spectre de je, il y a force années, en bavarde.
Depuis 64 ans que je vis avec, je devrais savoir que je est sans intérêt.
Je, donc, s'en va voir la mer, au moins du train, et des gens beaux et drôles, et parmi eux un couple franco italien plein de talents et très aimé. Je doit s'asseoir et se taire, écouter, se taire. Je veut entendre. Je veut se taire.
Mais je parlera, solitude rompue.
Pour dire vrai, je ne se tait pas, même seule. Si on rencontre une presque vieille parlant en marchant, c'est je, ou ça peut l'être.
Pourtant je sait qu'il faut faire attention, et ne pas se demander, de façon audible, quand je est coincée, dans une exposition, derrière des dames qui papotent devant le tableau que je veut voir, pourquoi diable elles ne se satisfont pas d'un salon de thé. Elles n'aiment pas ; ça je l'a appris et ne le fait plus.
Et là, je veut entendre, donc mes chéris, je va essayer de se taire. Si vous lisez ceci, rappelez le à je.