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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mars 21, 2009

Pécaïre - bourse quasi plate (mais le privilège d'en avoir une), en marchant rue Joseph Vernet, oubliant les trucs éternellement conservés qui font ployer ma barre de penderie, et ma vie en jeans, je rêve un peu - prétexte : ne pas faire tache pour une fête toulonnaise, retour vers les têtes de mon adolescence - ne pas faire tache extérieurement au moins (oralement c'est périlleux) - et je regarde - pas ceci qui demanderait de belles jambes, un visage lisse, un chignon ordonné, une assise, et serait beaucoup trop citadin et assez ennuyeux

pas celle de droite qui ne conviendrait pas à une vieille carcasse crapahutant entre les pins, mais j'aimerais bien l'autre (et même beaucoup avec sa sublime simplicité) si seulement j'étais autre - et si,de plus, j'étais concernée par le bouclier fiscal.

cela, que j'aime beaucoup, restera dans le rêve, mais aurait déjà un peu plus de folie - simplement, là bas, je vais retrouver mes complexes adolescents, et plus que jamais me faudrait rester transparente.

et se cache totalement, mais moi je la vois, la tunique simple et baroque, juste un peu, que je veux pas voir parce que je vais sans doute me laisser tenter - plus sot que futile - et l'important est le bonheur de voir le bonheur des vedettes du jour.
M'extraire de ces sottises, m'en extirper et rejoindre la flèche bouffée par la lumière, barre de stabilité (sur la platitude de l'écran, certainement moins dans les petites rafales brusques de ce vendredi matin), m’y installer, prendre un bain de ciel, et puis regarder nos toits, me balancer un peu, donner un coup de pied à la métaphore poussive, ne garder que le goût de ces diagonales, et pour d’éventuelles autres images, ma seule fantaisie, ou peut-être des accords involontaires.


Retrouver » Coma » de Guyotat, avec la distance que donnent le plaisir admiratif devant le style, l’étrangeté et la différence grande des expériences, la radicalité, et suivre en témoin, hors d’atteinte, la tentation terriblement forte de la douleur.
« grabataire »... « Dans ce printemps qui ne l’est que pour les autres, le mot me déchire, d’autant que par moment, dans cette saison cruelle, je fais effort pour donner à ce que je vis, sinon un sens, du moins, pour moi-même, seul, pour ma conscience, une image un peu noble, et ainsi je m’efforce de hausser, d’élever ma détresse irrespectable à celle de Job, et je me vois plutôt sur son fumier que sur la couche d’un malade ordinaire auquel l’adjectif grabataire renvoie ; autant le substantif est beau, autant l’adjectif est laid. Pour moi, qui connais la valeur des mots, cette adjectivation est une réduction de ma souffrance d’alors, sa régulation, sa normalité hospitalière ».

il y a les amis hospitaliers, la famille, la beauté de paysage, ou des rues sales, et lui et son corps
« tremblant de tous mes os presque à cru maintenant.....
dans un village, où un surcroît d’épouvante m’a fait arrêter et descendre du car, m’asseoir sur un banc au milieu de la place centrale et de son cercle de réverbères voilés d’insectes, les voici qui bondissent de toutes les avenues convergentes
» (les chiens
)

« les lézards, jadis, sur la côte bretonne, se sortant, aux rochers, du goudron de calfatage où ils ont laissé leur queue (quelle souffrance pour moi alors, mystérieuse comme celle du scandale, que cette image animée de la cruauté du monde - si bien fait et si injuste à la fois), courant sur les rochers, tronc coupé et suintant une atroce substance)"

il y a les amours (avec un plaisir dans une tentative de dégradation), les médicaments, leur recherche, et l’usage qu’on en fait, il y a surtout l’écriture
« Toute ma joie de vivre se tient dans cette tension et ce va-et-vient, ce jeu intérieur entre un mal que je sais depuis l’enfance être celui de tous les humains à la fois, à savoir de n’être que cela, humain dans un monde minéral, végétal, animal, divin, et une guérison dont personne ne voudrait, qui me priverait, en cas de réussite, de tout courage, de tout désir, de tout plaisir d’aller toujours au delà; en avant - et dont par intérêt bien compris depuis longtemps, je ne veux pas ».


"Cette langue dépasse mes pauvres forces; elle va plus vite que ma pauvre volonté. Elle me scandalise, me fait rougir, à d'autres moment rire, non d'une langue de fou, mais d'artiste trop fort pour l'être, humain, que je suis encore"
"Après la clinique, c'est l'entrée dans la dépression douce, la guérison lente..... un monde désenchanté, sans relief ni couleur notables, des regards ternes qui ne vous voient plus, des voix toujours adressées à d'autres que vous qui revenez de trop loin, une obligation quotidienne à survivre..."
Brigetoun, s’est battue avec la dolence de sa machine, qui, de nouveau, se traîne ou décroche brusquement du site que je voulais lire (raison de ma prolixité ?).
Brigetoun ce matin tachera de comprimer ses tempes à deux mains, pour fixer un reste de raison dans son crâne; et s’en ira au premier « café politique » organisé par sa section, entre 10h et 11h30 à la Brasserie 3 - 14 place Pie (et en profiter pour faire un marché), ouvert je pense à tout Avignonnais ou autre curieux
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