impressionnée par ma balance, je me suis racontée que j'étais faible, et suis tout de même partie, dans un petit vent frais et sous un ciel incertain (pas tant que ça, mais c'était ma perception du moment), de grands espaces bleus mais à la lumière éteinte, vers le jardin de la vierge du Lycée Saint Joseph, croisant de très jeunes festivaliers,
en marchant si lentement que je n'avais plus qu'une place tout en haut des gradins (abandonnée pour m'asseoir sur la première marche)
Pour la première pièce "miroir, miroir", conçue et exécutée par Melissa Von Vépy, avec l'aide de la dramaturgie d'Angélique Willkie, et du compositeur et pianiste Stéphan Oliva, un tapis sombre sur les dalles, et pendu au milieu du plateau, au tiers de sa profondeur, un grand miroir en douze petits carreaux - lui, immobile derrière son piano à gauche, elle grande, mince, blonde, chignon flou, assise sur un haut tabouret, semble assise sur le piano.
Air un peu perdu, mordille son collier, se décide, descend, marche puis courre, inquiétude (tout à fait moi, même pour la robe, mais en jeune, belle douée, grande, etc...), pousse le miroir qui se balance et les gradins avec lui, monte sur le tabouret, casse avec son talon un carreau, se glisse dans le trou et déloge le premier carreau au dessous, fait tomber le tabouret et commence un numéro de trapèze.
Frappes d'un maillet sur les cordes du piano (la musique sera toujours en accord parfait avec sa danse acrobatique).
Beau - avec toujours un air paumée - une accélération, angoisse exprimée, comme sur un radeau déchaîné, la cour, le ciel, les gradins gesticulent devant nous. Calme revenu, voltige précautionneuse, répétitions de trilles claires sur le piano. Elle descend et nous regarde, accroupie.
Pour la première pièce "miroir, miroir", conçue et exécutée par Melissa Von Vépy, avec l'aide de la dramaturgie d'Angélique Willkie, et du compositeur et pianiste Stéphan Oliva, un tapis sombre sur les dalles, et pendu au milieu du plateau, au tiers de sa profondeur, un grand miroir en douze petits carreaux - lui, immobile derrière son piano à gauche, elle grande, mince, blonde, chignon flou, assise sur un haut tabouret, semble assise sur le piano.
Air un peu perdu, mordille son collier, se décide, descend, marche puis courre, inquiétude (tout à fait moi, même pour la robe, mais en jeune, belle douée, grande, etc...), pousse le miroir qui se balance et les gradins avec lui, monte sur le tabouret, casse avec son talon un carreau, se glisse dans le trou et déloge le premier carreau au dessous, fait tomber le tabouret et commence un numéro de trapèze.
Frappes d'un maillet sur les cordes du piano (la musique sera toujours en accord parfait avec sa danse acrobatique).
Beau - avec toujours un air paumée - une accélération, angoisse exprimée, comme sur un radeau déchaîné, la cour, le ciel, les gradins gesticulent devant nous. Calme revenu, voltige précautionneuse, répétitions de trilles claires sur le piano. Elle descend et nous regarde, accroupie.
On débarrasse le plateau pour "trois quartiers", mis en scène par Gian Manuel Rau, interprété par Mathieu Montanier (simple présence immobile pendant la partie centrale où elle parle, à cheval sur une des fenêtres) et Dominique Reymond.
Voix d'une mère, inquiète, intrusive, donneuse de conseils, dépréciative avec les meilleures intentions, récriminant, faisant du charme, pendant qu'elle, en longue robe austère marche lentement; poussant un faubert dont le manche s'appuie sur son front, puis le tirant, se débarrassant frénétiquement de la robe pour apparaître en tee shirt rayé et corsaire.
Assise sur le bord d'une fenêtre, une jambe ballant dans le vide, air malicieux, tournant à l'acide, petite chronique familiale, et l'énonciation tranquille de ce que c'est qu'une famille, effleurant l'éventuelle dureté des rapports.
Descendue, agitation hystérique pour enfiler une robe rose, elle devient, assise, l'auteur qui répond à une journaliste, les questions de plus en plus attendues, ou sottes, ses réactions crispées avec urbanité, puis sans. Retour avec une tendance à toucher les murs, par belles petites rues désertes - pâtes pantagruéliques et délicieuses, ressort cassé, longue sieste, sorti une robe pour partir vers Benoît XII assister à "Yo en el futuro" de Frederico Leôn, regardé billet, regardé robe, constaté que quelles que soient les éventuelles qualités du spectacle je m'en moquais, pendu robe, jeté billet, me suis rendormie.
Voix d'une mère, inquiète, intrusive, donneuse de conseils, dépréciative avec les meilleures intentions, récriminant, faisant du charme, pendant qu'elle, en longue robe austère marche lentement; poussant un faubert dont le manche s'appuie sur son front, puis le tirant, se débarrassant frénétiquement de la robe pour apparaître en tee shirt rayé et corsaire.
Assise sur le bord d'une fenêtre, une jambe ballant dans le vide, air malicieux, tournant à l'acide, petite chronique familiale, et l'énonciation tranquille de ce que c'est qu'une famille, effleurant l'éventuelle dureté des rapports.
Descendue, agitation hystérique pour enfiler une robe rose, elle devient, assise, l'auteur qui répond à une journaliste, les questions de plus en plus attendues, ou sottes, ses réactions crispées avec urbanité, puis sans. Retour avec une tendance à toucher les murs, par belles petites rues désertes - pâtes pantagruéliques et délicieuses, ressort cassé, longue sieste, sorti une robe pour partir vers Benoît XII assister à "Yo en el futuro" de Frederico Leôn, regardé billet, regardé robe, constaté que quelles que soient les éventuelles qualités du spectacle je m'en moquais, pendu robe, jeté billet, me suis rendormie.
sagesse ou lâcheté à moi-même dissimulée ?
10 commentaires:
Faubert, le mot laisse Albin rêveur...
L'art comme supplément de vie.
Une robe,rose de préférence, à laisser au placard, quand le sommeil descend.
Etrange dernière photo : ce sens interdit à Satie, Ferré, Kafka, de Beauvoir et Prévert...
Un festival boulimique!
Souffler un peu: il reste quelques rues calmes en cette ville.
Je constate que pour tenir le rythme de tes sorties, il faut un entraînement de haut niveau...et là je sens monter en toi un "coup de moins bien"... Courage Brig!
et bises d'une muse "dans l'effort" pour laisser ces quelques mots.
C'est un peu ton tour de France ce festival tous les ans, avec des étapes de différentes difficultés. Quoi que la robe rose c'est plutôt le Giro.
pas de rose pour moi - surtout flash - marron à poids blanc le matin,blanchissime le soir (celle rependue)
Quel dommage de jeter des billets !!!
Tes descriptions sont superbes, brige, j'ai l'impression d'y avoir été. Nous tes lecteurs devrions subventionner tes billets !!!
Merci !
Superbe découverte que votre blog (merci JEA chez Clopine)
Nous allons à Avignon chaque année, cette année du 10 au 18. Malheureusement le prix de l'hôtel nous limite!
J'adore vos chroniques et vos photos qui me replongent dans le bain (bouillonnant!)
Vu de belles choses cette année.
Dans le Off "le bal de Kafka" au théâtre des Halles pour n'en citer qu'un.
La quantité de spectacles que vous voyez me stupéfie (malgré des problèmes de santé apparemment).
On vous suit jusqu'au bout!
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