Matinée encore un peu pénible et j'avais quasiment décidé de fermer Paumée et de prendre distance avec les « réseaux sociaux » pour ne pas y poser une trace geignarde... Pendant que me passionnais pour une petite recherche (parce que il y a le reste d'internet) coup de sonnette et arrivée de deux livres très attendus (les impôts m'ont rendu un peu d'argent que je dois conserver mais j'en profite un peu, grâce aux occasions) et les « fragments de la source 3 » de Laurent Margantin que j'avais vus en photo trop petite pour lire, postée par une twitteuse | n'aime pas le mot twittos | ce matin... et comme, en début d'après midi, avais retrouvé presque un tonus satisfaisant et un moral assorti suis partie, cueillie par le vent sur le pas de ma porte avec une brutalité qui a failli me faire renoncer, vers la librairie de la rue du Vieux Sextier où devrait m'attendre l'exemplaire de « Bois brûlé » d'Arnaud commandé le 25 janvier...
Et une fois sorti de mon trou venté, n'y avait plus qu'un air animé sur la ville, après court repos ai continué d'un pas ferme... mais « Bois brûlé » n'était pas arrivé... on verra ce vendredi ou samedi.
Ai continué de branches en branches, suis rentrée en passant par Saint Didier et la République, suis revenue avec une serviette et des gants éponges d'un beau roux et des carottes.
N'ai pas encore mis le nez dans les deux livres... juste le récit manuscrit par Laurent Margantin d'une promenade à la Montagne brûlée... dont je recopie, espérant qu'il ne m'en voudra pas le début pour le plaisir de son écriture
« Virages, innombrables virages de plus en plus serrés, tout en bas le bleu étincelant qui s'éloigne et disparaît. Dans un virage « l'impasse Rimbaud » plus loin un deux-mâts peint sur le mur de soubassement d'une maison, des hommes en bleu de travail déroulent des câbles noirs, des bosquets de bambous au bord de la route toujours plus nombreux certains formant une arche au-dessus de la route... »
et, même si n'ai pas écrit la deuxième partie du #3 de l'atelier voyage (il dort dans mon crâne, j'espère être assez en forme pour le poser en mots demain à peu près correctement) je recopie ici le #2 (arrivée) du second voyage reconstitué ou inventé (qui n'est pas tel que je l'aurais voulu mais tel que l'ai pu... j'hésite à m'entêter)
Retrouver la clarté de cette gare et le rythme des piliers blancs... en buvant un café ristretto avec un gâteau crémeux d'une bouchée devant un comptoir dans un coin du hall, jeter un coup d'oeil à mon vieux plan de la ville parce que la mémoire des jambes une dizaine d'années environ après mon premier séjour est certainement défaillante et sortir sur le grand trou de la place, les bâtiments beiges, ocres ou roux aux toits presque plats, leur sévérité et l'harmonie gracieuse que seuls les toscans arrivent à concilier ainsi, l'herbe rase du terre plein et au bout de l'allée qui le traverse face à moi l'arrière de Santa Maria Novella qu'il faudra bien que j'aille visiter cette fois... et en peu penchée en arrière pour mieux me remplir de l'air de la ville | tant pis pour la part de polution qu'il contient comme partout, je veux l'ignorer | oubliant injustement un instant la tendresse de Sienne, avoir, comme tant et tant de voyageurs depuis la mode di grand tour, presque l'illusion d'être chez moi, alors que bien entendu la Toscane ne se montre, n'offre sa civilité et ses beautés qu'avec une réserve gracieuse digne d'un mélange d'aristocrate et de grand négociant... traverser, laisser passer le tram, prendre pied, dans l'animation tranquille de ce tout début d'après midi, sur le trottoir devant les stands dominés par la haute façade arrière de l'église qui proposent des sacs, des bouteilles d'eau, des bonbons, des journaux, plans, cartes postales, souvenirs etc... les voir sans en prendre conscience et suivre la via degli Avelli | me murmurer ce nom que viens d'apprendre | en regardant avec le plaisir des retrouvailles la douceur des reliefs du soubassement des arcades du cimetière plutôt que les façades des maisons et les quelques cafés qui leur font face, attendre d'avoir traversé presque toute la place Santa Maria Novella pour m'arrêter, me retourner, rester un moment immobile face à la façade, laisser mes yeux caresser le jeu des noirs et blancs, la science et la beauté du dessin des panneaux et de la partie haute, en saluer la nouveauté pour l'époque sans retrouver le nom de l'architecte, me pencher, reprendre en main l'anse de la valise posée devant l'ourlet fleuri du gazon, prendre la via dei Banchi...
5 commentaires:
L'Italie (jen pense à Stendhal) est un voyage en soi. :-)
c'est notre m!ère, notre soeur avec sa civilisation et ses défauts
belles photos inspirantes 6,7,8 ... la 7 comme une encre de Michaux ;-)
Maria sais pas ce que c'est comme arbre
moi non plus mais j'aimais bien habiter quelques jours une ville autre de préférence belle
Enregistrer un commentaire