Tanette, http://tanette.blogspot.com (ses photos comme celles du Faucon me permettent de savoir ce qu’il y a autour de cette ville où je suis) à la suite de notre photographe experte Julie http://julie70.blogspot.com a récapitulé son année en choisissant une photo pour illustrer chaque mois, les regroupant en une mosaïque harmonieuse qu’elles appellent calendrier.
L’idée m’a amusée mercredi matin, à l’heure du petit déjeuner et de l’émergence du brouillard. Choisi presque au hasard, mais pas vraiment, douze photos du blog en respectant les dates de mises en ligne, mais je les ai regroupées quatre par quatre, pour séparer des passages d’Abadôn de Michèle Dujardin, retenus eux en presque réel hasard (tout de même en restant dans le plus neutre), après avoir fini le livre, lu lentement, dans la nuit de mardi
- les nuits de janvier, froid doré, pour m’inciter à ne pas lâchement renoncer à mes projets
- février et les plaisirs d’une maison douce
- pour mars les surfaces de pierre à l’assaut du ciel parce que c’est tout de même un de mes thèmes favoris,
- avril et une de mes photos cruelles pour les nordistes (pour nous aussi en notre gris mercredi)
« et tes mains s’ouvrent, cueillent, caressent, dénombrent, et par-dessus les tombeaux des hommes, la lune avance libre, l’aube rouge brûle dans ta gorge avec ce reste de souffle tant râpeux, tant sifflant, et tu vas, le corps lourdement chargé des sacrifiés, leur vie, leur moment, leur soleil, leurs chants, reposant désormais en ta maigreur de spectre, et tu seras celui qui vient, et ta parole-silex éventrera le temps, et sa bourre de honte lavée à grande eau, en pleine lumière, retombera dans les mains de la mort, y fera lit de plumes, ils dormiront enfin les aimés, ils dormiront »

- mai et l’or du soleil déclinant en fin de journée
- juin : danse dans la nuit du cloître des Célestins, entre avignonnais, avant le festival
- juillet et le ciel avant la longue nuit glaciale du roi Lear
- août - la quiétude du jardin toulonnais
« et ce légendaire de la mer que la mer me commande, ma tâche, il repose mort-né sur mes paupières closes mais si je lui parle, si je le réchauffe il vit, il entraîne la mer dans la patience obscure de ses propres fonds et lui chante ses origines, de l’étincelle comprimée dans la coquille de noix à ce grand corps sans décence sous les assauts du ciel… »

- septembre - le jeu de la lumière, de l’arbre et de la pierre
- octobre : cadavre végétal
- novembre - douceur du crépuscule, platane murs ciment teinté
- décembre : une parmi tant, trop ? des arbres squelettes sur le ciel
« …nu, vide, mais délivré, et je contemplais cette lumière du sable fluant entre mes doigts, et dans la chaleur des heures la lenteur me clouait au rivage, j’étais nu mais couvert d’or… »Collection Déplacements au Seuil