commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 28, 2022

Jeudi matin

 


L'exposition de Jean-Christophe Olivier (dont les toiles fortes et sombres adorent se parer de reflets... raison pour laquelle cette photo dormait pudiquement depuis trois jours sur mon ordinateur) https://www.jean-christophe-olivier.com/ a lieu à la galerie Ducastel, à l'entrée de la rue Folco de Baroncelli depuis le 20 octobre... mais ce matin, partant couffin en main, m'a frappé une filiation, au moins pour cette toile telle que moi la voyais (et telle que la photo pourrait la laisser deviner), avec les oeuvres des années 50/60 de Soulages … ai retrouvé hier ce long billet publié après une visite assez merveilleuse, en rentrant avec ma sœur de Lozère, du musée de Rodez https://brigetoun.blogspot.com/2015/03/detour-avec-soulages.html mais non les petits livres que j'avais acheté alors qui se cachent dans mon fouillis.. je reprend juste ces mots du peintre en 1961 sur cette période

C'est en 47 que j'ai commencé à grouper les traces du pinceau, toujours très larges, en un signe se livrant d'un coup, d'une manière abrupte, le temps du récit, celui de la ligne que suit l'oeil.. était ainsi supprimé. .. le temps était immobile dans un signe hiératique. Dans ces formes.. faites de coups de brosse sommaires et directes, le mouvement n'étant plus décrit, il est devenu tension, mouvement en puissance, c'est à dire dynamisme... battement des formes dans l'espace.. découpe de l'espace par le temps. L'espace et le temps.. sont devenus des instruments de la poésie de la toile.

Et me relisant je pense que si influence il y a elle viendrait peut-être plutôt de Hartung (dont j'ai tant aimé l'oeuvre même si n'ai plus rien vu de lui depuis longtemps) son compagnon de route alors.


l en est peut-être de même pour François Benoit-Lison dont j'ai eu la surprise de voir (oui l'ai vue sans les reflets qui bouffent la photo) cette toile ce matin dans la vitrine de la petite galerie à gauche un peu avant la fin de cette rue https://www.sartoart.com/fr/francois-benoit-lison même si dans cette note que je découvre c'est Soulages qui est mentionné parmi ses références avec Pollock, Le Caravage, Egon Schiele et André Marfaing.
De Rodez (outre le plaisir de la visite et celui de la lente élaboration de mon billet-pour-me-souvenir) me reste le bonheur fasciné de retrouver amplifiée dans l'abondance de ce regroupement le réveil de ma découverte lors de l'exposition (l'une des premières) à Pompidou en 1979 et le souvenir du gamin qui, quelques pas devant ses parents qui contemplaient religieusement cherchant à cerner leur impression, courrait en riant de plaisir devant un « outrenoir » en jouissant des reflets, et les quelques toiles que j'avais rencontrées depuis ici ou là mais surtout la découverte des grands bronzes même si les photos sont là encore difficiles à prendre

Ci-dessous deux photos reprises de mon billet : un outre-noir et un bronze


ainsi que deux citations (recopiées faute d'avoir la patience de chercher les petits livres)

de Pierre Daix ... la lumière instaure, par les changements de vision qu'elle appelle, un balayage des formes qui sera vécue par le spectateur comme un dialogue avec elle. Soulages reste fidèle à lui-même : le temps reste inséparable de l'espace du tableau.

De Jacques Laurans (après une soirée à Sète chez les Soulages) installé sur la longue terrasse contiguë au salon, et qui surplombe la baie de Sète, j'observais un mince filet de lune glissant à la surface de l'eau. Le noir liquide se couvrait d'une mince pellicule d'argent : la mer se gravait elle-même au rythme d'un léger frémissement, et la matière opaque devenait alors passage de lumière...

... lorsqu'on fixe attentivement, sous différents angles, la surface de chaque tableau : toute la matière devient vivante en diffusant une lumière variable qui la constitue tout autant.


Sur quoi, ai tourné le coin de la rue et continué dans une lumière douce et brillante vers les Halles pour quelques courses


(céleri rave, poires, un bout de courge, une tranche de fourme d'Ambert, joues de morue et un filet de flétan) ravie de les trouver aussi vides... moins ravie pour les commerçants

et comme me manque un peu trop de vitalité, de coup de pied dans le derrière ou de je ne sais quoi, je me prescris une déconnexion (sauf visites de quelques blogs et passages rapides sur réseaux sociaux) de quelques jours.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

la lumière cette merveille... que ces jours vous soient fastes PdB

Brigetoun a dit…

merci Piero, pour vous aussi

arlette a dit…

Me souviens aussi que Soulages enfant était fasciné par la structure des arbres et l'enchevêtrement des branches le soir quand la lumière se jouait de l'ombre...

Brigetoun a dit…

ne savais pas Arlette, lui va bien

Dominique Hasselmann a dit…

Soulages aura eu quelques éloges, le noir lui va si bien.

Et une petite déconnexion fait toujours du bien ! :-)

Brigetoun a dit…

certainement pour Soulages
et sans doute pour moi (sourire)

mémoire du silence a dit…

MERCI
tout simple

Brigetoun a dit…

et merci à vous Maria pour votre série !

mémoire du silence a dit…

J'avais trouvé il y a quelques années sur le net un écrit de Michèle Pichon (Agrégée et Docteur en philosophie) intitulé : UN "GRAND RÊVEUR DU NOIR" PIERRE SOULAGES, texte que j'avais imprimé et relié en un petit livret ... grand bien m'en prit car aujourd'hui je le recherche sur le net pour vous le communiquer et ne le retrouve plus. En conclusion elle écrivait : « Par quel hasard étrange ce "grand rêveur du noir" a-t-il un nom dont l'étymologie, Sol agens signifie précisément "soleil agissant"»

Brigetoun a dit…

et vous nous en avez faut profiter