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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, août 14, 2008

Fin de la pluie, mais la chaleur nous a quitté et les 30 degrés que j’aime tant ne sont plus que souvenir. Payé mes impôts et partie pleine de bonnes résolutions (prévoir les abonnements de l’hiver, se gratter le crâne en se demandant où sont partis les petits sous pour le peintre)
Sur le chemin de Franprix, passé un nez, pour voir, par plaisir à la FNAC qui heureusement n’avait pas les livres auxquels je pensais (d’autant plus qu’avec le défaut du cybook qui est d’inciter au zapping, et à la reprise des pages aimées pour enchaîner j’ai de belles provisions de lecture) - alors vertueusement je me suis bornée à de petits livres bon marché mais de bonne extrasse (plus des DVD bradés puisque je n’en regarde plus).
Et mon sentiment vertueux s’est effacé devant le plaisir de l’auto-ironie.
Inventaire fait, en prenant la première ligne de la page 13 de chacun (souvenir du tag du Faucon ? Plutôt prise de possession habituelle) - et des images de la ville entre de petites attaques de nuages (plus d’anciennes)
Passez votre chemin, l’intérêt est mince, consistant uniquement en mon amusement
Jean Giono - « Faust au village » :
« Généralement ils entourent une fontaine. En tout cas, il y en a quatre très gros autour de la fontaine des Monges : ce sont ceux qu’on voit luire à côté des ormeaux de Miravail. Il y en a un bosquet de sept ou huit magnifiques : trois vieux et quatre ou cinq jeunes, près du bassin du Tho… » bon je dépasse.
Yves Bonnefoy - « Les planches courbes » :
« Matins que nous avions,
Je retirais les cendres, j’allais emplir
Le broc, je le posais sur le dallage,
Avec lui ruisselait dans toute la salle
L’odeur impénétrable de la menthe »
et calme perfection
Patrick Modiano - « Fleurs de ruine » :
« Le lierre recouvrait le balcon de l’hotel. Le chien dormait dans le couloir de l’entrée. » ouvert
Jean-Baptiste Harang : »la chambre de la Stella » :
« Faudrait savoir.Elle devait même être notre aînée de beaucoup, car je ne me souviens pas qu’elle ait été incapable de vivre seule dans la continuité des jours, dans l’appartement de ses parents dès le lendemain de l’enterrement (je ne crois pas que quelqu'un de la famille se soit rendu à ces obsèques) » et envie de lire cette maison dont il va être parlé
Junichirô Tanizaki - « le meurtre d’O-Tsuya. » :
« Alors qu’il descendait les échelons, la lueur de sa lanterne éclaira vaguement le visage des deux servantes qui dormaient dans l’obscurité, bienheureuses sous leur futon de coton orné d’arabesques. -« O-Tani, tu dors déjà ? » - risqua-t-il en élevant légèrement la voix, mais il n’obtint pas de réponse » toujours les petites découvertes dans les Folios à 2 euros et Tanizaki
Jean Genet - « le condamné à mort »
« Sur ses pieds de veloirs passe un garde qui rôde.
Repose en mes yeux creux le souvenir de toi.
Il se peut qu’on s’évade en pasant par le toit.
On dit que la Guyane est une terre chaude ».
Et j’opte pour la strophe.
Caryl Férey - « petit éloge de l’excès » :
« O.K. ?! » juste pour le titre, au pif, et le mystère reste entier
Jean-Paul Sartre - « l’enfance d’un chef » :
« Il avait été recueilli par des voleurs qui voulaient faire de lui un pickpocket. Quand il aurait déjeuné, il s’enfuirait et il irait les dénoncer. » parce que, contrairement à une vague impression qui traînait dans ce qui me sert de cerveau, je ne l’ai pas lu.
Fernando Pesoa - « Faust » :
« Eppur si muove… » Ce chant noir, ce voyage imaginaire au sein des ténèbres que le poète essaie de nous faire partager, soit sous une forme statique, soit pas l’imitation abstraite des drames classiques, n’est pas une simple réitération monotone d’une idée métaphysique en quête de voix et de sang » sauf que ça vaut pas, quelle que la qualité des mots, ils sont de Eduardo Lorenço.
Alors, le tout début :
« LE MYSTERE DU MONDE »
La lutte est celle de l’intelligence qui veut comprendre la vie, et qui est vaincue, et qui ne peut comprendre qu’elle ne pourra jamais comprendre la vie. »

