commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 18, 2008

mon festival "in" de vendredi, en longue tartine
vendredi matin, au jardin de la vierge de Saint Joseph (je n’y peux rien) les sujets à vif, programme C, et un moment jubilatoire avec « chanteur plutôt qu’acteur », une idée de Massimo Furian et Marielle Pinard (performer suisse d’origine italienne, et auteur - je n’aime pas auteure - suisse itou) avec Karelle Ménine comme meneuse de débat, et Claire de Ribaupierre, Thomas Hempler et Philippe de Rham.
Karelle Ménine et Roméo Castelluci et Valérie Dréville (ou presque eux, assez déroutants physiquement) invitent chaque jour une personnalité différente (c’était Marc Augé) à « un débat autour de la relation père-fils et de la question de la filiation« . Le ton est très sérieux et pénétré, et les exemples pertinents : Hervé Vilard, chanteur, qui a choisi une carrière différente de son père Jean Vilar, la passation entre Valérie Dréville et son père Antoine Vittez …
Des bouffonneries et un peu de sérieux
Des évidences « quand on veut faire un rite, il vaut mieux être plusieurs »
Et vers la moitié du débat, la vierge est apparue à une fenêtre et a regardé, saluée à la demande de Castelluci (très jolie imitation de sa phraséologie, pas méchante mais drôle, comme les réflexions profondes aboutissant à un presque mutisme de Valérie Dréville) parce que nous étions chez elle et que bien sûr « elle a un fils qui est présent, mais il est tellement absent aussi »
Enfin pas si absent, il est venu aider, Castelluci ayant supplié la vierge d’intervenir parce que l’harmonium ne fonctionnait pas au moment de la chanson d’adieu, et d’un geste il a rétabli les choses
Mais l’œuvre suivante « la nudité du ragoût » par Ludor Citrik en clown et Isabelle Wéry dans le rôle d’une actrice qui doit l’aider à trouver son personnage, qui semble avoir plu au public bien sage (mais qui ne riait pas beaucoup je trouve) m’a ennuyée.
« le mot né de la pièce : dompterie et volée de verbes…. Chromos de music-hall. Un univers débondé, ludique, lubrique et insatiable » peut-être mais juste après la première pièce c’était, pour moi, surtout passablement lourd. Au troisième degré, peut-être...
Impossible de trouver autre chose que des salades dans les petits restaurants du coin, du moins pas de pâtes, renoncé à voir un spectacle rue des Teinturiers en attendant 15 heures et retour rapide pour alimenter carcasse (une maison assez quelconque du plan de Lunel a une terrasse qui me tente toujours)
Comme c’était un mauvais jour, j’ai essayé pour une fois de prendre un taxi, et comme il n’y en avait pas suis repartie pas très fiérote pour la rue des Teinturiers, Benoit XII, et Das System, spectacle de Stanislas Nordey à partir de deux monologues et cinq courtes pièces de Falk Richter
Moment d’effroi en m’installant, en découvrant que le tout était assez long pour que deux entractes soient prévus (en fait de trois heures à huit heures moins le quart) et crainte que carcasse ne profite de ceux-ci pour me renvoyer chez moi.
J’ai couvert sept pages de mon mini carnet de notes plus ou moins lisibles, me faut les condenser. Principal : retour au théâtre politique, avec simplicité de mise en scène et importance du mot.
Pour le monologue et les deux premières courtes pièces (phrases rebondissant entre des jeunes vêtus de ti-shits aux belles couleurs franches avec des emblèmes de la civilisation américaine comme des personnages de cartoons), sol blanc et trois murs noirs couverts d’ampoules à la lumière crue.
En réponse à une question sur l’utilisation éventuelle de la vidéo : « Avec Falk Richer ou Fausto Paravidino, on n’a pas besoin d’images, le texte parle de l’omniprésence de l’image et il me parait plus intéressant de faire passer ça par l’acteur, son imaginaire, sa voix…. J’ai la sensation que mes spectacles sans image, mais où l’on tente d’aller au fond des mots, sans échappatoire, sont parfois plus violents que des spectacles avec des images provocantes » (ce qui s’applique aussi au fait qu’aucune violence n’est jouée, tout étant dans la parole).
Et, ma foi, cela s’est confirmé, puisque ce texte qui dénonce les faux-semblants, la manipulation, la religiosité, les intérêts bien réels de Cheney (du Michaël Moore avec plus de talent) … et l’implication du gouvernement allemand dans la guerre en Afghanistan (des mots durs pour Fisher), qui me semblait bienvenu mais un rien banal, finit, dans les lumières clignotantes, par une violence classiquement ordurière et surtout des vœux pour l’extermination des responsables, et que cela est arrivé à scandaliser mes voisins et a réduit le public pour la seconde partie.
Murs et plafond tendus de draps blancs, une femme en stricts pantalon noir et chemise blanche mène un dialogue avec son mari au premier rang du public. Inquiétude pour lui, en fait inquiétude aussi parce que les « patrons » ont remarqué la baisse de son enthousiasme, de sa joie dans son travail et dans les fêtes organisées entre collègues et laissent planer l’éventualité d’un licenciement, puisqu’il s’ennuie, et du renvoi de ce monde silencieux et propre vers l’horreur extérieure. Des phrases courtes, hésitantes, aimantes, et une description un peu poussée du monde des réprouvés (Volodine, presque pire). Merveilleusement interprété.
Enchaînant un dialogue questionnaire où un homme se félicite de sa vie dans un monde où tout va très bien , où il n’y a plus d’attentat, ou presque pas, où les gentils voisins ne s’affrontent presque pas, où les incendies ne sont pas grand-chose, où l‘on assiste avec joie sur ordre à des messes. Bonne tenue dans le comique genre atroce.
Reprise du monologue - tableau de notre monde - on sait, mais c’est bien dit - la dénonciation, la petite révolte qui devient tendance (le beau sac à main avec un drapeau « pace ») - la télévision - les journaux - l’acceptation - le système.
De nouveau les murs noirs, lampes éteintes. Beau texte (la partie la plus « écrite ») pour Jean Personne, souvenirs d’enfance; solitude, froid, gens congelés, refus des règles, celui que l’on ne voit pas, et qui aime se faire attendre pour prendre un avion, retarder les autres, parce que « quand je suis absent tout le monde me remarque » - et, l’encadrant, deux acteurs récitent les règles du bon manager.
Le consultant qui aimerait que les gouvernants trop timorés lui cèdent la place - et la glace qui congèle.
Et pour finir les hommes désertent pour laisser les machines jouir de ce monde fait pour elles.
Plus riche que cela qui est trop long et trop sommaire. Des faiblesses. Mais salubre, et théâtral.

4 commentaires:

micheline a dit…

et pendant tout ce temps là les dieux s'amusent..et les centrales nucléaires fuient

Anonyme a dit…

En fuite du temps que l'on tente de rassembler, le ramasser, au compte-goutte, c'est mieux. En ton carnet, le temps grignote les pages et ton miel rayonne. Quelle journée. Merci des précisions sur cette grande kermesse.
Aujourd'hui et demain: Sceaux.

Anonyme a dit…

A la longueur des tartines heureusement que tu n'as qu'un mini carnet de notes. Ta carcasse est bien nourrie de spectacles en tous genres.

tanette a dit…

Un mini carnet de notes et un bon appareil photos qui nous permettent de participer....de loin.