commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, septembre 06, 2022

Matin calme et derniers peuples


 l'éblouissement

en marchant dans la ville

calme de rentrée


Pour finir de noter mes souvenirs d'Amazonia, les dernières images des territoires Yawanawà et Marubo en m'appuyant sur mes notes (ce que j'ai retrouvé après effacement de la première version de ce billet et d'une partie de mes photos incomplètes de cartels) et le podcast de Sebastião Sagaldo https://philharmoniedeparis.fr/fr/magazine/series/salgado-amazonia/salgado-amazonia-3-la-decouverte-des-tribus-yawanawa-et-marubo en le prenant à rebours pour suivre l'ordre de mes photos et en commençant par le territoire du peuple Marubo http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/03/bresil-peuple-marubo-histoire-du-contac-et-la-maloca.html qui contient des détails intéressants sur l' histoire de ce peuple, son fonctionnement et l'interaction avec les organismes gouvernementaux et les ONG, résumé pour l'essentiel par Salgado :

Comme chez d'autres peuples de l'extrême Ouest de l'Amazonie, la mythologie des Marubo est fortement influencée par la mémoire de leurs relations avec l'Empire inca. Actuellement, la population Marubo compte un peu plus de 2 000 personnes. Le Territoire indigène de la vallée du Javari, qu'ils habitent, est l'un des plus grands du Brésil, avec 8,5 millions d'hectares, et abrite plusieurs autres peuples.  L'expérience de la cohabitation avec des non-Indiens pendant plus d'un siècle fait partie intégrante de la formation des jeunes Marubo, pour qui il est important de bien apprendre le portugais. C'est pourquoi ils sont nombreux à devenir traducteurs et intermédiaires dans les relations avec les agents de l'État (le personnel infirmier des postes de santé par exemple), ou pour soutenir les actions des organisations de défense des Indiens, comme le montre leur participation constante aux expéditions de contact des autres peuples de la région.

Les Marubo vivent dans des maisons communautaires, des malocas, de forme oblongue situées au centre des villages mais construisent aussi de petites cabanes autour de la maloca principale, dans lesquelles ils entreposent des outils, des masques rituels ou des armes à feu.  Chaque maison Marubo a un «maître», qui est le chef de la communauté et qui est également responsable de la construction de la maison et de son entretien structurel. Sa famille occupe les espaces les plus proches de l'entrée principale, ce qui fait aussi de lui une sorte de gardien de la maison.


Vue aérienne du Village de Maronal, de la maloca et des petites maisons abritant les poteries et atelier de poterie, les instruments métalliques, les câbles en acier, les vêtements de tissu, les armes à feu etc... achetés aux « civilisés » (sept ou huit jours de bateau jusqu'à la ville)


Wino Këyashëni le jeune leader du village avec ses peintures corporelles au jus de genipa mélangé à de la cendre portées lors des festivités et destinés à éviter les piqures des guêpes afin d'éloigner la panema (paresse ou malchance) - pas certaine d'avoir compris


Shanko Ewa et son fils Shanko dans la cuisine de la maloca principale, celle du chef Ivinimpa (avec les instruments de cuisine en aluminium)


Sina, un enseignant de Maronal


une jeune fille avec sa perruche de compagnie – parure de colliers blancs (faits de coquilles d'escargots) portés à travers le nez.


Reste le peuple aux plus beaux ornements de plumes, les Yawanawà http://cocomagnanville.over-blog.com/2014/05/bresil-les-yawanawa.html ou sur Survival un entretien avec Nixiwaka Yawanawà un chef (élevé hors de la communauté parce que son père avait été choisi pour représenter sa communauté et avait dû déménager en ville) https://www.survivalinternational.fr/textes/3354-un-indien-dans-la-ville-entretien-avec-nixiwaka-yawanaw passablement passionnant si temps en avez

Salgado : En une cinquantaine d'années, les Yawanawa sont passés de l'invisibilité absolue à l'exubérance culturelle. En 1970, la communauté ne comptait plus que 120 membres et connaissait un épisode grave : un taux d'alcoolisme très élevé, lié à la déliquescence des liens sociaux, la mission évangélique leur avait imposé le culte chrétien et l'abandon de leurs rites traditionnels autochtones. Au début des années 1990, le nouveau chef Biraci Brasil Yawanawa a rapidement expulsé la mission religieuse, éliminé les bibles, rétabli l'enseignement de la langue traditionnelle, de la famille pano, et commencé à encourager l'étude des mythes et histoires du passé afin de reconnecter les nouvelles générations au savoir et à la mémoire des anciens.

Les Yawanawa sont devenus la preuve vivante que les peuples indiens, en contrôlant leurs terres, peuvent faire coexister culture traditionnelle et esprit d'entreprise. Tout en travaillant à renouer avec les rituels traditionnels et la langue ancestrale, ils sont reliés au monde contemporain par smartphones et ordinateurs, grâce à des antennes wifi installées dans les villages. L'un des aspects les plus remarquables de ces anciennes traditions est l'art plumaire: les Yawanawa créent des œuvres à plumes parmi les plus élégantes de toute l'Amazonie, le plus souvent faites de plumes blanches d'aigle, un animal sacré pour eux.


Un Yawanawà portant un chapeau orné d'un bec d'aigle


Keià Yawanawà du village de Mutum peint avec du roucou le dos de la jeune Kanamashi du village d'Amparo (fleur faite de plumes dans les cheveux)


Adao Yawanawà avec une coiffe en plumes d'aigle blanc, le visage peint avec du jus de genioa


Biraci Brasil avec trois autres Yawanawà brûlant le sepa (j'ignore le sens, sans doute un bois spécial ?) pour un rituel


Manda une petite fille du village d'Escondido


Miro confectionnant des ornements de plumes


Sur ce, je quitte en retard le Palais des Papes...

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Belle suite de photos (du noir et blanc au bleu°... ;-)

Brigetoun a dit…

merci Dominique (ce sacré bleu qui se peuple parfois, qui met le coeur en joie, mais qui devrait bien se résoudre à une pluie de plus de quelques minutes)

Brigetoun a dit…

c'est fini Maria, j'aime assez ces deux derniers parce qu'ils ont été "aculturés" mais ont su réagir et garder ce qu'ils préféraient des deux civilisations

Godart a dit…

Fierté des regards, beauté des corps, ici, pas besoin de brandir le nouveau concept occidental à la mode de sobriété.

Brigetoun a dit…

Godart, jusqu'à ce qu'un mouvement s'élève contre cette consommation de plumes (sourire)