Le vent se prenait, samedi, de plus en plus pour du mistral, encore enfant, il ne se voit pas sur mes photos mais il me barrait parfois la route - musique dans ma cour - linge récoltant poussière, feuilles, plumes - arbres dansant et ciel d'un bleu pur. Les manches longues étaient souhaitables le matin mais la marche au soleil n'est plus impossible, et redevient plaisir.
En repassant, j'écoutais une émission sur l'arrivée lente et progressive de la contraception, des voix, des choses que l'on n'entend plus, des objections qui ne s'avouent plus, et l'incapacité totale pour le journaliste, face à Joëlle Kauffmann, qui devait lui expliquer tout, de concevoir un monde où n'existait ni pilule, ni l'idée qu'une femme pouvait être autre chose qu'une mère (qu'elle doive l'être pour s'accomplir je le crois toujours), ni éducation sexuelle. Parfois on se sent à la fois dinosaure et héroïne parmi tant d'autres.
Et l'horreur continue autour de ma quiétude - et les grands esprits en débattent - et, hors de ce monde de sang, des usines ferment - et les experts convoqués ne veulent pas constater qu'ils sont dépassés.
J'aimerais m'asseoir devant eux, nattes dans le dos et pouce dans la bouche, et demander : pourquoi ? écouter les réponses, essayer de digérer ce que je peux assimiler, et demander : pourquoi ? et recommencer...
J'aimerais interroger ceux qui évoquent nos "valeurs occidentales" sur ce qu'ils entendent par là, et en quoi je suis concernée.
Mais on me répondrait l'équivalent de "ce n'est pas de ton âge". Il ne me reste qu'à continuer de m'interroger, et à goûter le plaisir de retrouver les miens (de quel droit "les miens" ?) - et accepter simplement de recevoir, sans rien avoir à offrir.
Et ce soir, en arrosant, j'ai salué le soleil qui commençait à s'en aller.
9 commentaires:
(se)Poser des questions tout en sachant que l'on n'aura pas de réponse,et continuer d'avancer. Voilà un sujet sur lequel je vais me pencher ces quinze prochains jours en Lozère.
Oui, retomber à cet âge où tout n'est que questions... Une idée séduisante ! Enfin, à première vue, mettons. (et ne me demande pas : Pourquoi?, hein)
Moi aussi, j'aime bien l'idée des nattes et du "pourquoi"...
Et le vent aussi.
C'est vrai ce que tu dis. Mais dans quel monde nous vivons actuellement. Il n'y a pas que les valeurs occidentales qui sont perdues. Les valeurs orientales également. Ces chinois qui mangent des Bigs Macs, ces femmes asiatiques qui font des liftings ou se gonflent à bloc leurs seins, etc ... etc ...
Et l'industrialisation, ou plutôt la mondialisation est là pour nous déraciner, que nous soyons de l'Orient ou de l'Occident.
ô tant pis pour les Mac Do, si les gens veulent manger la même chose en plus ou moins réussi partout où ils en ont les moyens pourquoi pas à la rigueur, ça les regarde et il y aura toujours des ilots pour les très riches et très pauvres. Ce que je n'apprécie pas c'est le désir de nous opposer
moi je vous trouve bien courageuse ( folle:).....)de vous obstiner a faire du repassage entre mai et octobre ou nous n'avons pas besoin d'être réchauffés.....
merci pour les morceaux du ciel Avignonnais
Ouiii Brigetoun ! défendons nos valeurs nos couleurs : notre mistral enfant qui secoue les nattes c'est beau, saluons le soleil patient, il nous donne tant, qu'avons nous à lui offrir en échange ? Quelques missiles au plutonium pour le ragaillardir si d'aventure il faiblissait, aimons les nôtres, de quel droit les nôtres? Mais parce que nous sommes les leurs, défendons nos vos leurs, merci Brigetoun j'adore tes nattes, ton pouce et tes pourquois !
Et j'aime tant que tu arroses le soleil tous les soirs :)
Sireneau poète
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