longeant les remparts
yeux glissant de tour en tour
ne pensais à rien
et revenant par la grande rue de la ville, pour acheter shampoing, deux trousses, un petit compas bas de gamme et des équerres, j'accrochais, absurdement, au souvenir de leurs formes dressées contre le fleuve le souvenir des poèmes «andalous» de Mahmoud Darwich lus pendant la nuit.. ai pensé un moment m'appuyer sur elles pour bricoler une vidéo avec leurs images et la lecture de l'un d'eux... mais ma voix n'était pas d'accord cet après-midi et les vieilles photos de Séville que j'ai trouvées, comme ponctuation, après longue fouille dans une petite valise de rotin et dans de vieux albums, sont si décolorées par les ans que, navrée, j'ai abandonné.
Esprit vacant, mécontente de moi, ai recopié un texte que les cosaques des frontières https://lescosaquesdesfrontieres.com/ avaient bien voulu publier en septembre dernier (et tenté d'en écrire un en échange à partir d'une photo réservée dimanche sur une vague idée à eux destinée)
dernier soir
Le ciel était de pourpre ce soir. Je me suis retournée machinalement pour en connaître le sens, savoir ce que serait ma route demain et ce mouvement rapide s’est accompagné du rappel fulgurant de ton absence.
Je suis restée en contemplation, épaules frissonnantes dans le frais de la nuit montante pour bercer ma peine, et me racontais
que les kakis avaient déteint et j’en souriais
que les maisons, les anciennes fermes, s’illuminaient pour un adieu amical
que la plaine palpitait de signaux flamboyants
que le bonheur ardait pour que son souvenir m’imprègne
qu’un grand feu s’élevait, tournoyait, s’élançait, courait dans les herbes, incendiait, anéantissait nos traces et j’en avais peine pour la contrée
que des flambeaux illuminaient un lac de sang bouillonnant à la limite du jardin.
Et quand la nuit s’est installé, que tout s’est éteint, suis rentrée, ai vérifié que les derniers bagages et paquets attendaient dans l’entrée d’être chargés dans le coffre demain à l’aube, et suis allée dormir dans la chambre d’amis.
Je suis restée en contemplation, épaules frissonnantes dans le frais de la nuit montante pour bercer ma peine, et me racontais
que les kakis avaient déteint et j’en souriais
que les maisons, les anciennes fermes, s’illuminaient pour un adieu amical
que la plaine palpitait de signaux flamboyants
que le bonheur ardait pour que son souvenir m’imprègne
qu’un grand feu s’élevait, tournoyait, s’élançait, courait dans les herbes, incendiait, anéantissait nos traces et j’en avais peine pour la contrée
que des flambeaux illuminaient un lac de sang bouillonnant à la limite du jardin.
Et quand la nuit s’est installé, que tout s’est éteint, suis rentrée, ai vérifié que les derniers bagages et paquets attendaient dans l’entrée d’être chargés dans le coffre demain à l’aube, et suis allée dormir dans la chambre d’amis.
12 commentaires:
longeant les parts
yeux sans tour
NE RIEN
merci pour votre passage sur mon rien
Parfois les souvenirs ont plus de couleurs..la réalité s'efface
on peut leur en donner (sourire)
Un compas, une équerre, redessiner le monde.
apprendre les formes
Texte pourpre à l'unisson de la photo. Après le ciel, la nature nous envoie- t'elle des signes ?
nous avons toujours inventés les signes qu'elle nous envoie, Godart
"le bonheur ardait"... ceci pourrait figurer sur l'un de ces cadrans solaires que nos "aînés" (comme dirait le petit Chef pour parler de nos parents ou grand-parents) installaient sur les murs de leurs villes... :-)
joli texte <3
Dominique, comme nous en avons ici (un que je connais, et il y en a d'autres)
merci Claudine
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