Avignon sous les papes, et Rome, ne fut pas un havre de paix, les flagellants au temps de Clément VI, les grandes compagnies, Bertrand Du Guesclin et ses routiers, Grégoire XI qui en a marre et s'en va, le grand schisme, toujours les routiers ...
Aujourd'hui la guerre feutrée (ou presque) se limite au Conseil municipal où les rares membres de l'opposition tentent de se faire écouter par notre mini-autocrate locale... nous allons vivre dans une délicieuse jolie ville-jouet pour touristes (de préférence friqués). Et cela ne date pas d'elle, simple accélération. Heureusement grâce à un peu de saleté, beaucoup de vent et une légère vulgarité, la ville restera humaine.
En me promenant dans le virtuel j'ai retrouvé sur http://poesie.webnet.fr cette chère Pernette Du Guillet et ce poème, douce complainte et légère impertinence
"Si j'aime cil, que je devrais haïr,/ Et hais celui, que je devrais aimer,/ L'on ne s'en doit autrement ébahir,/ Et ne m'en dût aucun en rien blâmer.
Car de celui le bien dois estimer,/ Et si me fuit, comme sa non semblable :/ Mais de celui-ci le plaisir trop damnable/ M'ôte le droit par la Loi maintenu.
Voilà pourquoi, je me sens redevable,/ A celui-là, qui m'est le moins tenu."
Ni la force ni la véhémence de Louise Labbé, mais je l'aime bien, et je pense aux rues du Vieux Lyon et aux cours et traboules, maintenant fermées par des codes. Autre ville un peu italienne, et ville d'une prégnante partie de mes aïeux (sauf qu'eux c'était la presqu'île) rue Boeuf, rue des trois Maries, place de la Baleine, rue Saint Georges..
Écouté en dînant la tirade du Cid mise en musique par Marc Antoine Charpentier, jouée par les Arts Florissants et chantée dite par Paul Agnews. Merveille.
9 commentaires:
Je ne connais que peu M.A.Charpentier, et pourtant j'aime le baroque, j'ai passé une petite partie de mon après-midi avec Couperin et Rameau.
Bonne journée Brig, je vous souhaite un temps plus clément que chez moi, mais je ne doute pas qu'il le soit.
J'ai découvert Louise Labbé avec mon directeur de thèse il y a quelques années et j'ai des difficultés à la lire.
Je vais réessayer.
intemporel ce petit poème, vraiment...
Merci pour cette découverte, merci pour les références, je vais fouiner un peu pour essayer de voir ce qu'il ya à voir et lire ce qu'il y a à lire, mon cerveau fera le tri ;)
Ben voilà, c'est là que je mesure régulièrement mon absolue inculture... Brigetoun, merci de me donner un peu de vos trouvailles pour que le jour de ma mort, je sois un peu moins conne ;-)
tu te moques de moi !
Pas du tout... Mais alors aucune moquerie de ma part. je pense sincèrement ce que j'ai écris hier...
Les traboules... Le quartier Saint-Jean... Il en reste encore quelques unes, de traboules, accesssibles sans codes. Cela fait une drôle de sensation d'entrer au hasard dans un immeuble, sans repères, de garder les yeux en l'air pour ne rien manquer des volutes de l'escalier extérieur, de longer un couloir... Et de se retrouver dans une rue déserte, inconnue, et d'être obligée d'aller à un carrefour pour se situer sur la carte.
J'aime la poésie de ces femmes de la Renaissance, mariées contre leur désir ou pleurant avec leur chair et leur sang celui qui n'est plus... On parle souvent d'érotisme pour Louise Labbé, mais ne s'agit-il pas tout simplement d'une femme qui ose clamer sa douleur de femme amoureuse atteinte au plus profond de son corps et de son coeur ? On est loin de la poésie masculine pétrarquisante un peu convenue par moments...
surtout pour Louisz Labbé
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