Un renoncement coupable mais plein de regret aux sorties utiles et sommeil dolent.
Alors accompagné un peu Julie ( http://brigetoun-romandegare.blogspot.com/
Sur son chemin, au moment où elle ne supporte plus de remâcher ses peurs et interrogations, de se demander ce qui entre de lâcheté dans son silence valant presque acceptation de leurs projets, ce qui entre de fragilité, de fausseté inconsciente, dans la décision d’Alphonse, la piètre qualité de cela, l’avenir morne - et elle se murmure aussi que la vérité peut être toute autre, inespérée -,elle lève les yeux et s‘évade brusquement de cette litanie, puisqu’elle le veut et qu’elle passe justement sous ce balcon anonyme mais qu’elle a élu depuis longtemps, le baptisant « le balcon des dames du temps jadis », et ce premier macaron en qui elle voit Louise Labbé.
Louise qu’elle ne devrait pas connaître ; elle se revoie dans la bibliothèque du chanoine et l’entend, bougonnant en souriant, mais avec un regard vivement inquiet : « voilà qui n’est pas pour vos élèves, ni pour vous jeune dame », et ses petites incursions lors de chaque visite pour en recopier quelques vers ; et ils lui sont précieux, sa petite vérité. Et elle y tient contre Jean, aussi , qui s’était gendarmé lorsqu’elle en avait parlé dans une de ces conversations paresseuses qu’ils ont quelquefois, qu’elle goûte tant pour l’impression de rentrer dans un monde d’intelligence, nettoyé, libéré. - Jean et sa façon de se croire en charge de ce qu’il doit appeler son âme à elle.
Et brusquement elle en est certaine. La décision d’Alphonse, de son père, cette lettre qui l’a arrêtée dans ses efforts pour se décider au départ, cela vient de Jean. Et elle est en colère, attendrie, peut-être reconnaissante - mais elle ne le veut pas - non, surtout en colère.
Après un matin ensoleillé, les nuages nous sont venus au fil de l’après midi et je suis partie sous un ciel d’un beau gris à l’opéra voir le Roméo et Juliette d’Angelin Preljocaj. Je ne l’avais vu ni à la création pour l’opéra de Lyon, ni dans cette nouvelle version. Et je l’ai trouvé d’une beauté extrême. Le décor de Bilal qui, curieusement, m’a fait penser aux architectures du Sahel (modifiées à travers mes fantasmes) et l‘abstraction géométrique de la chambre et du tombeau - un certain onirisme - la lumière au début comme d’un premier matin - la stylisation de la violence qui en fait presque un simple accompagnement d’une allégresse juvénile, et lorsqu’elle prend le dessus plus tard au moment de la mort de Mercurio, la très belle danse de ce rôle (et un merveilleux interprète : Damien Chevron)
La précision piquée de la danse des nourrices et le jeu-écho qu’en donnent les adolescents - les rapprochements, éloignements et la maladresse gracieuse du premier pas de deux - la scène d’amour et les couples qui la démultiplient etc… et toujours une façon épatante d’occuper l’espace du plateau, de ne jamais abandonner une rigueur du dessin et d’en faire naître la grâce - une très belle géométrie humaine en mouvement
9 commentaires:
l'or des colza...c'est tellement beau!
l'or, l'or, toujours recommencé!!
méfions nous des apparences!!
Étonnantes ces têtes de fer forgé au balcon... mais bien difficiles à photographier sans échelle !
en cliquant elles (enfin surtout une) sont visibles
Une bien belle femme, au balcon...
Au balcon, encore, Juliette...
Tant de grâce partagée et bafouée, piétinée, dénigrée.
Bonne soirée en fait avec ce cocorico final.
Oh ! même si je loupe des épisodes, j'ai de la tendresse pour Julie !
En voyant les deux belles photos, j'imagine pourquoi tu as aimé !
J'adore la danse !
Bon week-end ma chère Amie,
OLIVIER
Je prends le train "Julie" en marche, sans m'être acquitté du ticket. Le paysage est agréable et l'assise, confortable, annule la pesanteur.
magnifiques ses images de danse - tu m'en as donné l'envie, cela fait longtemps que je n'y suis pas allée voir!
il faudra, rafraichir le Blogger modèle, ils ont changé des trucs... récemment
une belle géométrie, c'est le cas de le dire !
Toujours de superbes photos, dont celles du sublime et ravissant Roméo et Juliette de Preljocaj.
Indignation saine, bien entendu, pour le colza, d'autant que c'est un des terrains de prédilection des grands industriels semanciers, Monsanto en tête, puisqu'il faut beaucoup d'engrais et de pesticides pour la culture, et que les plans sont génétiquement modifiables.
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