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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juin 04, 2006

Un essai de représentation du vent pas très concluant. Je me suis replongée dans les lettres sur la poésie de Mallarmé, auquel je pense assez souvent en marchant dans Avignon, souvenir des années qu'il y a passées, entre ses ennuis de professeur mal jugé, les maladies de la famille et la suite de la crise le menant, par la reprise d'Hérodiade et le Faune, à Igitur. A la demande d'un sonnet pour un recueil avec eaux-fortes, il répond, via Cazalis, par un poème extrait de ses tentatives et dont il dit "Le sens, s'il y en a un (mais je me consolerais du contraire grâce à la dose de poésie qu'il contient..) est évoqué par un mirage interne des mots mêmes".
Pour l'eau-forte il suggère : "une fenêtre nocturne ouverte, les deux volets attachés ; une chambre avec personne dedans, malgré l'air stable que présentent les volets attachés, et dans une nuit faite d'absence et d'interrogation, sans meubles, sinon l'ébauche plausible de vagues consoles, un cadre, belliqueux et agonisant, de miroir suspendu au fond, avec sa réflexion, stellaire et incompréhensible de la grande Ourse, qui relie au ciel seul ce logis abandonné du monde". Adéquation minimale avec le poème ?
SONNET ALLEGORIQUE DE LUI-MEME
La Nuit approbatrice allume les onyx/ De ses ongles au pur Crime, lampadophore,/ Du Soir aboli par le vespéral Phoenix/ De qui la cendre n'a de cinéraire amphore/// Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx,/ Insolite vaisseau d'inanité sonore,/ Car le Maître est allé puiser de l'eau du Styx/ Avec tous ses objets dont le Rêve s'honore./// Et selon la croisée au Nord vacante, un or/ Néfaste incite dans son beau cadre une rixe/ Faite d'un dieu que croit emporter une nixe/// En l'obscurcissement de la glace, décor/ De l'absence, sinon que sur la glace encor/ De scintillations le septuor se fixe." Pour nixe je ne sais, mais ptyx n'existe pas et n'est là, de son propre aveu, que pour la rime.
Me voici longue et paresseuse, merci au grand cher Stéphane. Pour la photo c'est une tricherie : glisser du palais du Roure à Baroncelli, puis au Félibrige, dont les membres, surtout Aubanel, ont été ses amis et soutiens, même si leurs préocupations, autres que la naissance et l'élevage des enfants, semblent aussi différentes que possible. Posted by Picasa

14 commentaires:

marie.l a dit…

la photo des herbes ondulantes sous le Mistral semble pourtant ne pas être une tricherie, je la trouve très belle, ce ciel bleu sera mon nirvana pour la journée qui s'annonce grise une fois de plus ici...

... et que tu évoques Mallarmé dans ton billet me comble d'aise pour avoir relu il n'y a pas longtemps, quelques lignes extraites de "Poésies"

"La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres./Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres/D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!..."

Je picore ce que je peux, et aimerais, aujourd'hui, fuir aussi !

Bon dimanche Brig

Anonyme a dit…

J'aimerai avoir un dixième de votre culture... Alors pardon car j'ai bcp de mal à tout saisir. Mais je trouve votre blog très beau !!
Je vous souhaite un agréable dimanche !!
OLIVIER

Lancelot a dit…

Merci de nous présenter cette très jolie poésie plein de sens et d'images.

Brigetoun a dit…

la tricherie c'était le Roure où il est douteux que Mallarmé ait mis les pieds
quant au sens ? lui même était dubitatif

Jean a dit…

Le vent n'est pas rès visible ...mais le mariage du ciel bleu intense et du jaune de la fleur est splendide !!!

marie.l a dit…

On sait que Mallarmé a eu une période plutôt hermétique, saisi qu'il était du vertige d'une impuissance à écrire et à persévérer quand même... sa tricherie, s'il en est, n'aurait-elle pas droit à des circonstances atténuantes?

Je me demandais bien ce qu'il t'arrivait ce matin... ouf ! te revoilà, est-ce encore le mistral ou une autre excuse de ton fournisseur d'accès (là je me répète, je t'ai fait le même laïus chez moi !)

Brigetoun a dit…

non aucune excuse - eux pas comprendre - eux devoir me rappeler lundi (honte on ne dois pas travailler; ou si ?) pour réparer - et puis un korigan où je ne sais quoi est passé par là

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup Mallarmé, son "hermétisme", déstructuration du sens au profit d'un envol des sonorités ; vers la recherche d'un absolu. Prévalence des images qui naissent de l'entrechoquement des signifiants. Chacun s'y cherche, s'y mire, s'y perd, s'y trouve ? Quelle liberté jubilatoire !
Oui, Brigetoun, "nixe" existe, il s'agit d'une ondine.

Holly Golightly a dit…

Mallarmé me paralysait il y a quelques années.
Ai-je changé depuis ce temps ?

Bonne fin de journée, Brigetoun !

Anonyme a dit…

La fumée est une bonne représentation du vent, mais pas facile de trouver une cheminée en activité, en Juin, en Avignon.

Charles a dit…

Courage !!!
Bonne nuit
A+

http://charles02.skynetblogs.be/

La notice a dit…

Allez voir Charles... bon sang... Il met Bruxelles dans sa poche avec du génie et de la geuze, avec des petits métiers et des grandes tours...Regarder ses photos, c'est comprendre un peu de l'âme belge...

Anonyme a dit…

Eh ! Mais c'est sorti d'où ce sonnet ? A moins qu'il ne soit cité de mémoire... Par exemple, pour le vers 3, j'ai :
"Aboli bibelot d'inanité sonore"
qui pète un peu plus, non ?
Mais il est placé au vers 6, et le reste à l'avenant. C'est pas un problème en soi, Mallarmé se plaisait à modifier ses vers d'une édition à l'autre. Sinon, pour "ptyx", l'auteur a fait d'abondantes recherches, qui ont conclu à l'existence de la bête, ou plutôt de l'objet !

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Brigetoun a dit…

il n'a pas été publié dans le recueil à l'époque (trop plein le recueil) donc il l'a vraisemblablement remanié ensuite, dans sa lettre il est très dubitatif sur son sens et sa valeur