Matin bleu ou gris d'un
moment à l'autre, vent modéré dansant dans le bambou, lavage de
cheveux et diverses activités tranquilles
Profonde sieste, et me
forcer – parce que tout de même l'envie était là – à m'en
aller, un peu après 16 heures, titubant de sommeil dans les petites
rafales, pour une première incursion dans le Parcours de l'art
http://www.parcoursdelart.com
qui investit Avignon jusqu'au 25 octobre, en commençant rituellement
par le Cloître Saint Louis
En approchant de la porte
qui s'ouvre sur la salle du rez-de-chaussée, penser à un écho magnifié de la sculpture anarchique rencontrée dans la rue, en devinant la
première oeuvre coulant du mur,
et puis pénétrer dans la salle, regarder, apprécier le travail de Jacqueline
Matteoda
Il ne s’agit pas de
transformer les matières que je récupère mais de leur faire dire
quelque chose.
Lorsque je tricote des
carrés de papier journal, je commence par tordre le fil des
nouvelles et j’enferme les mauvaises dans mes mailles. J’entasse
les carrés contre un mur ou, comme ici, dans une armoire, j’empile,
je bourre, je tasse, ça tombe, je bourre à nouveau et je suis
peut-être la seule à entendre le vacarme. J’ai enregistré le son
du papier découpé, froissé, enroulé puis torturé afin de former
les mailles.
avancer
dans le domaine de Piotr Klemensievicz, entre ses interventions sur
les belles photos de Carole Campbell, peinture qui se mêle au
paysage, sans s'ancrer dans le sol, contraignant ses
couleurs à s’évanouir dans un espace illusionniste qu’on
pourrait situer au-dessus du sol, faisant ainsi flotter cet objet
pictural élémentaire, ce « signe d’essence », dans un espace
qui interdit toute interprétation sculpturale ou réaliste des
bandes raclées... (Brice Matthieussent dans
catalogue « Nuance »
ed. ArchiBooks)
et, en contrepoint, en face à face, ses
grands panneaux
et parvenir, au fond de la
salle, au travail, qui m'a fascinée, de Xavier Spatafora, (dont je
découvre qu'il est avignonnais, importé lui aussi, mais depuis
Nouméa) qui intervient sur des affiches lacérées, mais en
s'intéressant à l'envers, découpant, modelant parfois, et
traitant, au stylo bille, le verso pastel de l'image d'origine
http://www.mac-a.org/article-dans-l-atelier-de-xavier-spatafora-119856614.html
une oeuvre qui, à tort ou
à raison, m'a intéressée, séduite (retrouvée au deuxième étage).
Trouver que l'exposition
commencer bien, grimper, pénétrer dans la salle du 1er étage
Sur le mur du fond, quatre
ou cinq éléments de la gravure sur linoléum «les restes du jour»
de Marie-Noëlle Deverre
et sur la cloison entre
salle et couloir ses petites gravures, aux douces couleurs et à la légère
ironie..
Aimé la richesse du
travail de Marcelle Benhamou (sur le mur extérieur) «soldats et
fillettes»
J’ai imaginé pour le
cloître une installation spécifique « Soldats et fillettes »,
série de travaux issus de mes recherches à base de photographies
anciennes.
De factures
diamétralement opposées, ils se répondent, narrent divers moments
d’une même histoire.
Fragiles fillettes
évanescentes, voilées de calques, entourées de sombres soldats,
quatorze, violents, picturaux. Seules, orphelines rêvant du père
absent, au centre des soldats protecteurs... ou ennemis ?
Mais, surtout pour les
fillettes, la délicatesse des tons des petits dessins sur calque
venant se superposer aux teintes légères des photos travaillées me
défiaient (voir sur son site http://www.marcellebenhamou.com
l'estampe de «la fillette et l'enfant» c'est ce qui s'approche le
plus de certaines des oeuvres exposées)
La salle finit sur une
installation de Jean-François Auber, ce qu'il nomme Dessin Massif, «
Benday » dessins sur papier, marouflés sur toile, rythmés à coup
de marqueurs d’encre noire. Les traits se superposent, s’orientent,
se multiplient et apparaissent sous forme de trame d’une intensité
des plus profonde au blanc du papier.
