matinée glorieuse, chaleur tendre et ciel bleu dur mais juste avant qu'il se fasse plaque, quand on sent l'air qui circule
après un repassage de mauvaise humeur parce que maladroit, ou le contraire, j'ai suivi la rue Joseph Vernet vers l'école d'art de nouveau
pour l'ambiance, pour jeter un coup d'oeil à la petite exposition "les interprètes", photos prises par Martine Locatelli lors de l'édition 2008
et pour écouter Joël Jouanneau, Cécile Garcia-Forget (Antigone), Philippe Demarle (Polynice), Alexandre Zeff (Etéocle) et Jacques Bonnaffé (Oedipe) dialoguer avec le public.
Toujours tendance dans ces cas à trouver les questions un peu sottes, ou faussement profondes, ou primaires, ou scolaires, ou intellectuelles à contresens (comme un cours sur l'Oedipe de Sophocle pour reprocher le non respect, exposer la profondeur du personnage, ce qui n'est pas en cause) - et admirative pour l"intelligence, l'habileté de Jouanneau et de son équipe pour répondre honnêtement mais en réorientant la réponse vers ce qu'ils avaient décidé de dire, une petite ironie, une décontraction de tous, mais la passion de Cécile Garcia-Forget défendant cette vision un peu "enfantine", directe, de la violence, par opposition à certains spectacles qui la proclament et l'anesthésient (accord muet et ravi de Brigetoun et de ses deux voisines) - de très jolies choses ou mieux.(le dispositif né du désir de jouer à Boulbon et d'y créer un chemin - Créon négligé pour Cadmos parce que ce dernier est l'ancêtre, mais surtout le fondateur de l'écriture et de Thèbes, l'architecte de la cité - le traitement de Tirésias né en partie du souvenir d'un garçon de ferme, mangeur de mulot, dans son enfance dans le Loir et Cher, et le costume évoquant un griot pour que cet Oedipe soit mental, non localisable - pièce née du désir de "savoir si c'est moi qui suis malade ou le monde", de la volonté de parler de ses deux soeurs, et à leur propos de la mère (contrairement à ce qu'il disait je pense que nombreux sont ceux qui l'ont ressenti ainsi), pour "faire encrier de ma bibliothèque". Parce qu'il est consterné d'assister à la fuite devant la catastrophe du monde, l'aveuglement ou le refus de voir vraiment les chômeurs et les déplacés, de détourner les regards en trouvant des boucs émissaires, étrangers, bannis qui ne sont ni innocents ni coupables)
Mais au bout d'un peu plus d'une demi-heure j'en ai eu assez, un peu, et suis rentrée préparer mon déjeuner et le manger.
Toujours tendance dans ces cas à trouver les questions un peu sottes, ou faussement profondes, ou primaires, ou scolaires, ou intellectuelles à contresens (comme un cours sur l'Oedipe de Sophocle pour reprocher le non respect, exposer la profondeur du personnage, ce qui n'est pas en cause) - et admirative pour l"intelligence, l'habileté de Jouanneau et de son équipe pour répondre honnêtement mais en réorientant la réponse vers ce qu'ils avaient décidé de dire, une petite ironie, une décontraction de tous, mais la passion de Cécile Garcia-Forget défendant cette vision un peu "enfantine", directe, de la violence, par opposition à certains spectacles qui la proclament et l'anesthésient (accord muet et ravi de Brigetoun et de ses deux voisines) - de très jolies choses ou mieux.(le dispositif né du désir de jouer à Boulbon et d'y créer un chemin - Créon négligé pour Cadmos parce que ce dernier est l'ancêtre, mais surtout le fondateur de l'écriture et de Thèbes, l'architecte de la cité - le traitement de Tirésias né en partie du souvenir d'un garçon de ferme, mangeur de mulot, dans son enfance dans le Loir et Cher, et le costume évoquant un griot pour que cet Oedipe soit mental, non localisable - pièce née du désir de "savoir si c'est moi qui suis malade ou le monde", de la volonté de parler de ses deux soeurs, et à leur propos de la mère (contrairement à ce qu'il disait je pense que nombreux sont ceux qui l'ont ressenti ainsi), pour "faire encrier de ma bibliothèque". Parce qu'il est consterné d'assister à la fuite devant la catastrophe du monde, l'aveuglement ou le refus de voir vraiment les chômeurs et les déplacés, de détourner les regards en trouvant des boucs émissaires, étrangers, bannis qui ne sont ni innocents ni coupables)
Mais au bout d'un peu plus d'une demi-heure j'en ai eu assez, un peu, et suis rentrée préparer mon déjeuner et le manger.