Richard Millet - « petit éloge d’un solitaire » :
« Cet homme, mon grand père, je veux me le représenter dans sa chambre aux persiennes à demi closes, par cette froide journée de mars, le téléphone ayant sonné non pas chez lui, qui n’y était pas abonné, ni chez un voisin, mais chez son fils Robert ou sa fille Liliane, depuis longtemps éloignés de lui mais ressurgissant pour la circonstance ; Liliane, pae exemple, appelant son époux, Georges, ingénieur chef du Service des Eaux de la ville de Toulouse, pour le dépêcher rue des Abeilles et y porter la nouvelle… » et je commets le crime de couper le déroulement de la phrase qui s‘écoule bellement, à contre envie.
Victor Hugo - « Claude Gueux » :
« Selon lui, le fait divers… » j’en demande pardon au préfacier, je glisse vers le texte : « Il y a sept ou huit ans, un homme nommé Claude Gueux, pauvre ouvrier, vivait à Paris » - belle concision
Georges Perec - « tentative d’épuisement d’un lieu parisien » :
« Couleurs : rouge (Fiat, robe, le Raphaël, sens unique)
sac bleu
chaussures vertes
imperméable vert
taxi bleu
deux-chevaux bleue »
lu, mais pas dans ma bibliothèque.
Charles Juliet - « au pays du long nuage blanc » :
« Nous avons franchi cette énorme distance en peu de temps, et je me demande dans quel état devaient se trouver les pionniers - la plupart Anglais, Ecossais et Irlandais - qui, au XIXème siècle, débarquaient ici après des cinq ou six mois d’une traversée sur des bateaux où les conditions de vie étaient des plus rudes ». Petit porche d’apparence banale
Henri Michaux - « poteaux d’angle »
« Celui qui n’a pas été détesté, il lui manquera toujours quelque chose, infirmité courante chez les écclésiastiques,les pasteurs et hommes de cette espèce, lesquels souvent font songer à des veaux. Les anticorps manquent. »
Pascal Quignard - « terrasse à Rome » :
« Ce point est important mais on l’ignore. Reste qu’ils se rencontrèrent enfin tête à tête. » sur ma faim.
Je vous félicite si vous avez lu. Je me félicite d’avoir forcé la maladresse de mes mains. Je m’installe dans l’illusion de cette pièce, délaissant le fauteuil, de Eames je crois, pour le cabriolet et je me plonge dans les sermons de Bossuet pour me ramener à l’os de notre vie.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

eh bien, c'est vraiment toute une bibliothèque...
trouvé hier lien vers texte de Bonnefoy avec belle mise en page
http://www.artyuiop.fr

Brigetoun a dit…

oh !j'ai été voir - merci pour l'adrese

Anonyme a dit…

j'aime beaucoup Jean Giono

tanette a dit…

J'avoue : pas eu le courage de tout lire mais un grand zapping du cybook me semble t-il...Apprécié les toujours belles photos au passage. Te souhaite une agréable soirée.

joye a dit…

C'est en bossant qu'on arrive à comprendre Bossuet, au moins pour moi. Mais je ne vois rien qui appelle à un tel travail dans cette pièce que tu nous montres, aucune chaleur, aucun confort. Beaucoup de jolies choses, certes, mais pas des choses destinées à la vie. C'est sur ce bureau qu'on signe une condamnation, une déclaration de guerre, un ordre d'exécution d'un ignoble paysan quelconque...

Anonyme a dit…

"La chambre de la Stella", cet Harang j'en avais parlé dans remue.net. Excellent et mystérieux.

On regrette les chroniques de J.-B. H. disparues dans "Libé".