Il lui semble parfois qu’elle palpite : elle devient plus vaste, puis plus petite ; elle change de couleurs, se couvre de gravures, de portraits, de bouquets de fleurs, puis d’un seul coup se vide, comme si elle éprouvait soudain le besoin de se délivrer de tout, de se rendre inhabitable et pure.
…..
Quand le corps de la chambre le refuse, il lui faut en inventer d’autres, plus petites, en posant sur la table un monceau de feuilles blanches. »
La chambre qui est une partie des « portraits d’un éphémère » de Jean-Michel Maulpoix.
Ce balcon qui n’en est qu’au début de sa parure estivale, qui devient chaque année une jungle, est il un salut à la rue, un ornement, et un sourire qui nous est dédié, ou une protection, un rempart contre les regards et le bruit de la circulation, placé qu’il est au départ d’un des axes de la ville ?
Et en marchant vers lui, détournant les yeux de la flèche de Saint Pierre pour traverser, en passant sous lui, je savoure l’avancée de la végétation et j’imagine une vie aisée, avec une indiscrète, vague et furtive interrogation sur ce qu’elle est, sur ce qui occupe les pièces derrière les portes-fenêtres, la présence de livres, de couleurs, ou d’ascèse, de convention et de fantaisie sur commande, de meubles d’acier ou de bois, de canapés ostentatoires ou de strates d’objets, musiques, tissus et livres s’épanouissant en pagaille, comme secrétés par la vie qui s’y abrite.
j'ai beau faire le ménage de ma machine, elle peine affreusement et se traîne et se coince.
12 commentaires:
LEONARD Bernstein ???
oui
Belle poésie et photo Brigitte d'un balcon élégant.La vie est si complexe à l'intérieur et a l'extérieur peut-être le balcon représente plusieurs choses.
J'adore ici quand chaque balcon est décoré avec les lumières de Noel, c'est comme chaque personne a leur propre signature lumineuse.
pour le premier balcon qui avance son gros bedon curieux? satisfait de sa hauteur et de ses défenses opulentes? à chacun d'y repérer une floraison en devenir qui perce à peine au dessus du fer forgé.
Des grilles encore présentes à la fenêtre de la petite maison modeste, ces grilles qui captent toujours mon regard quand je me promène
et puis j'essaie d'écouter la musique que tu dis!!!
trop beau ce texte, et riche, mais je suis au boulot, alors je repasserai lire en profondeur, ce soir ou demain...
Bonne journée Brigitte
Impossible d'évoquer une chambre noire en pensant à votre appareil photo...
La forêt sur son balcon le rêve de tout à chacun qui habite une appartement !
De belles photos et des sentiments citadins que je partage !
A l'opéra...il y a les balcons et aussi les poulaillers. Connaissais pas non plus cette œuvre de Bernstein...J'adore encore plus les photos depuis que j'ai trouvé "un clic pour agrandir"
Je ne connais que son West Side Story, mais je l'aime beaucoup ! j'ai lu des trucs fascinants à son propos, surtout lorsqu'il s'agissait de voyager et de pouvoir communiquer. Il disait qu'il ne parlait pas vraiment les langues, mais qu'il a appris les mots les plus utiles, comme "serviette" et "à manger" et puis au lieu d'apprendre les conjugaisons des verbes, il ne disait que "Je vais + infinitif". Pas bête, le musico !
me revoilà, j'éprouve le même genre d'intérêt pour les fenêtres, ce qu'elles montrent ou éclairent (l'hiver).
Splendide ! les mots et les images. Je suis en ce moment plutôt languissante, ma tripe me tarabuste méchamment, la garce. Cela m'épuise, alors je vais au plus court : mon blog devient laconique. Patience, ça devrait s'arranger. J'ai des tas de mots en réserve...
Enregistrer un commentaire