Honte, un peu, de notre déconnection du monde, qui ne saurait être remplacée par son évocation dans les spectacles. Certaines sont honnêtes (Brook, je pense) - d'autres si évidemment effet de mode ... Il y a aussi le soutien aux musiciens et auteurs d'Europe Centrale et Balkanique, en marge des programmations du in - et la sincérité dérisoire d'autres spectacles... mais que pouvons nous faire. Il y a, aussi, et surtout les théâtres de Copi et Bond qui, chacun à sa façon, jouent leur rôle de révélateur. Ce qui est insupportable, c'est la deuxième catégorie.
Chaleur aidant, j'ai démarré tôt, et j'avais une heure d'avance pour l'exposition Barcello, que j'irai donc voir un autre jour. J'ai essayé, pendant le reste de la matinée, d'avoir une place pour la performance Nadj Barcello que j'avais oubliée, mais c'est complet. Le public semble très "in" cette année si les places sont déjà difficiles à obtenir, alors que le dit public dans Avignon ne semble pas relativement très nombreux, cette année.
Avec ma manie de parler dans la rue, je me faisais à mi-voix la réflexion qu'il semblait y avoir plus de troupes (le off bat des records) que de public, ce qui a fait rire les distributeurs de tracs de trois troupes qui fraternisaient à côté de moi, et nous avons plaisanté un moment sur cette situation, qui bien sur n'a rien de spécialement réjouissant pour eux (je ne sais ce qu'il en est des acheteurs).
Je sortais, sous la menace de l'orage, d'Enthymésis, assez formidable texte de Arno Schmidt au Théâtre des Halles (impossible de photographier la petite chapelle Sainte Claire dans la pénombre), mêlant les époques par des allusions au 19ème allemand dans ce récit d'un grec et les niveaux entre les chiffres, les controverses scientifiques, la description d'un voyage de découverte vers le désert, des notations personnelles, les sensations, et une philosophie. Mais, si la voix de Claude Bernhardt est belle et s'il sert très bien le texte, la mise en place pêche et il aurait dû se borner à une lecture.
Avec les premières gouttes paresseuses, j'ai traversé ma place pour Le grand brame.. ou la komédie des herreurs, une comédie de Sergi Lopez et Toni Albà, où Lopez est un directeur troupe fauchée qui se trouve seul, puis avec un second acteur, oh combien novice, pour monter un Shakespeare. Ils avaient la redoutable tâche de la jouer devant huit personnes. C'est de la farce, franche mais pas vulgaire, et nous avons, nous autres les huit, bien ri. Salutaire. A notre sortie, la terre autour des arbres sentait, le macadam était humide, mais la pluie avait déjà cessé. La journée qui m'attend comporte la tentative d'aller hors Avignon assister au spectacle de Brook et un pas de plus pour moi vers la nuit des temps.
7 commentaires:
Un menuet campagnard des plus rafraîchissant effectivement!
l'aspect positif du nombre important de troupe off est qu'ils rivalisent d'ingéniosité pour placer leur pub! j'ai vu dans mon petit écran qu'il y avait des troupes qui allaient jusqu'à poser des affiches sur un moulin à eau!
ah oui, effectivement! j'ai été trop pressé!!!:)
Bonne journée alors, et demain nous suivrons à nouveau les déambulations pas si aléatoires de brigetoun :-)
où l'on se rend effectivement compte de cette sorte de snobisme d'un certain public ... ce qui est "in" est complet, alors que 8 personnes seulement assistaient à un spectacle qui semble, selon ton billet, être de qualité...
"tentative d'aller hors Avignon" ... j'espère qu'elle sera un coup de maître et te souhaite une bonne journée
Je te souhaite une bonne journée et un week-end riche culturellement!
Et un grand merci pour tes visites régulières par chez moi!
vous y retrouvez-vous dans tous ces spectacles vus en si peu de temps, j'espère que oui. Comme le gourmet qui goûterai dix plats à la suite.! !
La politique est la religion des pauvres en esprit, mais les pauvres en esprit seront appelés fils de Dieu et hériteront du monde, alors...
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