je suis restée tranquillement chez moi, entre shampoing et longue sieste pour récupérer, et me réserver pour "Angello" d'Hugo mis en scène par Honoré (petite appréhension venant de ce que j'étais presque sommée d'aimer par les fans de ce dernier ce que je ne suis pas vraiment, ayant été inapte à trouver aux "chansons d'amour" plus qu'un certain charme).
Suis partie toute frétillante, et ce fut bref.
je suis furieuse, on a installé au théâtre une clim d'enfer pour plaire aux festivaliers, j'ai vu le décor d'Angello, assisté à une scène correcte, perdu des litres d'eau, attrapé migraine et vertige et dû partir - pourtant j'ai appris à la supporter mais là,comme à Utopia où je m'abstiens d'aller en ce moment, elle était excessive ou mal réglée.
J'ai salué mon oranger fou qui a oublié sa presque mort, et,outre les trois petites choses vertes qui sont arrivées à avoir la taille d'une prune, s'est offert une éruption de petites fleurs, pendant que l'olivier grimpait vers le ciel et que les autres plantes grillaient. Et j'ai tenté de chasser la migraine pour pouvoir partir dans la nuit vers l'école d'art pour la dernière vingt cinquième heure "excuses et dires liminaires de Za" de Raharimanana, mise en voix par Thierry Bédard, pour tenter de ne pas en rester à ma relative déception des cauchemars du gecko (et de la beauté du texte qui y perdait sa force).
N'ayant pas le texte, j'ai pris en attendant, pendant que la fraîcheur nous revenait, "rêves sous le linceul" et "Dzamala"
"Ô Dzamala ! Dzamala ! Ceux-d'en-ville ont pris nos enfants. Ceux-d'en-ville ont fumé nos entrailles.
La meute, nous appelle-t-on, la meute.
Ceux-d'en-ville nous ont chassés des terres et nous ont relégués dans ces ordures. Nous avons fumé, ô Dzamala. Nous avons oublié, oublié toutes ces misères.
La meute, nous appelle-t-on, la meute. Nous pillons, nous violons, nous tuons.
Ceux-d'en-ville, maintenant, nous massacrent, nous brûlent. Ceux-d'en-ville ont quitté leurs ruelles; ont gravi les collines et fouillé dans leurs propres ordures pour retrouver nos enfants.
La meute, nous appelle-t-on, la meute.
Ceux-d'en-ville ont pris nos enfants, ceux-d'en-ville ont fumé nos entrailles !"
"Ô Dzamala ! Dzamala ! Ceux-d'en-ville ont pris nos enfants. Ceux-d'en-ville ont fumé nos entrailles.
La meute, nous appelle-t-on, la meute.
Ceux-d'en-ville nous ont chassés des terres et nous ont relégués dans ces ordures. Nous avons fumé, ô Dzamala. Nous avons oublié, oublié toutes ces misères.
La meute, nous appelle-t-on, la meute. Nous pillons, nous violons, nous tuons.
Ceux-d'en-ville, maintenant, nous massacrent, nous brûlent. Ceux-d'en-ville ont quitté leurs ruelles; ont gravi les collines et fouillé dans leurs propres ordures pour retrouver nos enfants.
La meute, nous appelle-t-on, la meute.
Ceux-d'en-ville ont pris nos enfants, ceux-d'en-ville ont fumé nos entrailles !"
et heureusement il y a eu la fin du jour et le début de l'actuel, enfin la vingt cinquième heure. Assistance clairsemée et en bonne partie malgache. En attendant, dans le couloir, au lieu de la foule, ambiance amicale et réservée, comme dans une réunion de famille.
Dans une pénombre qui s'éclaircira peu à peu la musique comme des perles goutteuses de Tao Ravao (et il aura de beaux moments en solo, et d'autres où il dialoguera avec le récitant) et puis Rodolphe Blanchet, Za, qui éjecte son texte, un langue décomposée, malaxée, recréée - Za planté quand il se tait comme un qui ne sait pas quoi faire de lui, criant parfois ou parlant avec un petit sourire malin
"Si ma parole à vous de travers danse vertize nauzéabond, tango maloya, zouk collé serré, zetez-la s'al vous plait, zetez-la ma parole, évidez-la de ses tripes, coeur, bile et rancoeur, zetez-la ma parole mais ne zetez pas ma personne, triste parsonne des tristes trop piqués, triste parsonne des à fric à bingo; bongo, grotesque elfade qui s'égaie dans des congolaises, longue lanque foursue sur les mangues mures de la vie..."
sur le programme : quelque part au milieu de l'océan, une terre, des rues, des décharges, des plaines immenses et oubliées où se déroulent des tragédies. Quelque part sur une terre où dominent les puissants. Entre le présent et le passé, la mémoire et l'actualité un temps brouillé où rien ne distingue les faits passés des faits présents. Face à eux : Za... Il invective, demande pardon, s'humilie, s'esclaffe, chante, récite des poèmes...
Dans une pénombre qui s'éclaircira peu à peu la musique comme des perles goutteuses de Tao Ravao (et il aura de beaux moments en solo, et d'autres où il dialoguera avec le récitant) et puis Rodolphe Blanchet, Za, qui éjecte son texte, un langue décomposée, malaxée, recréée - Za planté quand il se tait comme un qui ne sait pas quoi faire de lui, criant parfois ou parlant avec un petit sourire malin
"Si ma parole à vous de travers danse vertize nauzéabond, tango maloya, zouk collé serré, zetez-la s'al vous plait, zetez-la ma parole, évidez-la de ses tripes, coeur, bile et rancoeur, zetez-la ma parole mais ne zetez pas ma personne, triste parsonne des tristes trop piqués, triste parsonne des à fric à bingo; bongo, grotesque elfade qui s'égaie dans des congolaises, longue lanque foursue sur les mangues mures de la vie..."
sur le programme : quelque part au milieu de l'océan, une terre, des rues, des décharges, des plaines immenses et oubliées où se déroulent des tragédies. Quelque part sur une terre où dominent les puissants. Entre le présent et le passé, la mémoire et l'actualité un temps brouillé où rien ne distingue les faits passés des faits présents. Face à eux : Za... Il invective, demande pardon, s'humilie, s'esclaffe, chante, récite des poèmes...
3 commentaires:
La photo - côté cour ? côté jardin ? - du grillage se métamorphosant en feuilles hésitantes... est porteuse d'une atmosphère aussi mélancolique que féérique.
les vacances vont vraiment commencer...
ça se vide pour se remplir ailleurs!!!
suffit de changer de place!
Tu vas bientôt pouvoir lever le pied..et le siège éventuellement !
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