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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, septembre 20, 2020

Un orteil dans le patrimoine


Puisque les garçons, sauf un, très amical et très beau, qui avait mal au genou et m'en voulait un peu de ne pouvoir rien pour lui (il n'a pas l'AME et je voulais, avant d'acheter un liniment quelconque, l'avis du médecin bénévole qui passe une fois par semaine), n'étaient pas très chauds pour une visite du Palais, puisque mes jambes l'étaient encore moins, puisque j'étais d'humeur casanière, puisque n'avais aucune envie de forcer le mouvement des "jeunes" (pourtant le souvenir des deux passionnés par le petit Palais, mais c'étaient eux), ai décidé journée égoïste, et comme n'avais retenu nulle part, ce qui était, Corona oblige, exigé pour la plupart des lieux, comme n'avais pas envie de longue sortie, comme étais une assidue, lorsqu'elles étaient ouvertes, des salles de vases grecs du Louvre, et même si je savais que n'aurais pas telle mine de beautés et richesses de renseignements et comparaisons sous les yeux, suis partie tout doux, sous un ciel qui oubliait ses pleurs du petit matin,


(m'arrêtant au passage pour acheter, à prix vraiment très cassé, une jupe sage, légèrement froncée, de flanelle grise, avec grandes poches pour le confort des mains, laquelle a attendu mon retour), 

vers le Musée lapidaire qui avait choisi, le thème des musées de la ville étant cette année les ateliers d'artistes, d'insister, par l'ajout d'aquarelles de détails et par une lecture de textes anciens et de visites guidées auxquelles n'ai pas assisté, sur ce qu'il avait intitulé « la chanson du potier » et en ai ramené quelques images, au gré de mon humeur, de mon habilité ou non à me pencher, me courber, en appui sur une jambe et ma canne, pas forcément des pièces les plus importantes, ni des toutes petites réunies en séries, ce qui en fait encore largement trop, pardon requis, 

en commençant, à côté des très grands vases à figures rouges, par un petit cratère à colonnettes à décor linéaire (Grande Grèce, Peucétie, 4ème siècle av. JC)

une élégante coupe à vernis noir (Athènes, fin du premier quart du 4ème siècle av. JC)

une petite statuette de femme aux cheveux ondulés (origine inconnue, sans doute Campanie, 3ème siècle av. JC)

dans une vitrine réunissant des petites pièces campaniennes du 6ème siècle av. JC (majoritairement me semble-t-il) me séduisait le vase aux anses en oreillettes (second plan à droite - merci Marlen j'avais dû croiser mes mains - plaisanterie faniliale - et pris la droite pour la gauche)


deux cols de grands vases à figures rouges (Apulie 4ème siècle av. JC)

Parmi les figures noires pour lesquelles j'ai prédilection, une amphore (Attique vers 525 av. JC) 

et une coupe à tige (Athènes vers 480 av. JC)

et puis, parmi les pièces corinthiennes, cette petite coupe à boire (cotyle) au décor en parti effacé (ce qui convient à mon goût pour les amochés en général, sourire) du premier quart du 6ème siècle av. JC (le carton ajoutant un ?)


comme le disais, pour que cela constitue, au milieu des statues, reliefs, de toutes provenances et styles,  une exposition particulière sont présentes des aquarelles de détails, œuvres de Marie Portefaix (j'ai gardé la seconde, témoin de mon goût inconscient pour ce cygne, alors qu'il y avait d'autres sujets possibles, témoin aussi de la fidélité de l'artiste)

et deux tableaux du dix neuvième siècle, pour évoquer la vogue des vases grecs cette époque, dont un légèrement boueux évoquant un atelier et puis, lumineuse et plus libre, ce tirage photographique de « fleurs dans une urne grecque » (1829) d'Anne-Ernestine Panckoucke

et puis après un salut à l'art des premiers siècles du christianisme (dans une des petites sacristies)

et, aux régionaux, la tarasque de Noves, bien entendu

la scène de halage (2ème, 3ème ap. JC) provenant de Cabrières-d'Aygues,

m'en suis revenue sous un ciel qui avait opté pour la lumière (cela a varié dans le cours du jour, de moi ne dirai rien, si ce n'est que ce ne fut pas l'atelier du tiers.livre, manquais de sérieux et de capacité d'attention)

10 commentaires:

Nadamasse a dit…

Merci! Une tendresse particulière pour la scène de halage (à l'âge que j'ai peut-être tiré par les câbles temporels).

Brigetoun a dit…

Nadamase, moi aussi

Arlette A a dit…

Que beaux objets!!! Merci cela rejoint les photographies de François Halard seduit par l'Antiquité Bravo pour le choix un régal

Brigetoun a dit…

Arlette, tout de même pas d'égale qualité !

Dominique Hasselmann a dit…

Une jolie visite plus que "lapidaire"...

Brigetoun a dit…

Dominique je n'ai malheureusement pas le talent d'être lapidaire (dans les deux sens d'ailleurs, quoique j'ai bien aimé m'attaquer à la pierre)

jeandler a dit…

Magnifique visite en partance.

Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut l’effleurer à peine :
Aucun bruit ne l’a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute ;
N’y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu’on aime,
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n’y touchez pas.

René-François Sully Prudhomme, Stances et poèmes, 1865

Brigetoun a dit…

Pierre il était délicat et pourtant beaucoup plus récent le vase de Sully Prudhomme et les propriétaires de ceux ci ne se soucient plus depuis longtemps de leur sort

Claudine a dit…

magnifique
j'aime aussi beaucoup les figures noires

Brigetoun a dit…

Claudine et les cernes blancs