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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, avril 01, 2011



« L’autre monde est là, dans l’eau obscure du miroir qui est découpée comme une porte sur l’autre monde. »

L'autre est un monde que tu n'étreins jamais. L'autre que tu vois ou crois voir derrière ce verre n'est plus déjà — tu le vois pourtant.

Le cri du petit hibou dans la nuit • fait peser sur toi le dehors qui inquiète.Il n'a pas fallu sortir pour attendre. L'inquiétude ne se fait pas languir, & elle n'est pas moins nécessaire.

J'ouvre un livre : ce qui tombe dans le creux de mon oreille tue, mon oreille de tête, cette voix agit sans (que) moi n'aie à remuer les lèvres. Ô ce qui tombe.

C'est la gravité, lire. C'est balancer, oui, l'un, l'autre, un peu comme une mazurka. C'est se perdre dans le roulis et c'est une musique tout aussi secrète que singulière.

J'écris chez toi, de la sorte les équilibres naissent, les écarts se font rares parce que perceptibles et ce qui passe d'un nom l'autre, cette corde peut-être, la gravité, oui, et tombe.

J'écris chez toi et comme je viendrais en ta maison. Ouvrirais l'oreille au creux de ta musique. Et ce qui ne languit pas • mais tombe • ce qui ô, précipite.

J'ouvre ton livre, à travers ce que je lis je te parle ; ma tête est pleine d'oreillers. & regarde mes yeux ; ils sont barré d'inquiétude, ils sont aveugles, ne percent rien, ne décrivent ni ne saisissent • rien. Ils lisent.

Ne peux pas parler en la bouche autre alors écris. Ma tête est oreiller, le texte s'y précipite.

Je te remercie, la distance, l'écart, la corde, le fil, la ligne, tout ça tout ça, un peu comme vases communicants.

Benoît Vincent


qui a bien voulu que nous « vase-communiquions », à partir de cette phrase de Pascal Quignard : « « L’autre monde est là, dans l’eau obscure du miroir qui est découpée comme une porte sur l’autre monde. » choisie par moi dans « le revenant – sur Pascal Quignard » http://www.publie.net/fr/ebook/9782814502567/le-revenant-sur-pascal-quignard dudit Benoît Vincent (que je vous recommande)

Ma petite contribution est chez lui, sur Ambo(i)lati http://www.erohee.net/ail/chantier

« « Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

La liste des participants, que j'espère correcte se trouve ci-dessous ou sur un blog dédié à ce seul usage http://rendezvousdesvases.blogspot.com/ (pour simplifier les choses pour les participants)

10 commentaires:

JEA a dit…

Pas de poisson pris en flagrante évasion d'un vase à l'autre...

D. Hasselmann a dit…

Beau mouvement de balancier, en équilibre réussi au-dessus de l'eau.

Lautreje a dit…

oh, les vases d'avril sont superbes, plissés, drapés en corolle, je me les garde au chaud pour ce WE !

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

ah non, une publication sans aucune photo de toi cela ne le fait pas du tout, même si c'est un choix de ta part !!! Pas cassé au moins l'appareil photo ?

Brigetoun a dit…

Mathilde regarde : c'est le jour des vases communicants, et si tu vas me lire chez Benoît Vincent il n'y aura pas plus de photo, la phrase de Quignard se suffisait

La petite librairie des champs a dit…

Veux bien aussi vasecommuniquer...

Brigetoun a dit…

merci pour l'échange, pour ce texte ouvert sur l'écriture et les vases

Gérard Méry a dit…

ce ne sont plus de vases le 1er avril mais des aquariums

Anonyme a dit…

ici, j'aime bien ce tutoiement

Pierre R. Chantelois a dit…

Bref, concis, beau texte qui va droit au but. Écrire chez l'autre reste une expérience fascinante, comme le montre bien Benoit Vincent