Lucidité aux petites heures, ou semblant de, et puis plongée profonde et lente et longue dans un sommeil dont j'ai émergé vers 9 heures et demi, un peu brouillasseuse, vaguement affamée, cerveau entortillé et engourdi.
Après douche, oreilles éveillées et pensée frémissant vers la vie, ai mis mon crâne sous l'eau et le shampoing, et j'entendais la radio parler, redécouvrir la rareté des terres rares - ben oui - ces terres qui ne sont pas humus mais qui rares le sont bien, et les problèmes que cela représente... quelques noms... et pour le seul plaisir, comme des mots-bijoux sans aucun sens, m'en suis fait une petite collection, pendant que mes cheveux me glaçaient.
Monazite, eudyalite, chéralite, loparite, apatite qui fait baisser mon chantonnement, bastnäsite, banal phosphorite, et le dissident xénotime qui en prend allure aristocratique, et puis je dérive vers ilémite, prométhium, cassitérite, me repose avec les argiles, rêve de Bayan Obo, Kola, Xunwu, Mountain Pass, Lofdal, Hoidas Lake, Dong Pao, Pitinga, Steenkampskraal, pour leur sonorité, délaisse les oxydes pour ne pas heurter le réel. Voilà, voilà n'importe quoi, mais pour sauter à la corde : monazite, eudyalite, chéralite, loparite, bastnäsite, xénotime, on supprime apatite, et reprend au début.
Sortir pour petites courses oubliées en fin d'après-midi, rencontrer affluence d'un samedi de l'avent, marcher à aussi grands pas que possible, regarder lumière
au dessus des passants et des boutiques, (mais craquer pour une robe chaude et simple), sourire dans le vague et à l'or du mur
rentrer avec des détours coupant les sillages des visiteurs,
offrir à Paumée un rêve venu d'un convoi http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/
Tu m'as demandé si j'avais rêvé – je revois une lumière ascendante, entre des parois raides, un élan vers un soleil invisible, une aspiration à laquelle voulais céder, revois aussi ce moment où une petite porte sombre s'est ouverte en bas, ou j'ai deviné qu'une lumière secrète se cachait derrière, senti que cette ombre en était pétrie, où j'ai dévié ma montée rêveuse, plongé et franchi cette arche, vers un éden qui m'était réservé, claire prairie de délices où – par dessus la théière, je t'ai rappelé que je ne rêvais jamais.
Lever les yeux, voir que la nuit s'en est venue sur mes talons.
12 commentaires:
Tu crânes, Brige ?
;o)
Belle photo du soleil coupé au fronton : terre de ciel ?
Vous savez pourquoi ces terres sont rares? Parce qu'imprononçables. Et je rejoins Dominique sur cette photo du soleil coupé au fronton.
J'aime les mots offerts comme ceux d'une comptine!
litanie des mots rares aussi précieux et réservés que ces terres rares..
Promenade minéralogique
sans logique ni problématique
flegmatique
tout au long des boutiques
commentaire de Jeandler que blogger m'a bouffé, et que j'aimais, alors le copie :
Promenade minéralogique
sans logique ni problématique
flegmatique
tout au long des boutiques
Jolie ballade de mots, de pierres et de lumière .
@allerarom
Content de voir que tu fais front !
Première photo : OUF(ti bonnette)
rien d'un front national...
ITE ITE ITE jolie comptine sur un pied s'il- vous- plait
on reprend... front Haut
cette collection en ite est un bijou à danser !
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