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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juin 16, 2006

photo sans rapport avec ce que j'ai vu hier soir, si ce n'est le sujet et une certaine facilité. Conférence, à ma banque, sur les peintres provençaux (en fait marseillais) de 1830 à 1930, suivie d'un cocktail auquel j'aurai dû assister pour connaître la moyenne bourgeoisie locale, mais les bouquets de fleurs, les rangées de boissons et de victuailles m'ont découragée, malgré l'ambiance bon enfant (un peu trop, vieilles connivences auxquelles j'étais étrangère). Le conférencier qui, je crois, était un galeriste, n'était pas inintéressant mais, désolée pour les amateurs, je n'aime toujours pas ça, à part quelques exceptions où je tolère, et peu me chaut qu'ils commencent à bien se vendre.
Le premier, Louchon, a attiré en Provence des parisiens et parmi eux Signac, lequel a invité chez lui Matisse. Déjà mieux mais j'ai personnellement pour ce dernier des sentiments très mitigés.
J'aime assez les grands intérieurs un peu orientalistes et bien sur la danse et la musique dans leurs deux versions. J'aime vraiment certains tableaux de 1914-1915 : la "vue de Notre Dame", épure géométrique blanc, noir, beige, la "porte fenêtre à Collioure" séries de verticales bleu, vert, gris encadrant le grand à-plat noir. Je n'aime que très moyennement ses recherches à l'époque de son séjour à Saint-Tropez, et lui non plus qui n'en était pas satisfait : "si je marque d'un point noir une feuille blanche, aussi loin que j'écarte la feuille, le point restera visible : c'est une écriture claire. Mais à coté de ce point, j'en ajoute un autre, puis un troisième, et déjà il y a confusion. Pour qu'il garde sa valeur, il faut que je le grossisse au fur et à mesure, que j'ajoute un autre signe sur le papier".

Mûrissant sa technique, à l'époque de sa rencontre à Nice avec Renoir, pour expliquer comment la tringle noire apparaît bien à l'avant du tableau : "c'est par une combinaison des forces constituant la toile, qui est l'apport de ma génération (par rapport aux impressionnistes). Et c'est, je crois, aussi la sensation d'espace que j'ai toujours devant les modèles. .. Cet espace est construit avec un ensemble de forces qui n'a rien à voir avec la copie directe de la nature" ce que j'ai entendu louer ad-nauséum hier soir. Il n'empêche que, pour moi, construit ou non, cela manque furieusement d'os, et reste une très prodigieuse décoration. Me manque une case.
Désolée je n'aime pas ce qui précède, par trop rasoir. Mais tant pis.
Et pour ne pas rester dans les vraiment grands reconnus (je pensais par antithèse à Cézanne) une toute autre façon de concevoir le paysage, Dubuffet, dans une notice de catalogue que je crois de lui : "Brume du matin sur la campagne - La matière est comme de couches de limon gluant, couleur d'argile ou d'un vert glauque et brumeux peu nommable, que la pluie aurait fait couler, s'interpénétrer et travailler lentement les unes dans les autres. Le ciel, bleu de lapis profond contraste. Les tracés sont gris sale, tout nuancés de reflets rosâtres et bleutés, illuminés d'éclatants blancs" séduisant, non ? en tout cas j'aime et plus encore les paysages terreux et pierreux de 1951 avec son travail sur les pâtes et mortiers ..abouti à des aspects bizarres, où le faux se mêlait au vrai où le paysage prenait un air absurde évoquant, plutôt qu'un lieu réel ou de la vraie matière naturelle, quelque sorte de création avortée ou inachevée.." Shut up BrigetounPosted by Picasa

8 commentaires:

Anonyme a dit…

ça n'a rien à voir mais je découvre que vous aimez l'école du Montana. Je les aime beaucoup ces amateurs de vins français. Toutefois, je leur préfère Wallace Stegner ; )

Anonyme a dit…

Mieux vaut les galeries sans petits fours et tout le tralala, je trouve déplacé de contempler une oeuvre la bouche pleine.

marie.l a dit…

vue il y a quelque temps une exposition temporaire au Musée d'Unterlinden de Dubuffet... dont une vache qui me souriait ou du moins que je voyais ainsi.
Viens de revenir d'un grand tour à la campagne/montagne avec une amie et retrouve la torpeur de la ville...
Bonne fin de journée Brig

Jean a dit…

Il y a très longtemps que j'adore Signac .
J'ai ressenti comme une grande injustice qu'il soit resté tant d'années méconnu alors que Seurat avait la faveur du public .
d'ailleurs , encore aujourd'hui , on trouve quantité d'ouvrages consacrés à Seurat et très très peu à Signac , du moins jusqu'en 2003 environ .
Quand je photographie , je pense à tout ce que je lui dois , ainsi qu'à Van Gogh , aux Impressionistes , aux Fauves .
La télévision , les médias , nous assomment avec des sujets si minables alors que tant de beautés ,tant de grands artistes du passé sont inconnus.

Evidemment , le foot mérite les grands titres et les développements .
Les caprices d'un footballeur célèbre , ses démangeaisons ou ses petits secrets comptent plus que tous les peintres du monde ou que tous les Bach ou Mozart ...

Brigetoun a dit…

Jean je dirai bien (pas socialement correct) tant mieux ça les préserve. Je compte bien que Cézanne soit assez fort pour résister à ce qui nous attend cette année. Pour Signac ne paie-t-il pas sa générosité, sa façon de piloter et aider des peintres qui avec plus de charme nous ont conquis, en s'en démarquant selon leur personnalité

Lancelot a dit…

Brume du matin sur la campagne: joli thème pour un tableau. COntrairement à mes camarades aquarellistes, je ne suis pas doué pour le paysage, me concentrant pour le moment sur les portraits. Mais un de ces quatre faudrait bien que je m'y mette. Question de diversifier un peu pour changer les idées.

Anonyme a dit…

Moi j'aime le foot et j'aime Cézanne,
...c'est grave docteur ?!
;-)

Alcib a dit…

Merci, Brigetoun. Je ne saurais rien ajouter d'intéressant à votre billet ni aux commentaires laissés avant moi. Mais sachez que je vous lis toujours avec un grand bonheur. En sortant de chez vous, je me sens toujours un peu plus inculte mais en même temps déjà un peu plus intelligent.