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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 17, 2007

aussi long que ma colère l'a été à se calmer - et des photos d'une rue près des Lices et du couloir du Lycée Saint Joseph pour les bons moments, de la cour d'honneur pour mon bref passage du soir
11 heures, c’était un peu matinal pour moi lundi matin (les travailleurs pas de jugement), mais je suis arrivée de justesse au jardin de la Vierge pour le premier programme de « sujet à vif » une formule qui associe un chorégraphe et un danseur qui ne s’étaient en principe pas rencontrés, avec deux courtes interventions le matin et deux l’après midi. Je n’ai vu que la première partie « take it away » parce que c’était bien, que je n’avais pas envie de passer à autre chose (sans jugement sur ce que je n’ai pas vu) et que je voulais passer aux Halles et chez le teinturier (stupide, les hales sont fermées le lundi, mais on oublie quel est le jour).
Un léger vent dans mes voiles (sans alcool) comme la veille. Et j’ai constaté que pour être zen il est préférable d’avoir un corps en bon ordre de marche. Amusement de voir Luis Alejandro Olarte, le musicien colombien je crois, dans une position vaguement gourou à coté de deux guitares et devant un ordinateur. Tout un début en harmonie avec la sérénité de la cour, doux, mélodie à la guitare, Andréa Ouamba le danseur, dont je ne sais s’il est congolais ou sénégalais, danse méditative, accroupi ou allongé, chant lent d’une très belle voix, Brigetoun trouvant cela beau, certainement apaisant et se sentant tomber, effritée, dans un trou.
Et puis c’est né, dans une énergie maitrisée. La musique s’est complexifiée, interaction entre la danse, la guitare et la bande. Assez merveilleux à mon avis. J’aimerais re-entendre Olarte. Arrivent une vitesse, une danse en fragments, de l’ampleur, et toujours une maitrise.
Redescente et premiers mots intelligibles avant une chant tranquille : « faut jamais poser de question, parce que c’est comme ça ». Le chorégraphe organisateur Opiyo Okach, kénian, beau visage intelligent, est venu saluer avec eux, et je me suis éclipsée. Peut-être ais je manqué un plaisir avec l’œuvre franco-belge qui suivait mais « c’était comme ça ».
Et je suis venue à bout du repassage


En fin de journée départ avec un peu d’appréhension pour la cour du palais. J’aime les feuillets d’Hypnos de Char pour ma délectation méditative personnelle et j’avais un peu peur de ce qu’en ferait Fisbach, même si, au vrai, tout ce texte est, aussi, une réflexion poétique mais salubre sur l’action et ce que ma génération, à leur suite, nommait engagement. Me suis mise provisoirement en « époché » (mot découvert et gouté le soir chez Berlol) pour partir dans des rues où le vent n’est plus qu’une amorce de souvenir.
Et ce sera mon spectacle le plus court, et la plus forte rage que j’ai eu depuis longtemps. Rage et incompréhension devant le statisme du public qui avalait ce qu’on lui servait, avec juste les petits ricanements prévus par la mise en scène. Il y avait un écueil à éviter : la pesanteur, une révérence outrageante, ou même une déclamation.
Fisbach dit dans le programme « parce que les feuillets font résonner plusieurs langues ensemble, on ne peut pas s’installer dans le confort d’une simple écoute qui s’attacherait au simple déroulement linéaire du texte »’ fort bien, sauf que ce n’est qu’énoncer une évidence pour qui a lu les feuillets. Pas de confort, et même pourquoi pas de la dérision, si elle aide à entendre. Mais là nous avons une négation ou parfois une ridiculisation de ce qui a été écrit, et de plus avec un jeu qui réduit les acteurs à ne pas avoir même la qualité d’une troupe de cirque exténuée et faussement dynamique.

