regarde et partage peut-être, le silence, et les petits bruits involontaires, la fatigue, ce que l’on ressent et puis le partage de ce silence et cette fatigue, - et j’y étais très bien dans ce carmel, où aucune adhésion n’est demandée, même si dans la réalité mon expérience même minime des couvents me rendraient plus difficile de ne pas sentir la sollicitation qui est dans cet accueil… Et puis, plus loin il y a Elsa, une sculpture en terre qui est fragile tant qu’elle n’aura pas séché longtemps, mais la pierre l’est aussi à cause des veines, etc… 25 pages bonnes (le prix d’un journal)
12 commentaires:
Vos mots, vos images sont toujours pour moi de poétiques évasions. Merci.
Bonne journée et bonne semaine, malgré la peine.
Une journée de lecture pour toi, et une ballade en ville à distribuer tes tracts.
Tes photos sont magnifiques, merci de nous les partager.
Merci pour ton mail, je l'apprécie.
Bon lundi et bisous, ma belle amie.
des bavardages poétiques pour toutes les évasions encore possibles, un sourire pour le langage des signes, et une rose en guise de silence , de ce silence que je partage avec toi.
Bien tractée ? ton cheminement était rempli de charmes de ta ville. Je t'emprunte une photo, merci !!
Merci aussi pour les infos sur Bausil, je connaissais déjà 2 des liens. Mais je vais aller voir ds deux librairies à Perpignan où je le trouverai, tu en voudras un ? ça me ferait plaisir !
Bises,
Bonne semaine,
OLIVIER
J'adore cette porte et son balcon, rue du Limas... C'est peut-être ma porte préférée d'Avignon.
Pourquoi disiez-vous à propos de la porte de l'Oulle : « manque quelque chose sur la photo actuelle :moi ! » ?
zut, j'enlève la modération, c'est trop ennuyeux.
Michel, parce que je suis voisine de la porte (début du Limas) et donc l'élément le plus important de ce quartier !
Olivier, tu es trop gentil !alors un si tu veux, et si tu étais gentil tu accepterai d'être mon pourvoyeur financé (sinon je te rendrais encore plus grâce bien sur, mais avec une petitz crainte d"abuser - bon ce que tu fera sera bien -ouf je pédale là)
Ma chère Brigetoun,
Je crois que tu as mal lu mon billet, je dis bien que le cancer a des causes héréditaires et je dis aussi le stress peut provoquer le cancer, c'est bien prouvé par des études cliniques, ce n'est pas moi qui le dit.
Les gens ne se provoquent pas le cancer, ni notre chère Marie, ni ma soeur.
En passant, mon billet était préparé depuis vendredi et je n'ai appris la triste nouvelle que ce matin, ce billet n'était pas un billet sur le cancer.
Cela me peine beaucoup de voir la façon que tu as vu mon billet, mais je te respecte dans ton opinion.
Bisous
Le besoin d'aller au loin, plus loin, au-delà des images , des mots... Se laisser porter, voguer comme cette langue dont tu parles, "avec la souplesse du chat", comme après la tempête, les arbres comptant leurs feuilles.
En amitié partagée.
déolée Rosie, sujet sensible et pas uniquement à propos des personnes que tu mentionnent. J'aurais du m'abstenir, je sais seulement que je veux croire que toute explication risque d'être un peu réductrice
Et que j'ai toujours l'impression que l'on culpabilise un rien trop les malades. Pour cela comme pour les dépressions que l'on confond avec la déprime. Passons.
Je me suis faite un peu rare sur les blogs ces temps ci car, moi aussi je suis concernée par la maladie d'un être très aimé mais, puisque tu étais une amie, je veux te dire l'émotion que me cause le décès de Marie. Je t'embrasse.
Je ne rajoute rien qui serait superflu, juste une énorme pensée pour elle.
Quel courage que de lire sur écran, tu m'en vois totalement incapable...
Quand au passage de "Elle ma Grèce" de Volkovitch, elle est à rapprocher des magnifiques récits de Madame Jacqueline Worms de Romilly...
Si tu me permets de répondre à ton commentaire plus haut, je voudrais dire que j'applaudis à ta remarque : on a tendance à trop culpabiliser les malades pour tout. Comme si tout était dû à une cause endogène... Mais je crois que nous pourrions utilement avoir cette discussion, un autre jour, et pourquoi pas dans "Autour", si tu en étais d'accord ?
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