Il lui semble parfois qu’elle palpite : elle devient plus vaste, puis plus petite ; elle change de couleurs, se couvre de gravures, de portraits, de bouquets de fleurs, puis d’un seul coup se vide, comme si elle éprouvait soudain le besoin de se délivrer de tout, de se rendre inhabitable et pure.
…..
Quand le corps de la chambre le refuse, il lui faut en inventer d’autres, plus petites, en posant sur la table un monceau de feuilles blanches. »
La chambre qui est une partie des « portraits d’un éphémère » de Jean-Michel Maulpoix.
Et ce que peuvent être les manières d’habiter, de vivre, les chambres qui sont dans les maisons, derrière les fenêtres qui meublent notre espace, le long desquelles nous passons. Habitées comme on utilise un objet, vécues comme une vitrine, une expression de leur habitant, ou palpitant de la vie du corps et de l’esprit qui s’y enclosent, comme un prolongement, ou un soutien, presqu’une justification.
Ce balcon qui n’en est qu’au début de sa parure estivale, qui devient chaque année une jungle, est il un salut à la rue, un ornement, et un sourire qui nous est dédié, ou une protection, un rempart contre les regards et le bruit de la circulation, placé qu’il est au départ d’un des axes de la ville ?
Et en marchant vers lui, détournant les yeux de la flèche de Saint Pierre pour traverser, en passant sous lui, je savoure l’avancée de la végétation et j’imagine une vie aisée, avec une indiscrète, vague et furtive interrogation sur ce qu’elle est, sur ce qui occupe les pièces derrière les portes-fenêtres, la présence de livres, de couleurs, ou d’ascèse, de convention et de fantaisie sur commande, de meubles d’acier ou de bois, de canapés ostentatoires ou de strates d’objets, musiques, tissus et livres s’épanouissant en pagaille, comme secrétés par la vie qui s’y abrite.
Et puis cette petite maison sans caractère que j’ai rencontrée l’autre jour, comme on rencontre un être inconnu, qui je ne sais pourquoi, dans sa banalité douce, m’a été une présence, juste assez personnelle pour rendre timide mon imagination. Et je me demande ce qui lui donne le charme qu’elle avait pour moi.
Ce balcon qui n’en est qu’au début de sa parure estivale, qui devient chaque année une jungle, est il un salut à la rue, un ornement, et un sourire qui nous est dédié, ou une protection, un rempart contre les regards et le bruit de la circulation, placé qu’il est au départ d’un des axes de la ville ?
Et en marchant vers lui, détournant les yeux de la flèche de Saint Pierre pour traverser, en passant sous lui, je savoure l’avancée de la végétation et j’imagine une vie aisée, avec une indiscrète, vague et furtive interrogation sur ce qu’elle est, sur ce qui occupe les pièces derrière les portes-fenêtres, la présence de livres, de couleurs, ou d’ascèse, de convention et de fantaisie sur commande, de meubles d’acier ou de bois, de canapés ostentatoires ou de strates d’objets, musiques, tissus et livres s’épanouissant en pagaille, comme secrétés par la vie qui s’y abrite.
Et puis cette petite maison sans caractère que j’ai rencontrée l’autre jour, comme on rencontre un être inconnu, qui je ne sais pourquoi, dans sa banalité douce, m’a été une présence, juste assez personnelle pour rendre timide mon imagination. Et je me demande ce qui lui donne le charme qu’elle avait pour moi.
Après la pluie de la nuit, le ciel a joué avec des nuages et des longues périodes radieuses et une bonne chaleur.
Je suis partie un peu après huit heures vers l’opéra pour le concert de clôture de la saison symphonique, qui mobilisait des musiciens de l’OLRAP et de l’orchestre de Toulon-Provence-Méditerranée, les chœurs des deux opéras et le chœur régional.
En entrée, l’heureuse surprise d’une œuvre de Bernstein que, je l’avoue, je ne connaissais pas, les Chichester Palms, avec la première partie syncopée, pleine d’énergie joyeuse, la seconde partie douce et un très jeune contre-ténor qui donnait merveilleusement bien un chant enfantin, et la troisième partie avec des grands mouvements de cordes, sauvés par quelques stridences, et un beau chœur calme et ample pour le bonheur fraternel.
Et en seconde partie, la pièce de résistance, la 9ème symphonie de Beethoven qui m’a laissée plus perplexe. J’ai trouvé que la direction du premier mouvement manquait de subtilité, cela s’est amélioré jusqu’à une belle interprétation du troisième mouvement, mais dans l’hymne à la joie les voix de femmes avaient (pour moi) un côté abois, et dans le quatuor de solistes j’ai surtout apprécié (mais beaucoup) le baryton. Mais ne puis retrouver son nom, ni ceux des autres chanteurs, parce que je me suis levée, malade de chaleur ou presque, pour me mettre debout au fond de notre troisième balcon caniculaire, et que j’ai oublié mon programme plein de gribouillis.
j'ai beau faire le ménage de ma machine, elle peine affreusement et se traîne et se coince.
12 commentaires:
LEONARD Bernstein ???
oui
Belle poésie et photo Brigitte d'un balcon élégant.La vie est si complexe à l'intérieur et a l'extérieur peut-être le balcon représente plusieurs choses.
J'adore ici quand chaque balcon est décoré avec les lumières de Noel, c'est comme chaque personne a leur propre signature lumineuse.
pour le premier balcon qui avance son gros bedon curieux? satisfait de sa hauteur et de ses défenses opulentes? à chacun d'y repérer une floraison en devenir qui perce à peine au dessus du fer forgé.
Des grilles encore présentes à la fenêtre de la petite maison modeste, ces grilles qui captent toujours mon regard quand je me promène
et puis j'essaie d'écouter la musique que tu dis!!!
trop beau ce texte, et riche, mais je suis au boulot, alors je repasserai lire en profondeur, ce soir ou demain...
Bonne journée Brigitte
Impossible d'évoquer une chambre noire en pensant à votre appareil photo...
La forêt sur son balcon le rêve de tout à chacun qui habite une appartement !
De belles photos et des sentiments citadins que je partage !
A l'opéra...il y a les balcons et aussi les poulaillers. Connaissais pas non plus cette œuvre de Bernstein...J'adore encore plus les photos depuis que j'ai trouvé "un clic pour agrandir"
Je ne connais que son West Side Story, mais je l'aime beaucoup ! j'ai lu des trucs fascinants à son propos, surtout lorsqu'il s'agissait de voyager et de pouvoir communiquer. Il disait qu'il ne parlait pas vraiment les langues, mais qu'il a appris les mots les plus utiles, comme "serviette" et "à manger" et puis au lieu d'apprendre les conjugaisons des verbes, il ne disait que "Je vais + infinitif". Pas bête, le musico !
me revoilà, j'éprouve le même genre d'intérêt pour les fenêtres, ce qu'elles montrent ou éclairent (l'hiver).
Splendide ! les mots et les images. Je suis en ce moment plutôt languissante, ma tripe me tarabuste méchamment, la garce. Cela m'épuise, alors je vais au plus court : mon blog devient laconique. Patience, ça devrait s'arranger. J'ai des tas de mots en réserve...
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