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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juin 20, 2006

J'aimerais tant être à Paris pour tous les bonbons, ou concerts, du Festival Agora, y compris, surtout, les inconnus. A l'Ircam, je ne sais pourquoi, la salle, malgré la série d'escaliers qui plongent vers elle, m'était confortable.
Hier matin pendant que j'étais sous la douche, j'entendais vaguement, sur France-Culture, les lundis de l'histoire - le thème était l'Italie - et Rome au moment où je sortais de la salle d'eau, avant, après ou pendant une évocation de Mazzini.
Flemme de sortir - Après les pâtes et l'aïoli, j'ai repris, dans la flaque de soleil de la cour, de vieilles photos et les "Promenades dans Rome" de Stendhal. J'ai pris un coup de chaud, mais les faux souvenirs de Stendhal ne donnent rien qui me séduise sur le Palais des Conservateurs au Capitole (la coquille) ni l'arc de Septime Sévère, et j'ai flâné.

Un clin d'oeil : "Madame Lampugnani nous a menés... au concert que donnait Mme Savelli. La musique était plate, ce qui ne m'a pas surpris, elle est du maestro Donizetti."
L'amusement de penser que ce qui suit, dans sa précision, est peut-être une fiction : "ce soir, enveloppé de mon manteau, car nous avons la tramontana, vent fort incommode, j'ai parlé d'antiquités jusqu'à neuf heures ; ensuite je suis allé écouter un acte de Donna Caritea, opéra de Mercadante. J'ai passé ainsi une soirée sans parler à une femme et sans ennui. M. N. veut bien me prêter un Suétone... Je compte demain aller lire une vie ou deux dans le fauteuil de bois qu'un Anglais a fait placer tout au haut des ruines du Colisée".
Et le plaisir de retrouvailles : "On parle encore à Rome du cardinal de Bernis... C'est que ce cardinal était magnifique et poli ; c'est aussi tout ce que l'homme privé, s'il est prudent, voit d'un grand seigneur" et en l'occurrence c'était aussi bien.
J'ai laissé Stendhal à ses listes et ses considérations sur les conciles mais j'ai pris, pour dîner, "Rome, 1630" d'Yves Bonnefoy, à la recherche de Saint Charles-aux-quatre-fontaines, ma chère préférence. "Borromini.. les réseaux d'une émouvante musique, où chaque forme, essayant de sortir de soi, se lie à une autre forme et une autre encore,par une rythmique très subtile, mais sans faire jamais que reconstituer à un plus haut niveau de complexité le malheur de la forme close. Musique subjective, moderne, de nostalgie : mais qui ne sait que manifester le temps humain qui s'angoisse en vain et se perd." Je prends presque autant de plaisir au goût de ces mots, qu'à l'ambiguïté du plan et au délicieux raffinement des détails.
Et je ne suis pas allée jusqu'à Moravia.
râge et nostalgie en hommage au Musée de l'Homme Posted by Picasa

9 commentaires:

marie.l a dit…

je ne sais de Stendhal que ses ouvrages les plus connus que j'ai lus adolescente (c'est donc très loin !!!). Me suis plue à le redécouvrir dans sa biographie et j'ai été étonnée de son parcours... tes évocations me sont salutaires Brig...

Moravia m'est resté plus présent, même si je l'ai approché à la même époque pour le début de ses ouvrages...

Belle journée à toi...

Brigetoun a dit…

essaies de trouver chez tes bouquinistes la Vie d'Henry Brulard, les Souvenirs d'Egotismes et peut-être la Vie de Rossini, tous parus chez Folio

Anonyme a dit…

Quelle culture !! la "tramontana" de Stendhal, épatant. Je viens de voyager un peu en Italie, je ne connais pas.
Belle journée !!
OLIVIER

Anonyme a dit…

Je passe en coup de vent... Le temps, c'est un peu comme le vent. Le vent, on ne le voit pas : on voit les branches qu'il remue, la poussière qu'il soulève. Mais le vent lui-même, personne ne l'a vu. (Jean-Claude Carrière)

Holly Golightly a dit…

Stendhal est trop doué ; il me donne le cafard, parce que je me sens si démunie en sa présence.

yo-cox a dit…

-> D'Alsace je suis partie
Pour débarquer à coté de Paris...
Paris n'est pas un rêve pour ceux qui y vivent, c'est une ville c'est tout!
Mais je peux comprendre qu'elle véhicule du rêve..J'ai fait visiter ma mère il y a peu...et dans son regard j'ai vu la lumière du rêve, et c'était beau!

Venez voir, ceux qui vivent ici ne savent peut-être plus le faire!

Yo-cox http://photo-passion.blogspot.com/

Siréneau a dit…

Les faux souvenirs de Stendhal ? Il aurait raconté des histoires ? Serais-je tombé amoureux de dames qui n'ont jamais existé, Mme de Rénal... Clélia Conti... Armance :)

Muse a dit…

je suis en train de lire "de l'amour" de Stendhal, curieux non?

Brigetoun a dit…

si bien sur elles, elles ont existé c'est évident, non c'est Rome.
Enfin plus exactement le voyage à Rome raconté est imaginaire et une bonne partie des descriptions est du pompage, mais le tout à sa sauce et c'est pas mal du tout (des listes de papes ou autres à sauter quand même) - comme le reste chez Folio il y a une dizaine d'années