Faire entendre Char devant le mur (qui accessoirement est nié lui aussi, pourquoi pas, cela a déjà été fait, sauf qu’il se venge et que Fisbach et ses acteurs sont ramenés à une taille de mouches agitées et prétentieuses) comme disaient les gazettes. Mais, que reste-t-il de Char quand, pendant que le grand acteur noir (sans doute sauvable) dit :
« L’intelligence avec l’ange, notre primordial souci.
( Ange ce qui a l’intérieur de l’homme, tient à l’écart du comportement religieux, la parole du plus haut silence, la signification qui ne s’évalue pas. Accordeur de poumons qui dore les grappes vitaminées de
l’impossible …. » un couple se pelote et un homme s’essuie en sortant de sa douche, accaparant l’attention du public.
Quand une actrice articule je ne sais plus quelle phrase, en montrant bien combien cette pensée est maintenant ridicule.
Quand « Ils se laissent choir de toute la masse de leurs préjugés, ou ivres de l’ardeur de leurs faux principes. Les associer, les exorciser, les alléger… » est dit, en haletant et rythmant, non en fonction de la respiration du texte, mais de son essoufflement et de ses coups, par une boxeuse, les hommes encourageant les adversaires (et encore, là, il y avait un lien). De peur du bruit que font les pas sur les tôles des gradins, j’ai tenu jusqu’au numéro 41 « S’il n’y avait pas parfois l’étanchéité de l’ennui, le cœur s’arrêterait de battre » qui m’a dicté de me lever et de sortir sans trop de précautions. Si je gênais l’audition de Fisbach, lui ne s’était pas gêné pour prendre comme objet de cette minable pantalonnade un texte assez fort pour l’emporter lui et son ego, si les gens avaient eu l’heur de l’entendre.

J'’ai été suivie par un trente-quadra je ne sais, vêtu de lin blanc et d’une queue de cheval, non pas scandalisé mais atterré par la sottise de la chose. Devant les remarques embarrassées des jeunes placeurs, il m’a proposé de hurler en sortant « Char vous dit M » mais cela n’en méritait pas tant, et n’aurait été entendu que de peu de personnes, nous n’avions pas le métier des grands acteurs ni les micros de ceux qui s’agitaient là.
Et nous sommes redescendus vers le Rhône en parlant de choses que je trouvais intelligentes, lui pour reprendre sa voiture et rentrer à Aix, moi pour écouter du Ligetti en relisant les feuillets
« J’ai confectionné avec des déchets de montagnes des hommes qui embaumeront quelque temps les glaciers ». Avec quoi pourrions-nous le faire aujourd’hui ?

Et aujourd’hui mardi ,lourde journée pour Brigetoun, peut être en partie dans le dérisoire. Le matin, à 9 heures, les journées de la culture du PS, pour faire plaisir à Romano qui se décarcasse pour cela et déplore que peu de vauclusiens y assistent, l’après midi je sèche pour chercher de la pitance et voir je ne sais plus quoi et la nuit les plus de cinq heures d’Angel in America. Portez vous bien. Méfiez vous des gens trop malins.

7 commentaires:

marie.l a dit…

contente de te suivre dans le festival... je dois avouer que je préfèrerais y être pour de bon ! après les globules blancs en mai, voilà les globules rouges qui se sont rebellés, manquent plus que les bleus pour faire de moi une patriote, mais n'a pas le sang bleu qui veut et d'ailleurs ce n'est pas la même lignée ;)
J'espère pouvoir revenir te lire plus régulièrement. Bonne journée Brig !

Brigetoun a dit…

oh Marie si je pouvais t'en donner, mais je crains que leur qualité laisse à désirer. Les miens je les vois bruns.
Vive ton humour ! ne lache^pas la barre matelot

Anonyme a dit…

Chère Brig, heureux que tu remettes les commentaires !!!
Pour en revenir à ta note, je dit-on pas "un esprit sain dans un corps sain" ?
Je lis que ce festival te prend bcp et tant mieux ! et il arrive que certaines pièces nous déçoivent...
Je t'embrasse fort,
OLIVIER
Je t'avais laissé un mot sur mon blog hier !

Anonyme a dit…

Les miens ont un peu trop de cholesterol ...

Moi aussi je suis content de suivre notre envoyé spécial au festival d'Avignon.

j'ai lu ce matin plusieurs critiques très mauvaises de ce spectacle. Quel domage, ni Char ni la poésie méritaient cela...

Anonyme a dit…

Mon com ne s'est pas enregistré, je disais que rares sont les spectacles qui t'ont laissés tant de réactions négatives, arrête ton Char, tu aurais pu crier.

Anonyme a dit…

Mon char à moi est celui de campagne... De festival il n'est guèe que celui des oiseaux dont je perçois l'écho.
Ruralité, rusticité... le bonheur est aussi dans le près.

Muse a dit…

retour aux commentaires...et pour un coup de gueule qui ma foi me fait plaisir, surtout à vouloir massacrer Char.