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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mai 18, 2006

place de l'Horloge, les producteurs de fruits et légumes construisaient, hier matin, des étalages et une pyramide de courgettes, tomates etc.. mais je n'avais pas d'appareil.
J'ai acheté à Monoprix, pour lutter contre une tentation Ventilo, une robe noire avec une jupe large, et, les gens qui me croisent ne le savent pas, mais quand je marche avec je suis une jeune fille ; j'essaie d'en persuader mes jambes et le tissu flottant et dansant m'y aide.
Retour d'une très intéressante réunion de section, le platane de ma place me salue, toutes les tables sont garnies de dîneurs. Et chez http:// rabelais.blog la fin d'une citation de Jean Claude Carrière
"La fragilité parce qu'elle nous rapproche les uns des autres, alors que la force nous éloigne". Adopté
J'ai fermé Molloy sur "Car la lune allait de gauche à droite ou la chambre allait de droite à gauche, ou les deux à la fois peut-être, ou elles allaient toutes les deux de gauche à droite, seulement la chambre moins vite que la lune, ou de droite à gauche, seulement la lune moins vite que la chambre" et je me suis enfoncée dans le sommeil à leur poursuite.
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13 commentaires:

Anonyme a dit…

Adoptée aussi cette phrase et plutôt deux fois qu'une !!! J'aime énormément l'idée de la jupe qui persuade celle qui la porte d'être une jeune fille. Très "Souchonien" cette façon de voir les choses :-)

marie.l a dit…

J'aime autant le platane qui salue que la jeune fille en jupe virevoltante... la mienne est marron, je la mets rarement, va falloir que j'y songe (sourire !) et lorsque je sors de chez moi je croise plutôt deux épicéas et quelques pommiers du Japon défleuris à cette heure...
Bonne journée Brig

Je ferai mon coucou aux courgettes en pyramide ou aux poivrons et tomates étalés demain matin, le marché n'est pas quotidien ici et n'a pas les mêmes senteurs que ceux du Midi. (le jeudi et le samedi seulement). Par contre Monoprix me voit dans ses rayons pratiquement tous les jours.

coco_des_bois a dit…

Je suis un garçon, mais quand je marche, les gens ne le savent pas, mais je suis parfois une jeune fille également ...

J'aime beaucoup ta prose, elle fait plaisir. merci

Pour les légumes, j'évite soigneusement ceux qui ont la fâcheuse particularité de pouvoir être rangés en forme géométrique... j'aime bien les légumes qui ressemblent à des légumes ;)

Jean a dit…

J'essaie de vous imaginer avec cette jupe large ,certainement dansante , qui vit à chaque pas !
Les arbres de mon jardin vous salent également !
Bonne journée !

Holly Golightly a dit…

Je veux la même jupe !

Anonyme a dit…

parasol en végétal sous l'oeil du ciel malicieux avignonnais
amitiés
oreillette

Anonyme a dit…

Tres agreable lecture des impressions du matin.
Ressentir une legerete lorsque des phrases s'interrogent sur le devenir de la lune, ou les mouvements des chambres a coucher...

Brigetoun a dit…

on oublie le plaisir des jupes. Surtout ma génération qui a vraiment conquis le pantalon (interdit en classe) - et m. c'est vrai que Beckett sait mettre de la légéreté dans son désespoir

La notice a dit…

Elles confectionnent les jupes dans l’atelier. Les jupes larges. Je connais la rigueur du travail, les exigences et les lois implicites de la vie entre cousettes. Le bruit des scies, Les parlotes de riens, les avis sur tout, les chagrins d’amour, la longueur de l’ourlet, les petits amis qui attendent à la sortie, les patrons qui “tombent juste” sur l’étoffe raturée à la craie pour trouver le chemin de la coupe, l’odeur de l’acrylique mêlée aux parfums bon marchés et à la sueur ,
J’ai traversé mille fois en courant l’atelier de la Neuville où Paulina, ma mère, commandait en douce reine un essaim d’ouvrières bruyantes mais actives. J’avais dix ans. Des tables larges entre lesquelles je m’aventurais, des allées jonchées de bouts de tissus, du paysage arrosé d’une lumière pâle et froide. Des femmes enfin et déjà que je frôlais sans avouer que je les empoignais, que j’escaladais sans avouer que je les caressais. Des femmes lourdes ou légères, vieilles et jeunes, sans âge pour moi, à vrai dire, que j’aimais parce qu’elles m’enveloppaient d’une attention qu’elles voulaient maternelle et que je traduisais sensuelle. Sous les tables et les machines, dans les “loques” glissantes sur le sol, je me roulais pour aller regarder les genoux et les mollets des femmes affairées, les bas nylon filés et les porte-jarretelles lourds sous leurs robes et leurs jupes que ne cachaient pas des corps encore secrets pour moi.

Brigetoun a dit…

merci pour ce beau texte mais qu'il soit bien entendu que je réprouve le petit garçon que vous fûtes

Siréneau a dit…

Tout est ravissant dans ce billet, tout, sauf le Ventilo de ma voiture qui tombe en panne et je bois une menthe à l'eau sous le platane.

Anonyme a dit…

La jupe... Quelle belle image, elle titille mon sens esthétique.
Et elle me rappelle un de mes passages préférés de Belle du seigneur, où Ariane marche dans la rue, avec une robe qu'elle compare à une voile qui claque au vent, et caresse ses jambes... Quand je marche dans la rue en robe ou jupe légère, je pense souvent à ce texte, et je me sens bien.

Brigetoun a dit…

oui c'est agréable les pantalons, et sur certaines c'est très chouette, mais le plaisir de la jupe (pas la jupe de tailleur morose) c'est à nous