ça aurait dû être : reprendre sac de coton noir, liseuse et clé 3G+, pour tenter de comprendre ce qui ne va pas dans mon maniement de la première, faire ouvrir la seconde pour installer la carte par mains plus fortes que les miennes, et prendre un abonnement, en admirant au passage la belle déchéance des platanes près de l'hôtel du département tels qu'ils étaient lundi - lignes de force, or bruni, frémissant, plaqué contre bleu - sauf que, mardi, ce fut ciel gris après une nuit et un matin de tripes(désolée) en révolte.
Me suis résignée, cela attendra,
et j'en ai profité pour faire, presque correctement pour une fois, le repassage en attente, avant déjeuner tout doux, sommeil tout doux, cire toute douce, des coups d'oeil sur internet,
et puis inaugurer un truc en velours noir et partir à l'opéra à la découverte de ce qu'il y a autour de la sempiternelle (et belle) méditation de Thaïs,
en grimpant la petite cote derrière une violoniste de l'orchestre.
J'ai bien aimé l'efficacité du décor qui se transformait rapidement entre les tableaux de la première partie. J'ai bien aimé aussi son côté design chic-70-japonisant qui est assez neutre pour permettre de belles images et s'adapter.
J'ai plutôt aimé la musique de Massenet, un peu assemblage-de-choses-hétéroclites, les brusqueries parfois, avec des petites pointes de mauvais goût, et malgré cette façon qu'ils ont avec le librettiste de prouver par moment que le français se prête mal à la mise en musique, avec des é-é-é-é-elle et des e bien marqués à la fin de mots qui n'en demandaient pas tant.
J'ai bien aimé le choeur, plutôt (ou carrément bien) l'Athanaël de Marc Barraud, et moyennement, je l'avoue, la Thaïs de la pourtant célèbre Iva Mula (peut être très personnel comme avis) – trouvé que sa voix manquait un peu de souplesse, de chair (la voix), venait par blocs plus ou moins aigus.
Ces deux photos viennent de Vaucluse-Matin http://www.ledauphine.com/vaucluse/2011/11/28/thais-belle-et-engagee
J'ai assez aimé le parti pris de modernité de Nadine Duffaut pour sa mise en scène, avec quelques touts petits détails moins nécessaires comme les panneaux dessinant une croix. Je me suis passablement ennuyée dans l'interminable ballet de la fin du premier acte.
Pour la seconde partie, on garde le même type d'éléments de décor dépouillé et structuré en version zen (sauf le tableau final ou le couvent de femmes est une décharge d'ordures en référence un peu lourde à la soeur du Caire).
Cordellia Palm, premier violon, a très bien médité depuis la fosse. Thaïs gagnait nettement à se recueillir, et d'une façon générale j'ai nettement préféré le second acte.
Mais après le premier salut, en veille dame impolie, me suis éclipsée pour avoir droit aux escaliers pour moi toute seule.
9 commentaires:
Massenet, je ne connais pas des masses, mais "la belle déchéance des platanes" est suffisamment musicale.
Massenet me suis appliquée
Un Massenet dépouillé avec des accents pointus m'apparaît un beau caprice artistique. Et ce mot de Dominique...
Les as-tu bien descendus les escaliers ? Ah, ah ! personne pour en juger.
Massenet peu pratiqué Merci du courage de ne pas tout aimer
mais aime bien le "truc en velours noir"
Et après que tu lui masses le nez, qu'est-ce qui arrive ?
Je suis un peu contente de voir que tu peux t'ennuyer lors de ces spectacles, mais sans savoir exactement pourquoi. C'est toujours cool de sortir avec toi grâce à tes mots.
- "une veille dame..."
quelle expression lucide
qui veille plus que vous sur le monde d'Avignon
et qui veille mieux que vous à nous offrir un billet quotidien aussi indispensable que l'arôme du café au lever du jour ?
un truc en velours noir...de chez Machin le couturier
application puis joie dans les escaliers... rien que pour toi !
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