Appris ce matin ce matin, la mort de Christian Boltanski... et pose ici, in memoriam, celles de ses œuvres exposées par la Collection Lambert (occasionnellement, un occasionnellement qui a duré des années pour les petits miroirs noirs)
Ai repris, sous ciel bleu à nuages circulant dans petit vent frais, le court chemin me séparant de la rue de la grande fustrerie et, au coin de la rue Chiron, au Lycée Saint Vincent de Paul..
pour m'installer, parmi les premières dans un petit coin de chaleur ensoleillé (ai bougé de quelques sièges au bout d'une vingtaine de minutes, quand le délice est devenu un peu excessif) pour assister à la lecture de « à demain ma mort » de Michael Disanka (Congo) puisque lui et sa compagne Christiane Tabaro n'ont pu obtenir, du fait de la défection d'un des membres de leur collectif « d'Art-d'Art », la prolongation de leur visa, pour cette lecture de « à demain ma mort » concourant pour le prix RFI Théâtre, ni pour jouer, tous deux, à Marseille en juillet dans une pièce d'Adeline Rosenstein …
N'ayant pas le texte de ce que j'ai entendu, juste pour donner une idée de son style, des extraits de « Sept mouvements Congo » prix SACD au Festival Impatience en 2020, joué en 2019 au Festival de Marseille, au KVS à Bruxelles et a 104 à Paris https://youtu.be/7esAquPkY9k
« Michael Disanka est comédien, metteur en scène et auteur d'une œuvre qu'il définit comme sui : un théâtre de scratching, un théâtre politique nourri de la ville de Kinshasa... son parcours est marqué de quelques rencontres décisives, dont celle avec Dieudonné Niangouna qui a mis en scène deux des ses pièces... avec Faustin Linyekula »
quant au texte lu ce matin par Edison Anibal, Cecilia Kayaga et Rokia Bamba (également DJ), je ne peux sur recopier le résumé tel qu'il figure sur le programme
« Dans un bar comme on peut en voir dans un quartier périphérique de Kinshasa (République Démocratique du Congo), c’est l’histoire d’un jeune lanceur d’alerte kinois prénommé « IL », qui se retrouve en possession d’informations compromettant un grand nombre de personnalités de son pays.
« IL » doit faire un choix entre dénoncer, tout en sachant que sa vie en dépendra, ou se taire et faire silence comme tout le monde. Confronté à la peur et au doute, « IL » commence à halluciner sous l’œil amoureux de la tenancière-flic à la gâchette facile. « IL » s’image plusieurs morts possibles, dans lesquelles il se voit dans la peau d’autres lanceurs d’alerte décédés, comme Floribert Chebeya, assassiné en 2010. »
Public applaudissant et recommençant à le faire... tourné vers la caméra et vers les yeux de l'auteur regardant l'émisson à Kinshasa...
Un retour un peu serpentin, déjeuner, une liste de quelques spectacles off que voudrais voir pour faire un circuit billet en partant, consulter mon compte, découvrir que des prélèvements d'oeuvres ou abonnements qui croyais déjà déduits on réduit ma petite marge à zéro, soupirer-sourire, poser liste sur le bureau et m'en contenter... siester
et partir pour assister à « Tango Neruda » de Serge Barbuscia chez lui au Théâtre du Balcon (pour la première fois, shame, alors que Serge Barbuscia est un homme assez formidablement sympathique et une figure des théâtres avignonnais – un des responsables du « souffle d'Avignon » dans le cloître du palais et le père de l'auteur de « où allez vous Monsieur Einstein » écouté le 13 juillet)
une longue attente debout devant des assis et puis les sourires heureux des gens du théâtre
« Tango Neruda, c’est une danse aux deux visages : mi macabre, mi amoureuse, comme un tango aux sons discordants et langoureux d´Astor Piazzola (dont on fêtera le centenaire en 2021).
Facture foncièrement contemporaine, qui rythme les textes du poète et les lavis du peintre… pour un spectacle qui tangue comme un bateau… et même si la houle du tango exhale des parfums marins, elle touche par sa sensualité.
Piazzolla, Picasso et Neruda réunis dans un même spectacle, où se mêlent danse, poésie, musique et peinture. »
une vidéo où Barbuscia parle de ce spectacle interprété par lui-même, Florence Garcia et Jérémy Braitbart. https://youtu.be/Qpy4rwnyx54 et une photo piquée sur le site du théâtre.
De Picasso il y a des copies de dessins en habiles montages projetés sur le fond de scène, du tango il y a un couple de danseurs avec toute la souplesse raidie de rigueur et Piazzola, de Neruda, il y a Barbuscia, sa silhouette un peu lourde, sa feinte maladresse parfois, et sa façon de dire la saveur douce des poèmes d'amour, l'humour acide de poèmes de revendication, et il y a la façon dont cela se succède ou s'entremêle.
Retour dans la nuit un peu fraiche (je bénissais le veston et la robe longue) dans la fête qui se mourrait un peu avant minuit... un festival qui n'est encore que renaissant (mais la salle une fois encore était pleine.
6 commentaires:
"Rue de la frustrerie", sans doute un titre pour Olivier Py....
Boltanski laisse sa trace, il rejoint son île préférée. :-)
mais, sourire, je ne sais pas si Py est menuisier ou charpentier parce que c'est la grande fustrerie (vais vérifier que n'ai pas fait une faute de frappe
et il a encre un an avec le festival
Merci Brigitte pour tous ces beaux partages forts et émouvants.
j'ai pourtant cette année un festival très "version réduite"
la version réduite a l'air très très bien
moi mon concert... j'aurais dû traverser tout le côté de l'Allemagne sinistrée pour y assister, alors on préfère racler chez soi... (on était prisonnier de notre impasse pendant deux jours)
oui pense tant à vous, aux amis belges et aux allemands (ici mistral, infiniment moins grave)
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