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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, janvier 19, 2012

Rien

Il y aurait eu, peut-être, une maison à l'orée d'un bois, ou plutôt une forêt, ce serait mieux, une forêt mélangeant bois mort, feuillages roux en fin de vie, arbres dénudés par l'hiver et conifères immuables.

Il aurait eu deux jeunes cerfs, maquillés de blanc et de rêve, sortis de la forêt. Ils auraient mis leur museau contre une vitre, regardé une vieille femme, en chemise blanche et petites nattes serrées, endormie, sous un gros édredon, dans une pièce éclairée doucement par un lustre voilé.

  • Inutile. Pas la peine de faire d'effort. Nous ne pouvons jouer son rêve. Elle n'y pénétrerait pas. Elle dort trop.

Ils ont tapé un sabot sur un tas de feuilles épuisées, en signe de dépit, se sont retournés lentement, sont rentrés dans le bois ou la forêt ou le néant.

Et moi, dans mon antre, loin de tout bois, j'étais si vide et absente que je ne comprends pas comment je l'ai su, ce peu d'histoire.

12 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Les historiettes toutes simples ont comblé de nos heures d'enfance. Elles étaient simples, courtes et efficaces. Sortir d'un rêve pour écrire devrait être en soi un doux plaisir.

Dominique Hasselmann a dit…

Le peu exhausse le rien, comme le trait de lumière souligne l'ombre.

Gael O'SCANLAN a dit…

"forêt"... C'est un des premiers mots que les enfants reconnaissent lors de l'apprentissage de la lecture. Il y a le loup, la forêt mystérieuse, l'orée d'une forêt sombre et menaçante. On s'y perd dans les cauchemars, elle est rarement enchantée dans l'univers enfantin.
Alors que... Quel bonheur de s'y promener, d'en respirer les parfums.

JEA a dit…

des cerfs albinos ? pas encore rencontré des porteurs de bois de cette couleur
mais des rennes, oui
forcément un peu au nord que dans mon nord

Elise a dit…

des feuilles épuisées... oui parfois... et un tel sentiment de déréliction, heureusement tant d'histoires qui attendent leur moment

Anonyme a dit…

Nos rêves ont-ils une histoire en dehors de nous?

Brigetoun a dit…

merci à vous - et bravo de trouver quelque chose à dire sur ce rien

arlette a dit…

Un rien qui en dit long avec élégance ...Et les jeunes cerfs ont laissé devant la porte un peu de rêve

Michel Benoit a dit…

Moi (aussi) non plus.

jeandler a dit…

Un rien et c'est déjà quelque chose
un impondérable qui ne demande qu'à prend du poids
d'enfler
jusqu'à accoucher d'une petite histoire

Gérard Méry a dit…

Mais c'est la belle au bois dormant

hippocampe a dit…

Ce n'est pas rien que de rêver.

“Et pourtant et pourtant / J’étais triste comme un enfant”...