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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 11, 2021

Festival 6 – liste de livres, débat, Kingdom dans la nuit


Réveil en lumière douce, lavage de cheveux,


admonestation au pigeon salisseur sans autre effet que d'avoir l'illusion d'un pouvoir, m'installer devant l'ordinateur avec mon ébauche pour le #L4 de l'atelier du tiers.livre, ouvrir un fichier vierge, remodeler ce qui était écrit en mettant en avant un livre, compléter au hasard (hasard parfois orienté par le livre précédent), relire, mettre en ligne et immédiatement que j'en avais cité 20 ou 21 au leu des 10 ou 11 prévus, cinq autres s'imposent que je renvois au silence,



regarder tas d'une partie du repassage, en tirer une robe chemiser à petites fleurs et tant pis pour les manches courtes qui révèlent mes bras mous et décharnés (chaque fois une pensée pour l'adolescente que je fus qui réprouvait en silence et avec dégout les vieilles femmes qui se livraient à cette exhibition), et faire cuisine rapide, tout aussi vite mangée,


avant de m'en aller, à deux heures, vers le cloître Saint Louis (il faut que je me gendarme contre l'énervement qui me rend si pénible la volonté minable des innombrables sans masque parce que cela ne sert qu'à me gâcher la marche dans le soleil des pierres) vers le cloître Saints Louis, région civilisée


passer dans le dos de ceux qui assistaient à l'enregistrement du Masque et la Plume ; longer la file attendant l'accès à la billetterie


et grimper, pensant aux expositions qui vont sans doute reprendre à l'automne, jusqu'au deuxième étage pour m'asseoir face à Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Didier Ruiz, metteur en scène de la compagnie des Hommes, quatre personnes Manu Dejeans, Tatiana Lemoigne, Philippe Montagnier et je ne sais qui, danseuse, actrice, auteur etc... accompagnés par la Fondation Abbé Pierre et Pierre Rosanvallon, pour assister à un débat/présentation/échange d'information, intitulé « 'Re)faire société aujourd'hui, la participation des plus pauvres aux projets artistiques » pour annoncer également le prochain festival C'est pas du luxe qui, annulé l'année dernière, aura lieu fin septembre http://cestpasduluxe.fr/ festival co-organisé par la Fondation Abbé Pierre, la ville d'Avignon, Emmaüs France et la Compagnie La Garance, dont quatre membres étaient dans la salle, comme une représentante d'ATD Quart-Monde, et faisant appel à diverses organisations, foyers, « pensions de famille », centres divers, pour présenter, pendant trois jours, dans 26 lieux Avignonnais, 9 films, 16 pièces de théâtre, un spectacle de danse, 14 expositions dont une galerie collective, 12 concerts, 5 ateliers...

« De plus en plus d’artistes et d’acteurs culturels interviennent auprès de personnes en situation de grande fragilité. Qu’en pensent les personnes concernées ? S’agit-il de faire une œuvre sociale ? De rendre visible les invisibles ? En quoi le développement de ces pratiques artistiques collectives œuvre-t-il à faire société ? » En fait, certains, avec l'aide d'artistes ou sans, présentent le résultat de leur propre création.

Ambiance chaleureuse, quelques plaisanteries, davantage une occasion de reprendre contact ou de nouer de nouveaux liens qu'autre chose.



Retour d'une Brigetoun qui résistances morale et sage endormies, a fait un arrêt pour acheter le jumeau (et le moins cher des Sony compacts de moyenne gamme) de l'appareil ressuscité avec des réserves dont la batterie se charge tranquillement, pendant que m'en vais vers la nuit en compagnie de Belges à la lisière de la taïga (l'actuel sera gardé comme un secours)


Mettre en ligne ceci en buvant mon thé, préparer souper en compagnie de Miriam Makeba, mettre une carte mémoire dans mon nouveau compagnon, endosser pour mon moral une robe un peu trop voyante (un vert émeraude avec grands motifs) et légèrement trop habillée mais on s'en moque... (d'ailleurs suis si petite) 


et m'en aller vers la Cour du Lycée Saint Joseph, associée à plusieurs bons souvenirs, pour assister au spectacle de Anne-Cécile Vandalem (texte et mise en scène), produit par le Théâtre de Liège, le Théâtre national Wallonie-Bruxelles en collaboration avec divers autres), « Kingdom » librement inspiré de « Braguino » documentaire de Clément Cogitore. Comme je me bats avec mes doigts indociles et comme je prépare ceci avant de partir, je recopie sur le programme

