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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, avril 24, 2006

Samedi après-midi Carolus et Bénédictus sont assis dans le café, au coin de la place du village ; il n'y a plus de joueurs de dominos, ni de dominos, alors ils regardent l'église, en face et Carolus la trouve basse et parle des clochers de chez lui.
Ils dominent la ville. Bénédictus : Oui, l'église est par dessus les gens. Ici, c'est le seigneur qui est plus haut. Il n'y a pas de seigneur. Il pourrait y en avoir. Dans les villes du nord les bourgeois avec leurs beffrois font de l'ombre à l'église. Et, avant le temps des communes, dans ton Avignon, les tours des cardinaux dépassaient celles des églises. Carolus baille et répond Les églises c'étaient leurs chapelles ou leurs fondations, et il y a eu une commune avant les papes. Quel rapport ? Aucun. Mais les clochers ça monte dans le ciel et ça lance le son des cloches. Les campenards ça laisse les églises s'agenouiller et leurs cloches portent aussi loin. Les clochers font mieux dans le paysage ; ça fait douce France, tu te souviens de l'affiche ?
Oh ça va. Voila Uranus. Je t'offre un café ?
Bon, c'est idiot mais miss Poivert prônait les dialogues faisant s'affronter les points de vue. Seulement je n'ai pas de point de vue, je ne sais pas réfléchir et n'avais pas envie de chercher des arguments documentés. Donc discussion de bistrot, pour rien, temps perdu.
Mais en les écoutant, j'ai pensé que les Siennois étaient malins. Le Palacio publico a la Mangia mais le Duomo et les églises des ordres sont sur les collines..
Et voilà que je vais être longue parce que ça m'a fait penser : batisseurs, Voltaire et à l'église de Ferney, entre autres un long passage, d'une mauvaise foi totale, et fort peu orthodoxe d'une lettres aux Argental
"Je bâtis une église assez jolie, dont le frontispice est d'une pierre aussi chêre que le marbre ... et" ils "m'ont intenté un procès criminel pour un pied et demi de cimetière, et pour deux côtelettes de mouton qu'on a pris pour des os de mort déterrés.
On m'a voulu excommunier pour avoir voulu déranger une croix de bois, et pour avoir abattu insolemment une partie d'une grange qu'on appelait paroisse.
Comme j'aime passionnément à être le maître, j'ai jeté par terre toute l'église pour répondre aux plaintes d'en avoir abattu la moitié. J'ai pris les cloches, l'autel, les confessionnaux, les fonts baptismaux : j'ai envoyé mes paroissiens entendre la messe à une lieue." et il gagna son procès, construisit son église et écrivit au pape pour obtenir des reliques. Je l'aime aussi par ses outrances qui me le rendent plus humain et accessible. Posted by Picasa

7 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime bien les clochers. Par chez moi, il y en a de vraiment sublimes. Je ne suis pas spécialement croyante, mais les édifices religieux ne me laissent jamais insensible, je ne sais pas pourquoi et cela n'a pas d'importance d'ailleurs !! Sans doute l'atmosphère de silence et de recueillement est-elle nécessaire de temps en temps pour se sortir de ce brouhaha dans lequel nous sommes chaque jour...

marie.l a dit…

mon histoire est purement fiction bien sûr, comme beaucoup de celles qui illustrent des photos prises au hasard.
Je disais donc que si votre dialogue de début de billet est imaginé, je le trouvais fort bien imagé.
Je continuais en écrivant que j'allais penser aux clochers en passant place de la Cathédrale pour aller au labo en précisant que chacun avait son temple ... le mien étant pour l'instant cet endroit là !
Me voilà revenue et prête à repartir pour une autre terrasse avec ma grande fille et l'un de mes p'tits loups...

Bonne journée Brig..

Anonyme a dit…

Une tendreté printinière en passant... Mais je reviendrais volontier.

Anonyme a dit…

Il y a des places qui inspirent plus que d'autres. Celles d'Avignon et de Sienne ne sont pas en reste, et on pourrait s'y attarder en y refaisant le monde... D'autant plus que ces deux-là ont des perspectives et des points de vue tout simplement superbes.

A contrario, des petites placettes de village font cet effet aussi. Je pense notamment à celle d'Oppède le Vieux que tu doix connaître, là haut, au pied des ruines...

Affronter des points de vue divergents, ça demande parfois un environnement privilégié.

Lancelot a dit…

Le ciel par dessus le toit si bleu si calme,

Le ciel par dessus les toits berce sa palme.

Brigetoun a dit…

Verlaine fut cher à mon adolescence
"dis qu'a tu fais toi que voilà/pleurant sans cesse/ oui qu'as tu fait toi que voilà/de ta jeunesse" - de mémoire

Lancelot a dit…

C'est joli cette citation de Verlain que je viens de découvrir grâce à toi.