Ça a été, après
minuit, pour inaugurer la nuit, le jour de samedi, le plaisir de
l'élégante édition par la revue des ressources
http://www.larevuedesressources.org/-sur-err-editions-de-la-revue-des-ressources,141-.html
de cabane d'hiver la version
définitive du journal de Fred Griot pendant son séjour d'un mois
dans une yourte des Causses, plaisir renouvelé après l'avoir suivi
sur son blog http://www.fgriot.net/notes/dotclear/index.php?
Le
départ de Paris vers les Causses les
buis, les grandes collines bombées, les grandes herbes, dolines,
avens, les colonnes de roches ruineuses comme des chapelles romanes
de cailloux secs, les pierres claires concassées des sentes, les
pins sous la neige, les hommes... une terre pour laquelle je pourrais
lutter.
Le
plaisir d'être là, le projet
vivre un mois là
se concentrer sur
écrire, méditer, marcher, sur vivre
sortir les manuscrits,
que j'ai imprimé avant mon départ
et
puis ce qui sera, puisque les manuscrits seront relus, lentement,
mais qu'il s'avérera que la yourte n'est pas l'endroit où les
reprendre, continuer
écrire ce qui se passe
écouter
et
c'est le journal, la beauté rude du paysage, le travail pour rendre
la yourte habitable, l'acclimatation au froid et à la solitude, le
plaisir, une écriture simple et précise, la méditation qui se mêle
au détail de l'aménagement, du bois coupé, des rencontres, l'ennui
qui vient, qui est accepté, le doute passager sur l'intérêt de ce
journal, sur sa réception (une mauvaise réaction semble-t-il,
puisque le journal était mis en ligne), et cette constatation, de
cette vie on ne peut que dire c'est, et c'est suffisant
Je ne sais pas comment
je verrai cette période, ce qu'il en restera plus tard, avec ce que
le souvenir travaille, remodèle des faits, dans le présent, c'est
une succession de petits moments rudes et de grandes gaietés, toutes
simples, depuis quelques jours, ce sont même les bons moments qui
dominent, par une joie.
rien de neutre en tout
cas, sauf ce calme de fond, lui il est là, il n'est pas bavard, il
n'est ni bon ni mauvais, liseré d'un peu d'humour, il est et pas
grand chose d'autre à en dire.
Ça a
été Brigetoun, dans le calme de la nuit, lisant, retrouvant le
parfum de ce goût qu'elle avait, mêlé de résignation - qu'elle
devrait peut-être regagner, même si les échanges qui l'occupent
maintenant sur internet sont une bénédiction - pour sa solitude
qui, pour être dans une grande ville, promenée à travers les
rencontres de travail, était réelle, la solitude surtout qu'elle
avait envisagée pour sa retraite (pas aussi radicale que les
Causses, n'en suis pas physiquement capable, mais une petite maison
dans un hameau limousin ou similaire). Ça a été, illusoire sans
doute, une impression de communion, en mineur, humble (moi qui ne sais dire ainsi, penser aussi peut-être, et n'ai
d'autre oeuvre à accomplir que moi)
Ça a
été me souvenir au réveil que l'avis de virement était arrivé
dans l'après-midi de vendredi, que j'étais presque riche, se
souvenir qu'il fallait laisser intacts les 2/3, mais partir dans la
rue, vers la braderie (prix encore costauds, mais tellement moins...)
en désir de chandails, de laine.
Ça a
été être protégée en partie par le ridicule d'une robe soldée à
880 euros devant la première et très chère boutique, et pour les
chandails (très très nettement plus abordables) par les tailles
disponibles.
Ça a
été promener ce désir de lainage dans un Avignon béat dans la
tiédeur du ciel.
Ça a
été passer un moment dans le hall de l'hôtel de ville pour voir,
admirer, capter (votre imagination est la bienvenue) les photos
d'Histoires collectives
Pendant 3 années une
vingtaine adolescents (entre 13 et 15 ans) se sont initiés à la
prise de vue, sous le regard aiguisé de Thomas Bohl, photographe et
sous le couvert des animateurs et animatrices de l’Espace Social et
Culturel de la Croix des Oiseaux, de l’Espace Pluriel de La Rocade
et de La Maison pour Tous Champfleury.
Et
puis suis redescendue vers l'antre,
ai sorti des trois sacs les trois chandails récoltés, et, pour me
donner bonne conscience, ai rempli une grande housse et un bac avec les
robes et les tee-shirts et chemisiers les plus légers... nourriture,
dormir, lecture économie ou politique, et certitude que ne saurais
que mettre sur Paumée (ben si, va comme je te pousse, et donc trop,
et n'importe quoi, ou presque, mais si).
11 commentaires:
Préparer l'hiver avec Griot tout en savourant la beauté du jour humide d'Avignon. Voyage dans les contrastes des saisons. ;-)
l'humidité était un peu (pas mal en fait) dans le livre pas du tout sur la ville
"désirs de chandails" (peut-être chantés par la lecture convoquée)...
Etonnantes et Belles photographies
Mais tu oublies la chaleur revenue douce comme les aquarelles de Marie Laurencin que chantait le poète dans son Eté Indien
"D'autre œuvre à accomplir que moi.." Une œuvre dans laquelle nous nous retrouvons tous en vous lisant chaque jour.
Rêver d'une nuit sous la yourte en plein Causse par une nuit de pleine lune. Craquent les chardons secs dans le soir...
Dans le même esprit que le livre de Fred Griot, , je me souviens avoir beaucoup aimé la trilogie de Nicole Lombard Etrangers sur l'Aubrac, Les Affrontailles et Le cheval au bord du lac aux éditions du bon Albert...
merci à vous tous - après une courte lucidité vers sept heures ai sombré profond profond dans sommeil - tente d'en sortir - me demande si ça en vaut la peine
Il fait beau !
:DDDD !
Sur la sixième photo, la gamine écrit "mercredi" sur ton APN, j'aime ce cliché insolite.
Samedi çà a été l'automne ?
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