« Un baraquement formé de deux maisons où devant coule une rivière. D’un côté la forêt, et au-delà de la barrière, le territoire de l’autre. Partie aux confins de la taïga sibérienne pour fuir le bruit du monde et reconstruire un mode de vie idéalisé, une famille, rejointe par sa branche cousine, est rattrapée par tout ce à quoi elle tentait d’échapper. Entre guerre de territoires, braconnage, incendies, et une vie qui doit composer avec la nature et les animaux sauvages, se joue un drame épique, un conflit ancestral... « Kingdom »- dernier volet d’une trilogie commencée avec « Tristesses » et « Arctique » - traverse trois décennies d’une histoire familiale, sous le regard d’une équipe de cinéma passée par là. C’est une lutte sans merci pour la survie, un royaume dans la forêt vu à hauteur d’enfants. Á travers le ressenti de cette nouvelle génération, captive d’affrontements qu’elle n’a pas choisis, la metteuse en scène Anne-Cécile Vandalem nous conte l’échec d’une utopie, d’une communauté impossible, un monde en train de disparaître et que les plus jeunes devront réinventer. » 

quelques petites notations dans l'entretien avec Anne-Cécile Vandalem distribué dans la cour

« je souhaitais dans Kingdom travailler sur l’absence d’avenir vue à travers le regard d’enfants » et, dans la seconde partie ; « Faire arriver des enfants et de jeunes adultes dans une histoire théâtrale distante du réalisme et où jouent des acteurs de métier est un véritable choc. J’essaie de ne jamais faire jouer les enfants mais de les prendre pour ce qu’ils sont, je les plonge et les fais exister dans des scènes. Avec eux, les comédiens sont obligés de travailler différemment, les codes de jeu se trouvent modifiés. »... phrases que j'avais notées en attendant et dont le souvenir dormait en moi pendant que je regardais, écoutais, en essayant de ne plus y penser... l'affrontement peu à peu entre la famille dont le père tente un retour vers un mode de vie animiste, les nouveaux venus pour vivre comme en Europe se lient avec des braconniers destructeurs de ce monde vierge....

En un peu moins de deux heures un dépaysement, un rêve empoisonné, une utopie appelée à l'échec comme toute utopie (je viens de lire, avec un amusement agacé et des moments d'intérêt réel « une utopie moderne » d'HG Wells – je ne sais plus qui me l'avait conseillé)

Utopie, échec, affrontement, dont le constat sec est transformé par la présence des enfants. D' Anne-Cécile Vandalem « « Ces enfants sont des éponges, ils entendent tout des conflits des adultes, les absorbent en permanence. Comment en héritent-ils et qu’en font-ils? Leurs parents leur ont appris que les voisins – leurs cousins – étaient leurs ennemis. Depuis toujours, la barrière est dressée entre eux. Je souhaitais que nous comprenions la façon dont ils reçoivent tout cela mais aussi comment cela se traduit la nuit. Le seul moyen étant pour eux de sublimer et d’exorciser ces affrontements par des scènes entre rêve et réalité.. »

Spectacle qui baigne le plus souvent dans l'obscurité, où l'on distingue le plus souvent un peu mieux par la projection en partie haute, à gauche, de ce que filment les deux cameramen qui incarnent les journalistes venus faire un reportage sur cette étrange petite communauté, détonations, bruit d'hélicoptère, voix pas toujours parfaitement compréhensibles, et sauf aux moments où la violence, hors champ, se déclenche soudain, les gestes lents de gens vivant simplement en accord avec la forêt

Pour vous donner un petit aperçu, un lien vers une vidéo réunissant quelques extraits

https://festival-avignon.com/fr/audiovisuel/kingdom-anne-cecile-vandalem-extraits-77886


saluts, sortie, réaccoutumer mes jambes


et retour en frôlant les espaces de fête.

3 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

"Faire société"... je n'aime pas cette expression, employée désormais à toutes les sauces. "Le faire" semble plus facile à dire qu'à mettre en pratique (surtout quand cela émane du pouvoir en place).

On ne peut que saluer, pourtant, la démarche de toutes les associations qui suppléent au manque criant d'initiatives de l'État dans le domaine de la pauvreté. L'Abbé Pierre, même réincarné par un comédien célèbre, serait surpris, s'il revenait, de l'abîme qui sépare la caste dominante de la population dominée.

Belles photos, on retrouve l'activité quasi normale du festival, comme s'il ne s'était rien passé, en fait... en attendant le retour d'un nouvel épisode pandémique annoncé ! :-)

Brigetoun a dit…

Dominique alors là d'accord ! je suis hérissée chaque fois que j'entends "faire société" "faire famille" mais les sociologues nous l'int durablement imposé maintenant (et ne peux m'empêcher de les considérer avec une trace de méfiance idiote à cause de cela)

pour le reste encre plus d'accord.. et c'était un bon moment avec cette cinquantaine de gens, en accord (parlé avec deux filles de "la Garance" qui font un travail épatant dans la région (et parlé de Rosmerta)

oui le festival est là et avec une modération relative qui devrait le rendre moins terriblement fatigant (s'il n'y avait le dédain quasi unanime des vacanciers et avignonnais non festivaliers (qui ne participent pas, crainte de l'"intellectualité" et surtout coût, au festival) des masques et autres précautions... ne risque rien moi hors courbature et rhume sans rapport avec un virus, mais tous ces jeunes ou qui voudraient l'être peut-être

mémoire du silence a dit…

Merci, merci pour le partage... ce festival ancestral que j'ai bien fréquenté et aimé dans les années 80-90... il y a si longtemps... :-)