une photo de figuier trouvée chez filckr.com et une mienne photo, difficile à lier au texte pour http://coitus.impromptus.free.fr/dotclear/ A L'OMBRE DU FIGUIER
Cris des enfants flottant et s'aspergeant dans la piscine, chahutant le père de service, se calmant un peu. Les parents se doraient, parlotaient, ou dessinaient, avec leur doigt, sur le sol, autour du bassin, sauf Marie qui est sortie de la salle voûtée, avec une bouteille de sirop, une miche de pain, du chocolat, des poires. Elle a contourné les rosiers, foulé les plantes grasses et le thym, longé les acanthes, et posé son panier à l'ombre du figuier.
Nous, les quatre soeurs, nous savourions le bonheur, sous les arbres fruitiers, armées d'un livre ou d'un patchwork, dans des transats ou à plat ventre dans l'herbe, et les hommes vaquaient, discutant de la marche du monde et de la construction d'un mur de pierre sèche. Devant mon nez, la terre, sous le figuier et à l'entour, était blanche, sèche, poudreuse, parsemée de petits cailloux et je reniflais son odeur mêlée à l'acidité de l'herbe.
Je me suis soulevée sur mes coudes pour regarder Jean et Sophie, trébuchant et roulant un peu sur leurs petites jambes, se faufiler sous les branches, gazouillant, leurs mains potelées rivées l'une à l'autre. Ils se sont arrêtés près du panier. Les yeux de Jean débordaient en regardant Sophie, visage offert. Elle a tourné la tête vers les adultes, puis le panier, poussé un petit cri, toisé les mères, et lâché la main de son cousin, qui a tremblé un peu et s'est retrouvé assis, rondeurs brusquement sur gravier, hésitant entre étonnement et pleurs de déception ou de douleur.
Alice est arrivée lentement, a sorti la tablette de chocolat sous l'oeil attentif et satisfait de sa fille. Elle s'est redressée, a heurté une branche basse en demandant quand les ébauches de fruits seraient mures. La horde des grands est sortie de l'eau, en hurlant, s'est ruée et regroupée devant l'arbre, et les jeunes femmes se sont levées et sont venues les servir.
Louis est accouru, a pris Jean dans ses bras, et entrepris d'enseigner à ses petits enfants les surprenantes particularités de la fécondation du figuier, ce qui a fait toussoter l'une des vieilles.
12 commentaires:
que d'agréables fragrances, de mots à vouloir y être, de tendresse familiale, de vacances ou de retrouvailles... encore une superbe tranche de vie Brig.
Bon début de semaine
je m'imagine les scènes, je sens l'herbe chaude et le gout de la figue.
superbe texte une nouvelle fois !! j'admire..
Je peux avoir du chocolat ?
Merci de tes mots, très touché OLIVIER.
Bisous,
OLIVIER
tranche vie que seul la Provence peut nous apporter.
Je ne sais pourquoi, la vue d'un figuier chargé de fruits déclenche toujours en moi des associations érotiques... :-° faut que je voie mon psy...
je penserai que c'est un classique cette réaction - mais limitons le figuier à lui-même, sans association d'idées
"C'est Vincent, François Paul et les autres ..." : réunion familiale qui donne carrément envie d'être aussi sous le figuier. A la recherche du temps perdu !
Amitiés rénovatrices
sans association aucune quoique...
je sens l'odeur de l'herbe, je vois les petites fesses rougies du cousin, (tiens donc)et je repense au figuier du jardin de Corse l'été dernier, quel plaisir de les manger toutes fraîches...
Bonjour Brigetoun !
Finalement, c'est encore meilleur de vous lire que d'écrire !!!
il manque un petit fond sonore de cigale! l'ambiance familiale et estivale est toutefois merveilleusement décrite!
Mon grand père à un trés vieux figuier dans son jardin, j'adore cet arbre, quand il y a des figues, je passe de long moment sous son ombre à écouter les cigales et à savourer ses fruits si délicieux
Merci à votre mamie de Soliès!
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