entre sieste et paresse (et serpillière et cire) sur fond de musique, et départ sans grande motivation dans le soir tombant,
vers le Lycée Saint Joseph et "la menzogna" de Pippo Delbono; sur lequel mon avis dans le pasé a été fluctuant. Mauvaise humeur à cause de ma mauvaise place, près du centre et à l'avant-avant dernier rang qui m'empêchait de voir ce qui se passait à l'avant-scène, à cause aussi du coté envahissant du couple d'hommes devant moi, ce qui s'est résorbé au cours d'une petite conversation à bâtons rompus avec eux, qui a chassé ma morosité et m'a mise en état réceptif.
Le spectacle est parti d'une commande du Teatro Stabile de Turin à propos des sept ouvriers brûlés vifs dans une usine en très mauvais état de Thyssen-Krupp, thème élargi aux nombreux accidents du travail les morti blanche.
Très lentement les ouvriers arrivent, se changent, entre dans l'usine - un en sort, se met en civil, prend un bouquet de fleurs, s'alonge avec le bouquet sur la poitrine.
Une vidéo montrant le père Alex Zanotelli, missionnaire, s'indignant au nom de tous ceux qui sont en surnombre dans le monde, ou plutôt traités comme tels, et devant la démesure de la richesse de quelques uns, très fortement et bellement, merveilleux homme, puis une publicité pour le groupe Thyssen-Krupp, le monde merveilleux qu'il crée pour nos descendants.
Une lente entrée dans le spectacle, Pippo Delbono taquinant la limite du moment où il perdrait notre attention. Un rythme qui se syncope et entrée dans un monde de décadence dérisoire (et esthétique).
Très lentement les ouvriers arrivent, se changent, entre dans l'usine - un en sort, se met en civil, prend un bouquet de fleurs, s'alonge avec le bouquet sur la poitrine.
Une vidéo montrant le père Alex Zanotelli, missionnaire, s'indignant au nom de tous ceux qui sont en surnombre dans le monde, ou plutôt traités comme tels, et devant la démesure de la richesse de quelques uns, très fortement et bellement, merveilleux homme, puis une publicité pour le groupe Thyssen-Krupp, le monde merveilleux qu'il crée pour nos descendants.
Une lente entrée dans le spectacle, Pippo Delbono taquinant la limite du moment où il perdrait notre attention. Un rythme qui se syncope et entrée dans un monde de décadence dérisoire (et esthétique).
photo provenant du site du festival
rappels de Fellini (les tenues des femmes, les prêtres, la tête d'âne et des autres animaux), avec le surcroît de violence de Pasolini, chansons des années 40 me semble-t-il, son corps massif et son rôle de démiurge, les corps entraperçus dans le brouillage de la lumière, la folie du monde.
Une représentation des ouvriers évacués. Wagner. Reprise de la méditation figurée sur le mensonge, la fragilité des corps nus et l'humiliation douce. La scène du balcon de Roméo, Juliette se mettant à hurler la futilité des noms qui opposent. Un spectacle un peu magma, très beau, de la colère. "j'en ai assez, j'ai envie de cogner". L'humanité, la gentillesse du fragile, du pauvre Bobo, et la dédicace finale "à mon père".
Une représentation des ouvriers évacués. Wagner. Reprise de la méditation figurée sur le mensonge, la fragilité des corps nus et l'humiliation douce. La scène du balcon de Roméo, Juliette se mettant à hurler la futilité des noms qui opposent. Un spectacle un peu magma, très beau, de la colère. "j'en ai assez, j'ai envie de cogner". L'humanité, la gentillesse du fragile, du pauvre Bobo, et la dédicace finale "à mon père".
6 commentaires:
Petit ou grand matin, il y a cette addiction au café noir de nuit sans étoiles, dépendance dont seule la lecture du billet en direct d'Avignon libère.
Les platanes ont eu un coup de chaud.
Ils pèlent, se dévêtent.
La débacle...
Les voici tout nu, une belle peau lisse d'une blancheur crémeuse.
Bonne continuation dans cette seconde mitié du festival.
(A)pollonia sera donné à la rentrée à Chaillot.
Un blog sur lequel sont évoqués vos billets :
http://clopinet.canalblog.com/archives/2009/07/19/14446014.html
merci !
bonne soirée!
du Fellini ? veinarde !
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