commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, janvier 29, 2011


Le bruit chatoyant des petites vagues mourant devant mes pieds sur le sable, ce sont des allers et retours, avancées et retraits, un rythme légèrement irrégulier, très légèrement, une règle et des variantes, et brodant par dessus, en contrepoint, la brise dans les pins.
La lassitude quiète qui danse en moi. Cela qui est en accord avec les sons du dehors, avec la danse du vent, comme un chant sourd qui monte.
De la terrasse au dessus vient un flamenco, un disque un peu rayé et des voix que je ne comprends pas qui se coulent dessous, ou montent, en brusques élans, un mélange de timbres. Et la route derrière, et son grondement.
Mais c’est le flamenco qui m’entre, qui vient jouer sur ma mélodie interne.
L’harmonie, striée de discordances brusques, comme des ornements permettant de la mieux sentir, d’un après-midi d’été.

(photo de François Bon, la BUA en fin d'après-mdi ou le triomphe de la lecture en ligne – et de l'architecture)
C'est ma réaction, qui m'a, à tort ou à raison, relativement plu à l'atelier BUA (bibliothèque universitaire d'Angers, les locaux, l'animation, les expositions font rêver) http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2417 jeudi soir, découvert alors que se déroulait depuis environ 3 heures, alors que j'étais encore pleine du plaisir de la lecture au théâtre de l'Isle, jetée en une petite demi-heure , je crois (compris découverte), sans assez lire les indications de François Bon (pas fait attention à l'allusion aux accumulations, aux souvenirs de musique, entre autres, et me suis focalisée sur la musique non musique, sans arriver à une vraie musique du rythme de la phrase) mais tant pis, j'avais foncé parce que l'image de la musique interne s'était imposée (et à disparu) – ma foi, c'est ainsi – et puis j'ai lu, m'oubliant pour ne pas me navrer un peu, les contributions dont plusieurs fort belles, et après moi celle de Maryse Hache, qui, outre sa qualité, est sans doute la plus proche du thème.
Et puis il y a eu ce matin le texte de Christine Jeanney qui était resté coincé, ne sais trop comment http://tentatives.eklablog.fr/pomme-verte-a2688087

J'ai consulté envie et carcasse, un peu hésité, matérialisé ma décision de renoncer à bouger

et puis suis partie, ai trouvé sur mon chemin un moment où Avignon se prenait pour une grande ville sujette aux embouteillages, à l'étonnement des policiers et chauffeurs,

et suis arrivée à la Librairie La Mémoire du monde où avait lieu une rencontre avec Éric Pessan – ai tourné sans lunettes pour laisser les dos des livres dans un léger brouillard favorable à ma retenue,

ai trouvé une chaise face à l'auteur et à la libraire (il faudra que je prenne l'habitude de faire un tour dans cette riche caverne) et à côté de son éditrice, ai écouté l'acteur de la veille lire un petit passage de « moi je suis passé quand même »

et puis Éric dans deux passages (le débit et quelques pages concernant les ateliers d'écriture) de « incident de personne », (que j'ai hésité à acheter, en y joignant d'autres envies que je n'avais pas le temps de sélectionner, que je viens de commander d'occasion (honte)) choisis par la jeune libraire puis, avec une réticence qui s'est évanouie il nous a parlé de sa pratique des ateliers (avec allusions à François Bon) et du problème, évoqué dans le livre, qui peut se poser lorsqu'un participant se dévoile, est entraîné par l'écriture à évoquer un drame personnel, en mettant le mélange de gravité et d'humour nécessaire.

Il a ensuite choisi un passage, et c'est cela surtout qui m'a donné une envie de le lire, dépassant l'intérêt des ateliers et du principe du monologue en vase clos (un homme qui se raconte lors d'un arrêt prolongé d'un TGV provoqué par ce que l'on appelle par un des euphémismes insupportables qui nous envahissent «un accident de personne») où le « je » du livre rapporte à son interlocutrice, ou plutôt auditrice, un récit qui lui a été fait dans un bar à Nicosie de la mort, longues années avant, d'un jeune homme, et la façon dont ce récit au présent se mêle au temps de la rencontre dans le café, au présent du monologue dans le train - les réflexions, réactions du vieil homme de Nicosie, du je et ceux qu'il attribue à la jeune femme en face de lui, entremêlées, tissées à la relation des faits.
Et puis nous avons bu, j'ai découvert que la jeune femme à côté de moi tenait un blog et était celle avec laquelle j'avais pris un thé ou un café au début de mon installation, et dont je me demandais ce qu'elle était devenue, retrouvé une très sympathique auditrice de la veille, salué une ou deux têtes que je rencontre régulièrement sans en savoir plus, vivement apprécié le tout. Nous avons parlé ateliers d'écriture, la sympathique (voir plus haut) en suivant un dans la région si j'ai bien compris, et j'ai évoqué la BUA et "comment écrire au quotidien" de Pierre Ménard http://www.publie.net/fr/ebook/9782814503656/comment-écrire-au-quotidien et son interaction avec "Liminaire".
Et voilà, voilà
Suis rentrée, ai fait un tour sur le web, ai repris la lecture de l'Apocalypse traduite et commentée par Bossuet http://www.publie.net/fr/ebook/9782814542266/l-apocalypse
Autres billets (j' étais la prem !)

12 commentaires:

albin, journalier a dit…

Musique et mots. Tenté comme et après vous par l'Apocalypse. En si bonne compagnie...

Pierre R. Chantelois a dit…

Rencontrer des auteurs dans une caverne d'Ali baba doit être un plaisir vrai surtout à un moment où on ne s'y attend pas. Surtout avant de sombrer dans l'Apocalypse ;-)

Lautreje a dit…

le temps s'amuse à jouer entre l'hier et le maintenant : l'histoire du jeune homme se mêle à la rencontre dans le café, une blogueuse lointaine retrouvée et pour finir l'Apocalypse est là !
Ah aussi, j'aime beaucoup la première photo, violon pris dans les vagues.

kouki a dit…

la photo de la grille pourrait être en été ... je pensais à cela et ton flamenco est arrivé, puis l'autre photo de ton reflet ... j'ai senti une autre saison comme une joie

JEA a dit…

Première photo : des cordes en cages...

lireaujardin a dit…

je suis "la jeune femme à côté de moi (qui) tenait un blog", et j'ai été aussi très heureuse de cette belle soirée : lecture, questions-réponses, belles rencontres... bien, très bien.
(merci brigitte pour l'expression "jeune femme" qui me rajeunit psychologiquement de quelques années... sourire...)

Brigetoun a dit…

tu es passée pendant que déjeunais et vaquais et n'ai pas eu le temps de mettre ce nom de blog qui me fuyait (du moins, tu sais le crâne des vieilles, j'avais traduit avec un autre nom et réalisé que ce n'était pas toi.
Tant mieux si je te rajeunis mais - bon je ne devrais pas le dire du coup - en dessous de cinquante ans c'est la jeunesse à mes yeux

joye a dit…

Cette librairie me fait saliver !

Dis-moi, tu deviens de plus en plus petite sylphe, n'est-ce pas ?

Je me demande comment on pouvait écouter l'auteur si tout l'auditoire était aussi intéressant que toi.

Brigetoun a dit…

je pense que l'auditoire où il y avait écrivain, éditrice, acteurs, libraires, était en grand majorité bien plus intéressant que moi

arletteart a dit…

Belles rencontres ......

Fardoise a dit…

Toujours intéressantes les rencontres à la Mémoire du Monde (et beau nom pour une librairie). Où est cet atelier de luthier ?

Brigetoun a dit…

rue Saint Etienne