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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
vendredi, août 11, 2006
Dans la douceur du jardin toulonnais, sur le banc sous le microcoulier ou dans une chaise longue, dans le confort tout relatif du TER, dans la nuit de mon antre retrouvé, je découvrais Volodine (en commençant bien classiquement par des anges mineurs), sous l'influence de Berlol - j'ai presque toute mon éducation à faire pour ce qui a été écrit après les années cinquante.
Dans mes essais, j'accroche ou non, et là ce fut oui. J'ai commencé par goûter l'humour désespérant dans les premiers récits ou narrats (récits ne va pas du tout) mais les pages que j'ai retrouvées cornées jeudi soir étaient différentes.
Une distorsion qui rend plus vrai ou plus sensible le constat "Les humains étaient à présent des particules raréfiées qui ne se heurtaient guère. Ils tâtonnaient sans conviction dans leur crépuscule, incapables de faire le tri entre leur propre malheur individuel et le naufrage de la collectivité, comme moi ne voyant plus la différence entre réel et imaginaire, confondant les maux dus aux séquelles de l'antique système capitaliste et les dérives causées par le non-fonctionnement du système non capitaliste."
Et "Voilà ce qui se présente quand on me demande de voyager jusqu'au plus extrême de mes souvenirs, ou lorsque, par exemple, vous m'interrogez sur le pourquoi de cette nostalgie d'un paradis noir qui m'accompagne et ne me lâche pas, et qui toujours, à un moment ou à un autre, visite ceux qui remuent et parlent dans l'espace de mes narrats étranges. Je suis né contre mon gré, vous m'avez confisqué mon inexistence.." même si nous venons au monde de tout autre façon, dans un but moins utilitaire, ou sans but, que Will Scheidmann.
Dans nos tentatives d'enchanter le monde, pour les autres si nous en avons le talent, ou le pouvoir, ou pour nous mêmes : "... puis la lune vint. J'aurais aimé parler à quelqu'un. J'aurais aimé que quelqu'un me parle des hommes et des femmes que j'avais peints, m'en parle avec amour, avec fraternité et compassion, me dise : J'ai bien connu Lydia Mavrani, raconte-moi encore comment elle était après avoir survécu, ou : Donne-moi des nouvelles de Bella Mardieossian... ou encore : Nous aussi nous appartenons à cette humanité mourante que tu décris..."
Trois membres d'une équipe d'Action contre la Faim ont été tués au Sri Lanka. Le Portugal brûle. Et le monde persiste à être fou.
Mais les enfants.. les arbres, la mer, les oiseaux...
"Un héron blanc longea la berge en direction de l'aval et disparut, le ciel ne rougeoyait plus du côté de la bananeraie, déjà une brume bleuâtre enfumait la courbe du fleuve, les cigales..."
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15 commentaires:
continue, je te suis
Très belle la dernière phrase... presque des vers ...
brrh, brrh, des frissons en lisant ta note ,j'attends la suite .
pour l'adresse quelle adresse ,merci
Je ne connais pas le micocoulier mais son nom résonne au son de la provence, du soleil, de beaux paysages. Bonne journée.
J'aurai retenu aussi le microcoulier, inconnu pour moi, en Vendée je n'avais que le microclimat....c'est déjà bien ! !
"Nous appartenons à cette humanité mourante que tu décris"... Jolie formule. Et je suis d'accord avec ce qui précède : la dernière phrase est une pure merveille.
(je crois que ce n'est pas trois mais seize victimes, pour ACF)
Merci pour ce billet inspiré, Brigetoun.
un coucou Brig depuis un cyber café, sans trop lire tes textes, simplement pour faire acte de présence, dans une semaine tout ira mieux...
alain.ternier@tiscali.fr , bises
Suis bien content que Volodine vous plaise. Je vais moi aussi m'y remettre bientôt. Bonne continuation.
Oui le monde tourne mal ! entièrement raison chère Grig !
Merci de vos mots mais pas de 3ème personne... L'appareil était sur un trépied.
Bon week-end sur la rade toulonnaise ! terre de rugby !
Bien à vous,
OLIVIER
Désolé, chère Brigitte ! stupid monky !
Volodine... j'suis fan grave !
J'aime beaucoup, et tous ses opus sans exceptions...
Sans compter un attentat déjoué par la police anglaise ...
Micocoulier... Quel beau mot... Je ne l'avais jamais entendu avant aujourd'hui, et c'est vraiment étrange, mais je l'ai lu dans un très joli livre, il y a quelques heures.
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