Profondeur du ciel
vendredi matin,
un appel,
accord avec mes projets,
seulement
lassitude prégnante,
la très relative importance
de tout en ma vie
actuelle.
Et je suis restée
en contemplation,
en chute dans la lumière bleue,
en rêve.
En élan figé,
en poussée bien arrimée,
entre bonheur de cet espace
là creusé
et confort de l'ancrage
murmurant
en dessous, inavouable
Les murs de notre ville
du creux, des failles des rues
chantent leur désir
d'envol dans le bleu.
Le ciel était ravissant de douceur un peu après 20 heures
quand je suis partie vers Saint Pierre pour le concert modifié.
Une station-discussion-rouspétance-rires devant l'entrée de l'église, où nous signions un soutien à Jonathan Schiffmann qui sera remis au Directeur de l'orchestre lors d'un rendez-vous avant son entretien avec le chef d'orchestre. L'ambiance n'était pas spécialement à la détente, les responsables de l'association de défense de l'OLRAP, leurs feuilles de signatures et leurs tracts ayant été refoulé quasi manu-militari hors de l'église, et un cerbère veillant sur l'entrée.
Comme j'avais perdu un peu de temps, j'étais au milieu de l'église, ne voyant que le haut des crânes de l'orchestre (j'ai tout de même remarqué avec plaisir Cordelia Palm, le premier violon, dont absence vendredi dernier m'avait inquiétée).
Je me suis carrée sur ma chaise, décidée à apprécier la sérénade pour cordes de Tchaïkovski, et d'emblée l'attaque de la nappe de cordes m'a découragée. Je n'aime décidément pas, désolée, cette musique. Un léger mieux vers la fin du premier mouvement, et puis la valse et son flonflon, et j'ai essayé de m'abstraire (mais ils jouaient trop fort pour que je les ignore) en regardant, pour la première fois réellement, les anges-port-voûtes les plus proches. Bien aimé tout de même le dernier mouvement.
Un petit entracte assis, passé à tenter de photographier les anges et à discuter avec un couple devant moi – nous regrettions que Pascal Roché, bon chef, qui a dirigé l'Inter contemporain et enregistré avec l'orchestre de la RAI et avec l'orchestre de Liège dont il était Directeur musical, Fedele, Dallapiccola et Dutilleux, qui a donné Ahmed Essyad, Jarrel, Michèle Reverdy, etc.. n'ait pas eu le temps de préparer avec l'orchestre autre chose que ce Tchaïkovski (petit clan anti).
Et puis, une fort belle interprétation du Stabat Mater de Pergolèse, les timbres mêlés, en solo, en dialogue des deux dames en noir, le soprano clair, sans stridences, triomphal (peut être un rien trop) de la blonde Michelle Canniccioni et le mezzo souple, ample, fruité comme un brugnon, savoureux comme du miel sombre (avec une descente dans la basse audacieuse) de la brune (châtain) Carolina Faria. La ligne qui monte, enfle, la ferveur, l'entrain etc...
applaudissements et retour dans une douceur printanière.
9 commentaires:
Il n'y a pas que le retour qui est doux, tout n'est que douceur ici, même dans ta façon de ne pas aimer, ou dans l'inertie ! Ton regard amoureux sur le monde se porte immédiatement là où ton esprit peut vagabonder dans une jolie rêverie et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a beaucoup de choses qui t'interpellent, et nous le faisant partager, c'est comme si on redécouvrait le monde qui nous entoure aussi !
C'est vrai que Tchaïkovski c'est souvent ploum ploum parfois même casse-noisettes.
"tenter de photographier les anges", ils étaient avec vous hier pour cette journée de bleu et de miel.
Je me range à l'avis de Mathilde !
Signer pour soutenir, pétitionner, etc.
Pendant ce temps-là, Frédéric Mitterrand se montre au lit, comme au temps de Louis XIV.
La culture est sous couverture.
Pergolèse, mort de consomption à 26 ans... On comprend que des anges accompagnent ses concerts.
Très douce , l'atmosphère dans l'église! Un lieu d'ors!
Un lieu peu apte à servir Tchaïkovski; Pergolèse, oui...
Les murs, une passion commune.
"en chute (en chut) dans la lumière bleue"..
et moi à me surprendre de vouloir entendre la belle musique que vous nous partager..
ca c'est de toute beauté :
"Et puis, une fort belle interprétation du Stabat Mater de Pergolèse, les timbres mêlés, en solo, en dialogue des deux dames en noir, le soprano clair, sans stridences, triomphal (peut être un rien trop) de la blonde Michelle Canniccioni et le mezzo souple, ample, fruité comme un brugnon, savoureux comme du miel sombre (avec une descente dans la basse audacieuse) de la brune (châtain) Carolina Faria. La ligne qui monte, enfle, la ferveur, l'entrain etc...
"
je l'entendrais, ce duo....
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