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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, décembre 26, 2008

Me bagarrant encore un peu pour prendre avec dignité cette affreuse journée, mais incapable de lire, d'écouter une seconde de plus les étalages de gentillesse joyeuse et de bons sentiments qu'on nous impose avec une bonne conscience totale (et le fait de se savoir responsable de ce vide n'est pas une consolation), et parce que j'en étais à plus que deux, et voulais donc alimenter "paumée", pris le sujet des impromptus littéraires http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/ "un conte de Noël", détaillé sur deux semaines.
Pas très positive, pas envie de rajouter aux démonstrations de tendresse obligatoire, pas envie de cruauté feinte, ça a fini par donner ce truc assez laborieux.

Il avait fait si mauvais dans la montagne depuis des mois que Véran, pendant que les autres villageois préparaient la crèche vivante, la pastorale, pour qu'avec Jésus, le Dieu le père leur envoie un peu de sec, et même les communistes s'y mettaient, ce qui réjouissait bien l'abbé Rousard, et le faisait sourire, lui, Véran, qui savait bien qu'ils se racontaient des histoires, tous, et même qu'ils n'y croyaient pas, qu'ils voulaient seulement se tenir chaud, se faire un peu la tête en fête.
Parce que, lui, il savait, il savait que ce n'était pas le gentil futur crucifié qui allait régler les choses, vu qu'il aimait la nature en bloc parce qu'elle avait été faite par son père, et aussi que le culte caché de l'autre, du vieux dieu barbu des ripailles, ne donnerait que des têtes lourdes (s'ils savaient et réfléchissaient ces idiots ! S'en remettre à une divinité qui bouffait ses enfants ? fallait être un peu crétins, non ?)
Non, lui, Véran il savait. Parce qu'il lisait. Bien sûr, il n'avait pas été longtemps à l'école, il y avait trop d'ouvrage, mais il était capable de comprendre comme un autre; non ? même si on disait qu'il était un peu fada. Et là, tous ces soirs, pendant que son chandail et son pantalon fumaient au coin du feu, dans le soir qui descendait, quand il rentrait après avoir nourri les bêtes, gommant le peu de lumière qui s'était risquée jusqu'à effleurer la vallée, il avait découvert le "sol invictus" et il s'était donné à lui. Il serait le représentant, le sectateur, l'amoureux du soleil invaincu, comme les hommes n'auraient pas dû cesser de l'être.
Et il se souvenait de son grand père qui sortait tous les matins sur le balcon pour chanter le soleil, et l'injurier s'il le fallait jusqu'à ce qu'il monte de derrière la pente du Croular.
Alors comme on approchait du 25 décembre, la fête du soleil invincible, il relisait ce que le livre racontait sur les rites et se demandait comment il allait faire.

. et ma foi moi aussi, puisque me voilà obligée moralement de leur envoyer une conclusion.
Parfaitement méprisable j'étais, alors j'ai lavé mon sol et puis, rassasiée d'humide, j'ai lu (beau, très) les quelques pages de "Précipités" de Claude Favre
http://www.publie.net/tnc/spip.php?article195 (pour les premières pages, téléchargement, etc...)
"On est parfois fatigué, souvent lucide vilaine bête. On remet ça à plus tard, on prend des forces, ronge frein, on ne pense plus, plus qu'à, qu'à cela :
Prendre la poudre d'escampette, se débiner, décamper, détaler, se récuser..."
alors, dans le soir, regardé et écouté "Falstaff" de Verdi.
plus qu'un