technique
que l'on retrouve dans les grands panneaux exposés dans le couloir
avant
les belles (mais impossibles à reproduire) photos de Xavier Blondeau
«présence obscure» - à voir sur
http://xbphotographe.com/presence-obscure-2/
Dans
la grande salle du 2ème étage, l'oeil est tout de suite attiré par
les trois grandes taches blanches
des
oeuvres de Sarah Barré (encore une avignonnaise)
La pratique sculpturale
de Sarah Barré s’origine dans une exploration du geste fondée sur
la répétition ainsi que sur l’utilisation de « matériaux
feuilles » - tissu, papier, fibre de verre, feuille de cuivre,
calque. Les formes qu’elle va leur donner ne sont jamais définies
à l’avance. Elles découlent précisément de la réitération
d’un même geste. (…)
À son retour de Chine,
Sarah Barré a choisi de questionner la notion d’armure et de
carapace animale, ce qui l’a conduite à concevoir « Armure »,
une spirale en cuivre qu’enrobe une fragile corolle de feutre
blanc. C’est le cuivre, son caractère conducteur, sa matérialité
que Sarah Barré a ici voulu «protéger».
(catalogue)
Tous
les murs de la salle étant occupés par les photos, regroupées (à
une exception près) pour imaginer des sortes de poèmes, de Dolorès
Marat, qui ont, elles aussi, défié avec succès mon appareil.
http://www.doloresmarat.fr/photographe/accueil.php
comme, dans le couloir,
après avoir retrouvé Xavier Spatafora,
le travail, les séries de Nicolas Espinasse http://www.nespinasse.com
L’artiste français
développe depuis plusieurs années un travail centré autour de la
prise de vue photographique puisant volontiers dans les procédés de
reproduction dits alternatifs, associant techniques de gravure et
procédés photographiques.
De la photographie on retrouve une
façon de traiter l’image : esprit voyageur et travail de
thématique en série, empreint de culture orientale, traces
indélébiles laissées par un premier séjour au Japon à l’âge
de 20 ans. La représentation du paysage dans sa globalité est la
ligne directrice. Depuis les premières photographies en couleur,
quasi topographiques, jusqu’aux dernières œuvres en noir et
blanc, parfois recolorées de pigments, et empruntant aux arts
plastiques, la valeur descriptive s’atténue : le paysage est
décontextualisé, fragmenté.
A la
place, une oeuvre de Brigitte Célérier – on fait ce qu'on peut…
avant de redescendre dans
la cour, de regarder se mouvoir lentement, vibrer doucement, les
lames de Bernard Autin (une autre sculpture, rouge, de l'autre côté
de la fontaine)
http://www.bernardautin.com/artiste_sculpteur_contemporain_Nice_cote_d_azur.html
de regarder chantonner le
dôme de feuilles soufrantes des platanes, en se demandant ce que
ferai ensuite
de décider que n'avais
plus beaucoup de temps, mais que j'avais envie sur le chemin du
retour, de faire une pause à Saint Martial pour regarder ce que
propose l'Atelier Marie Laurencin (installé dans l'Hôpital de
Montfavet)
trouver dans le hall
quatre grands tableaux (dont ces deux de Marina Puissant), s'y
intéresser modérément, et monter, monter, un escalier jusqu'à une
salle voûtée, pour découvrir ce que je garde pour demain.
11 commentaires:
Merci pour ce dimanche en Art et pour tous les liens. On attend le plaisir de monter les marches sur vos pas et de découvrir de nouvelles surprises derrière la porte...
grand merci d'être passée, et de ne pas vous être découragée
Beau parcours et belles photos...
Ravie de retrouver Spatafora que je connais et qui se renouvelle avec bonheur Aime les pliages - armure de S Barré
Merci pour ce parcours inventif et mention pour l'oeuvre de B Célérier !
Quelle chance rare, bien confortable devant son thé du matin, de pouvoir découvrir après vous, mais avec vous encore, de nouvelles propositions artistiques !
j'ai été frappée par l'homogénéité de l'accrochage, bien mis en valeur par de grandes salles (vides, malheureusement) et l'éclairage.
merci pour les liens qui mènent aux artistes.
merci
et beau flop me semble-t-il, mais qu'importe ?
j'ai craint au départ que les poubelles soient devenues une forme de street art ! Heureusement et bellement, il n'en fut rien. J'attends la numéro 2.
Rien flop à mon avis,
même les images qui résistent ne vous résistent pas.
Est-ce votre regard, Brigitte, ou l'intention du parcours de l'art cette sensation d'une grande convergence des oeuvres ?
trouvé que c'était un très bon cru
Que de choses intéressantes, photos bien sur et sculptures
Je n'ai pas le temps de m'y promener autant que je voudrais cette année, mais je trouve aussi que c'est un bon cru, une réussite pour son 20ème anniversaire.
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