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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juin 27, 2006

Du très relatif intérêt des journaux intimes
Je découvre dans le Trésor de la langue française que le mot prémonition, attesté au moyen-âge a été abandonné ensuite pour ne revenir réellement en grâce qu'au 20ème siècle. Je n'émerge que lentement du 18ème et ne saurais donc être concernée.
A défaut de prémonition j'ai de plus en plus d'appréhension en pensant à mes possibilités pendant le Festival. Ne suis pas sortie durant trois jours, sauf vendredi pour des cigarettes en bas de chez moi - corps et esprit en déroute.
De Michel Butor - Jour de cafard, lu dimanche soir
"D'abord on n'a pas entendu le réveil et se levant en toute hâte/ on se meurtrit le gros orteil contre un outil oublié
En se rattrapant au mur on fait tomber une gravure précieuse/ dont la vitre vole en éclats les plombs sautent
Dès qu'ils sont enfin réparés le facteur sonne/ apportant un avis recommandé du contrôleur des contributions
Alors on voit qu'un bouton manque au col de la chemise qu'on vient d'enfiler/ c'est le moment que choisit la dent creuse pour vous rappeler/ qu'il est urgent de se faire soigner".

Je serai toujours influençable - mise en attente jusqu'à 17 heures pour assister, comme promis, à un Conseil municipal - amener dans le public une touche de présence bienveillante pour les minoritaires. Vaguement mal. Gravi ma petite cote, fraîcheur du grand hall, douces vieilles marches de l'escalier d'honneur. Et j'ai grimpé, d'ahan (merci à Bergounioux, via Bourdais, de m'avoir rendu ce mot) jusqu'à déboucher dans l'air artificiellement glacé de ce qu'on nomme tribune, et qui n'est qu'un petit espace clôt par une barrière.
Au bout de trois quart d'heures d'attente dans cette satanée climatisation, je me suis lassée des conversations des "braves gens" qui m'entouraient, ma carcasse et mon esprit se sont révoltés contre la grossièreté de nos "édiles" et je suis repartie, contractée sur moi, sans les avoir vus ni entendus.
Par ma foi, j'ai trouvé refuge dans l'absurdité de Wodehouse et me suis endormie en imaginant le salon de l'intendante du château : "le papier qui tapissait ses murs avait été conçu dans un esprit folâtre par un créateur convaincu que le regard humain, lorsqu'il venait à se poser sur quatre-vingt-dix-sept oiseaux roses occupés à se poser sur quatre-vingt-dix-sept rosiers bleus, ne pouvait manquer d'en être agréablement stimulé et revigoré". Forte de quoi je partirai narguer les grimaces de l'Hôtel Crillon et voir ce que propose le poissonnier.
et de l'outrecuidance de leur mise en ligne.
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8 commentaires:

marie.l a dit…

... et si, pour commencer aujourd'hui je te proposais autre chose de Michel Butor?

"Une dame se souvient d'une chanson de son enfance/elle s'essaie à la chanter une autre la joint/mais toutes les deux déraillent au milieu d'un couplet/Qui se termine par des éclats de rire
s'estompant comme les collines de l'autre côté des arbres tremblants"

Allons-y gaillardemment Brig, allons-y narguer les grimaces, je te suis !

Holly Golightly a dit…

Le Trésor de la langue française est aussi un compagnon pour moi.

Tout dépend du journal intime en question... Qu'en pensez-vous ?

Anonyme a dit…

Tu écris divinement bien. J'ai une fois de plus aimé ton texte. Et si pour une fois tu pouvais écrire "positivement".
En clair, un cadeau pour moi, mais aussi pour toi !!
Qu'en penses-tu ?
Je te souhaite mille belles choses.
Bien à toi,
OLIVIER

Anonyme a dit…

en voici une autre de citation de Michel Butor : Je n'écris pas des romans pour les vendre, mais pour obtenir une unité dans ma vie ; l'écriture est pour moi une colonne vertébrale.

Brigetoun a dit…

essayons

Muse a dit…

vaste programme toujours en espérant que cette nouvelle colonne ne s'arthrose pas comme l'autre.
Jolie photo d'un hôtel particulier je présume

Brigetoun a dit…

c'est l'hôtel de Crillon pour lequel j'ai une prédilection marquée

Anonyme a dit…

P.J. Wodehouse ? très bonne référence !